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lundi, 24 octobre 2016 16:40

Ma Chronique fiction : Dans la tête de trois fils à papa devenus présidents (Faure-Bongo-Kabila) Featured

Written by Abdoulaye Bah
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En marge du Sommet Chine-Afrique, qui s’est tenu le 5 décembre 2015 à Johannesburg en Afrique du Sud, les Présidents Ali Bongo du Gabon, Joseph Kabila de la RDC et Faure Gnassingbé du Togo, tous trois fils à papa devenus présidents dans des conditions discutables, sont surpris en apartés. Nul ne sait le sujet de leur discussion.

 

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Au nom de la liberté d’expression, nous imaginons un entretien purement fictif entre Bongo, Faure et Kabila. Les propos n’engagent nullement leur auteur. Nous osons croire que les lecteurs comprendront notre inspiration et nous épargnerons des ennuis judiciaires. 

 

Bongo : tu sais, Faure, dès que je t’ai vu sortir, j’ai aussitôt compris que tu t’ennuyais dans la salle

 

Faure : sincèrement, c’est ennuyant. J’ai dit à mon ministre de la communication de tout noter. Sais-tu à quoi j’y pense ? La vérité est que nous les fils à papa devenus présidents, sommes critiqués à tord. Sinon, comment peut-on nous ranger, sérieusement parlant, dans le lot du frère Bouteflika, qui a rempilé pour un quatrième mandat, et que les télévisions ont montré votant en fauteuil roulant en 2014 ?

 

museveniKabila : bien dit Faure. Aujourd’hui, l’Algérie est dirigée par un fantôme. Mais où laissez-vous le voisin Museveni ? Il dormait tout bonnement dans la salle parce que les radars de la chaîne NTV Uganda ne sont pas braqués  dans la salle. Tu sais, ils ont diffusé les images du pauvre, en juin 2014, sommeillant au Parlement Ougandais. Ses conseillers ont démenti en disant qu’il ne dormait pas mais qu’il méditait.

 

Bongo : mettez dans ce lot, le doyen Mugabe, qui a observé sa sieste quotidienne, en marge de la cérémonie d’investiture du président nigérian Muhammadu Buhari à Abuja. Ça, personne n’en parle. Quand je dis aux Gabonais que le « changement, c’est moi », ils oublient que j'ai gagné ma place, qu’elle ne m'est pas tombée comme ça. Au contraire, c’était mon nom le handicap. Aujourd’hui, j’ai 53 ans et le Chinetoque Jean Ping a 73 ans. Ils sontdes hommes du passé et du passif.

 

Faure : je souris quand j’entends Ping, un fils de chinois, te traiter de Biafrais. Toi, au moins tu es fils d’Afrique. A Lomé, il raconte que je ne suis pas le vrai fils d'Eyadema mais c’est plutôt Kpatcha. Ils ne me reprochent qu’une chose : ma filiation. À cela, je réponds que je suis fier de mon père. Même si je conçois que le fait d’être le fils de papa Eyadema puisse poser problème à certains, c’est sur mon bilan que je demande à être jugé. Pour le reste, si l’on veut que je change de nom, c’est peine perdue.

 

Bongo : moi, ils disent que je serais un enfant du Nigeria adopté par mon père et que je ne peux à ce titre diriger le Gabon. La vérité est que je suis officiellement né sous le nom d'Alain à Brazzaville où mon père faisait le service militaire. J’ai pris le prénom d'Ali après notre conversion en Islam en 1973.

 

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Kabila : Tu sais, en RDC, les gens adorent parler des origines de leur chef. Sous Mobutu, ils ont dit qu’il serait d’origine togolaise ou centrafricaine. Quand j’ai pris le pouvoir, ils ont raconté sur tous les toits que je m’appellerais Hyppolyte Kanambe, que je serais le fils d’Adrien Christopher Kanambe et non de Laurent-Désiré Kabila. Certains se sont étonnés de voir un président qui n'aurait ni cousins, ni oncles, ni tantes, encore moins d’amis de l'école mais qui aurait seulement une maman et un défunt père.

 

Ils ignorent que je suis né en 1971 au Sud-Kivu près du lac Tanganyika. Ma mère Sifa est originaire du Manièma et mon père du nord Katanga. J’ai grandi avec ma sœur jumelle, Jaynet, dans le maquis, avec un père souvent absent, au milieu de partisans obligés de fuir les attaques de l'armée de Mobutu. Adolescent, j’ai fait l’école française en Tanzanie sous le nom de Hippolite Kabange pour des raisons de sécurité. Durant toute ma jeunesse, j’étais suivi de près par les présidents Nyerere et Museveni.

