L’ex-PM Adoboli et deux anciens  ministres accusés de mauvaise gestion de biens publics

On se souvient que le Togo avait abrité en 2000 le sommet de l’OUA à Lomé. L’occasion était belle pour relooker quelques bâtiments, hôtels et refaire des rues et boulevards. Aujourd’hui, la justice doit tirer au clair l’implication de certains responsables à l’époque de la gestion de la construction de bâtiments à la Cité de l’OUA. Sont cités : l’ancien Premier Ministre Eugène Koffi Adoboli, l’ancien Ministre de l’Urbanisme et du Logement, Hope Agboli et l’ancien Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre chargé du secteur privé, Saïbou Issa Samarou.
« L’ancien Premier Ministre Eugène Adoboli devant la Cour d’Assises de Lomé ce matin », titre qui barre la une de Chronique de la semaine. « L’ancien PM Eugène Koffi Adoboli bientôt devant la justice », rapporte Le Patriote. « C’est la première fois dans l’histoire du Togo, écrit Liberté,  qu’un ancien Premier Ministre et deux de ses ministres sont jugés pour détournement de deniers publics. Une affaire qui surprend nombre de Togolais et à laquelle le gouvernement togolais n’a jamais fait allusion depuis la démission ‘forcée’ en 2000 de l’ancien fonctionnaire de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) que feu Eyadema était allé chercher pour séduire la communauté internationale. » « L’ex-Premier Ministre Eugène Adoboli dans le collimateur de la justice », titre Nouvelle Expression. Et au quotidien privé d’ajouter, « à l’annonce de cette nouvelle, on se demande si c’est un nouveau processus qui est en train d’être enclenché dans le but de promouvoir la transparence dans les finances publiques. » « Le procès intenté contre l’ancien Premier Ministre, renchérit Chronique de la semaine,  démontre clairement la volonté du gouvernement de lancer une croisade contre les corrupteurs et les corrompus. » « Pauvre Eugène Adoboli ! », s’exclame Liberté qui s’interroge : « au lieu de faire diversion en faisant croire que le PM Adoboli est coupable de détournements et le faire passer en jugement et le libérer et ensuite,  commencer par nettoyer sa cour avant de chercher à voir plus loin, jusque dans la période de son défunt père ? »
Nous restons toujours dans les couloirs de la justice pour signaler que le dossier Kpatcha Gnassigbé est au point mort à en croire son épouse Mimi qui s’est confiée ce mercredi 20 juillet à Radio Légende FM transcrite par Le Changement. « Le dossier d’atteinte contre la sûreté de l’Etat ne figure pas au rôle de la Cour d’Assises de cette année », lit-on dans l’hebdomadaire. Aux dernières nouvelles, selon l’épouse de Kpatcha, le principal accusé dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat souffrirait de maux de reins, d’yeux, d’hypertension artérielle. Autre affaire qui défraie la chronique, le dossier Bertin Agba.  Forum de la semaine a rencontré mardi dernier 19 juillet, M. Abass Youssef, le richissime émirati, victime présumée de l’escroquerie dans laquelle M. Agba serait impliqué. « Je suis au Togo pour obtenir justice et réparation. Et j’ai confiance en la justice togolaise », a-t-il confié à Dimas Djikodo. 

