Alors qu’une répression meutrière vient à nouveau de s’abattre sur le mouvement populaire togolais, l’association Survie appelle la France à condamner ces violences et à prendre des mesures concrètes contre ce régime, qu’elle soutient notamment par sa coopération policière et militaire.
Montreuil, le 18 octobre 2017.
Alors que les Burkinabè fêteront dans quelques jours le 3ème anniversaire de la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue le 31 octobre 2014, c’est depuis plusieurs semaine que la jeunesse du Togo entend se débarrasser de son dictateur. En dépit de stratégies mises en place par le régime pour briser le mouvement comme l’interdiction de manifester les jours ouvrés, des mobilisations ont encore eu lieu ce mercredi dans tout le pays, entraînant une violente répression et plusieurs morts. Le bilan est une fois de plus impossible à établir pour le moment mais il est d’ores et déjà connu que la police et l’armée togolaises ont agi de manière extrêmement brutale : aidés de miliciens, les forces de l’ordre ont pourchassé, tabassé et arrêté des suspects. Ils ont vraisemblablement tiré à balles réelles sur des manifestants. Si elle ne réagissent pas rapidement, les autorités françaises porteront une responsabilité particulière. Elles cautionneront, une fois de plus et à double titre, ces graves violations des droits humains. Au silence complice s’ajoute un soutien opérationnel et politique aux forces de l’ordre qui répriment aujourd’hui un mouvement populaire inédit dans ce pays.
Pour Thomas Borrel, porte-parole de l’association Survie, « la France risque de reproduire la même faute historique qu’en 2014 au Burkina Faso, où la diplomatie s’était tue jusqu’à la chute de Compaoré et où l’armée française avait discrètement exfiltré le dictateur déchu. Ce qu’attendent les Togolais, et avec eux les Français soucieux de démocratie et des droits humains, c’est que la France dénonce publiquement ce régime criminel et prenne des sanctions immédiates, comme la suspension de sa coopération policière et militaire et le gel des avoirs des caciques du régime. »
La France, au travers de la Direction de la Coopération Internationale du ministère de l’Intérieur [1] et de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense du ministère des Affaires étrangères [2], détache des coopérants policiers et militaires aux sein des prétendues « forces de sécurité » [3] qui se rendent en ce moment coupables de graves violations des droits humains.
Contact presse :
Thomas Borrel, porte-parole de l’association Survie, (+33)6 52 21 15 61, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.