Au Burkina Faso, l’opposition se mobilise contre un projet de loi modifiant de code électoral. Ce jeudi matin 8 juin l’opposition burkinabè organise une conférence de presse pour réaffirmer son opposition à l’avant-projet de loi visant à réformer le code électoral.
La semaine dernière, les partis politiques ont reçu le document de travail qui prévoit notamment la dissolution de la Commission Electorale nationale indépendante, remplacé par un nouvel organe sous tutelle du ministère de l’Aménagement du territoire. L’opposition est montée au créneau pour dénoncer «un net recul démocratique» et une atteinte à l’indépendance de l’organisation du processus électoral.
L'opposition estime n’avoir pas été suffisamment consultée lors du processus de rédaction du texte et promet de tout faire pour bloquer l’adoption du texte. Zéphirin Diabré (président de l’Union pour le Progrès et le Changement) et chef de file de l’opposition, explique à RFI quelles sont ses réserves.
« Il y a une formule alambiquée qui a été utilisée. On parle d’autorité qui sera chargée des élections, mais quand on regarde de très près, en fait c’est une disparition de la Céni et l’assujettissement d'un certain nombre d’opérations électorales au ministère de l’Administration du territoire. Ça, ce ne pas possible, ce n’est pas acceptable ».
Le vote des Burkinabè de l'étranger en question
Autre point qui n'est pas « acceptable » selon Zéphirin Diabré, « la question du vote des Burkinabè de l’étranger. Il avait toujours été entendu depuis très longtemps déjà (que) ce vote devait avoir lieu en 2015. Il ne devrait plus avoir lieu. Là, on nous sert maintenant une formule alambiquée qui dit que le vote aura lieu à partir de 2020. Ce n’est pas la même chose !
Et nous on voit bien la manœuvre. En fait le MPP et son gouvernement vont regarder les pays où ils pensent avoir le meilleur score et ils vont dire que ces pays-là sont prêts à y aller en 2020. Je pense qu’ils ont intérêt à revoir leur copie et très vite ».