Le nouveau parti de Faure toujours attendu

Les langues se délient autour de l’initiative de création d’un nouveau parti qui viendrait supplanter le parti quadragénaire, le RPT. Que vont devenir les députés du RPT après la dissolution du parti ? Toujours des questions sans réponse pour l’heure.
« Parti de la Majorité Présidentielle (PMP) ou Union pour la Majorité Présidentielle (UMP), c’est le nom cité par différentes sources proches du pouvoir à propos du nouveau parti du chef de l’Etat Faure Gnassingbé », écrit Nouvelle Expression. Et de s’interroger : « s’il apparait de plus en plus que le principe de démarcation des frontières entre le n°1 togolais et l’ex-parti unique le RPT devient un acquis comme l’attestent de nombreux signaux, il est aussi une question sans cesse posée : à quand l’annonce officielle ? » « Sous réserve de modification de calendrier : le RPT sera dissout le 30 août 2011 », lit-on à la une de Le Changement. Pourquoi cette date ? « Parce qu’elle représente la mémoire collective à savoir l’appel historique de Kpalimé», rappelle le journal. « Si le RPT est dissout, que deviendraient les députés du groupe parlementaire RPT  à l’Assemblée Nationale qui sont détenteurs d’un mandat électif en cours de validité jusqu’en 2012 ? Sous quelle appellation les députés RPT vont continuer à siéger au parlement jusqu’à la nouvelle législature ? Vu la jurisprudence  fâcheuse créée tous azimuts avec l’expédition des députés de l’ANC, comment Faure pense-t-il régler le cas RPT au cas où ce parti viendrait à être dissout ? Toute la question est là et ceux qui pensent qu’il faut attendre d’abord la dissolution nous diront de laisser le temps au temps. »  Notre confrère qui n’a pas la prétention de mettre la charrue devant les bœufs, préfère plutôt attendre de voir, pour juger sur pièce le moment venu. « Notre regret, conclut-il, est de voir déjà la naissance des associations fantoches qui agissent comme le RPT pour soutenir le nouveau parti de Faure. » « Aux dernières nouvelles, annonce Temps Nouveaux, on nous fait savoir que plusieurs personnages provenant de l’opposition modérée seraient partants pour ce projet auquel ils sont prêts à se joindre volontiers pourvu qu’ils aient leur place au sein du nouveau creuset. » « Pourquoi tant d’agitation à l’annonce de la création d’un nouveau parti par Faure ? », se demande Chronique de la semaine.  « Dans ce débat, ajoute le journal, aucun membre fondateur du RPT n’a fait une sortie  médiatique pour condamner cette idée de création d’un nouveau parti. L’agitation autour de cette question n’est, sans nul doute, que l’expression de la peur de certaines formations politiques de se voir damer le pion aux prochaines consultations électorales. » « On ne serait pas devant la naissance d’un nouveau parti, mais tout simplement, regrette Temps Nouveaux, un changement de nom du RPT. Ce serait une véritable aberration vis-à-vis du peuple togolais qui le prendrait pour juste une farce. »

Kara au rythme des luttes Evala

Depuis le samedi 16 juillet 2011, tous les regards sont tournés vers Kara où ont lieu en ce moment les lieux initiatiques évala.  Ce rendez-vous culturel attire aussi bien les fils de la région que des officiels dont le chef de l’Etat, natif de Pya, et des hommes d’affaires.
« Evala 2011 : la finale hier dans le canton de Bohou en présence du président de la République, Pya dans la fièvre du grand jour ce jeudi », lit-on à la une de Togo-Presse. Le quotidien national qui rapporte le déroulement des luttes sur les différents terrains de jeux, nous apprend que « dans une lutte, les protagonistes ne se contentent pas seulement d’être victorieux, mais cherchent parfois à donner à leur acte des gestes ou mouvements de manière à rendre l’épreuve plus ludique, plus attrayante. »  Le Patriote saisit cette occasion pour rappeler que « les luttes Evala au-delà de manifestations festives ne sont que pure tradition des Kabyè. » Pêle-mêle, l’hebdomadaire Temps Nouveaux rappelle que « lors des manifestations comme celle des Evala qui mobilise une foule nombreuse, la tentation est très grande en matière de consommation du sexe.  Les jeunes qui quittent Lomé pour Kara sous prétexte d’aller suivre les luttes, sont souvent enclins à de nouvelles aventures sexuelles. Femmes au foyer, hommes mariés ou fiancés se donnent à cœur joie à l’infidélité en ce moment à Kara. Sur la rue Princesse de Kara, ce n’est pas la peine ; le coin est gâté. » « Les Evala, ironise  Liberté, sont une aubaine pour les opposants opportunistes qui dirigent les micros partis et ils ne se font pas prier pour faire le déplacement de la Kozah et prouver au jeune monarque qu’ils lui restent dévoués jusqu’à ses pratiques culturelles. »
Voilà pour l’essentiel et bonne réception, car ainsi va la presse togolaise qui vous invite à   méditer  ce proverbe allemand : «Au pays des boiteux, chacun pense qu'il marche droit.»
Lomé, le 21  juillet 2011
Amévi DABLA