 

Bongo : vous savez qu’au Gabon, radiotrottoir raconte, sans sourciller, que je serais le fils du leader Biafrais, une famille catholique Ibo du Nigeria, à qui je ressemblerais. Leur preuve, ils disent que nous avons la même morphologie, le même nez, les mêmes joues, la même corpulence, le même type de cheveux et le même front, et que je serais adopté par le couple Bongo à la demande de Jacques Foccart et de Maurice Delaunay alors ambassadeur de France au Gabon. C’est le sujet du livre : Nouvelles affaires africaines : Mensonges et pillages au Gabon, du journaliste français, Pierre Péan.

 

C’est vrai que quand le crapaud sort de l’eau et annonce que le caïman a mal aux yeux, on est enclin à le croire. Mais c'est une injure faite à mes parents. Je ne peux pas justifier ce qui est naturel.

 

Et comme le malheur ne vient jamais seul, en pleine campagne électorale à Bolossoville, le député de la majorité, Bertrand Zibi Abeghe, m’a quitté. «L’heure des décisions importantes a sonné. J’ai été l’un des plus fidèles depuis 26 ans. Aujourd’hui, compte tenu du climat délétère, j’ai décidé aujourd’hui, en toute âme et conscience, devant Dieu et les hommes, de démissionner du PDG. Par la même occasion, je perds mon mandat de député à l’Assemblée nationale », a-t-il lâché avant de quitter.

 

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Faure : on répond à l’imbécile par le silence. Oublions ces faux débats, chacun est originaire de quelque part. Au Congo, j’ai lu que le frère Sassou est devenu Congolais par accident, que ses parents seraient venus de la Côte d’Ivoire, d’autres disent du Bénin. Donc, il serait Congolais juridiquement, car étant né à Brazzaville. Mais il semble qu’aucune goutte de sang congolais ne circule dans ses veines.

 

 

En visite en Guinée, en pleine crise Ebola, le grand-frère Alpha m’a rapporté les critiques dont il fait l’objet. Ses détracteurs disent qu’il est né à la fois à Boké et à Baro. D’autres rapportent qu’en 2010, confronté à un manque de sous, il aurait demandé un appui à un de ses alliés, qu’il nommera plus tard ministre de l’agriculture. Celui-ci aurait accepté de trouver l’argent, mais à condition qu’il lui donne une garantie. Par maladresse, le grand-frère Alpha lui aurait donné son passeport burkinabé. Celui-ci l’a photocopié et gardé par devers lui. Depuis, cet ancien allié devenu opposant en fait du buzz.

 

Kabila : quand une opposition sent la défaite, elle soulève le débat sur les origines. En Côte d’ivoire, qui a oublié le concept d’ivoirité ?  Pourtant, le frère Ouattara après son lycée au Burkina, se rendit aux États-Unis comme étudiant avec une bourse et un passeport de la Haute-Volta. Au terme de ses études, il travailla au FMI et à la BCEAO comme burkinabè. De retour à Abidjan, ses détracteurs ont juré qu’il posséderait deux mères et deux actes de naissance différents. Dans l’un, il est né à Sindou au Burkina Faso en 1941, dans l’autre, en 1942 à Dimbroko en Côte d’Ivoire. En son temps, le président d’alors, Konan Bédié émit un mandat d’arrêt contre lui pour faux et usage de faux sur sa nationalité. Rien n’étant exclu en politique, les deux se sont donné la main pour chasser Laurent Gbagbo.

 

Faure : en Zambie, plusieurs présidents sont d’origine étrangère, personne ne s’en offusque. Kenneth Kaunda est né en Zambie mais de parents Malawites. En fonction depuis 2014, le président intérimaire, Guy Scott, né à Livingstone, a des parents britanniques. Ruphia Banda, président de 2008 à 2011, est né de père malawite et de mère zimbabwéenne. Au Ghana, Jerry Rawling est d’origine écossaise. Au Togo, Sylvanus Olympio, père de l’indépendance, avait à la fois du sang nigérian et brésilien.

 

Bongo : mon père disait avant sa mort que si je voulais faire de la politique, ce serait à moi de me débrouiller, de me faire élire, que les gens ne voteront pas pour moi juste parce que je suis son fils, que je peux hériter de sa maison, de sa voiture. Mais que je ne peux pas hériter de son fauteuil, qui appartient au peuple gabonais. Il disait aussi qu’en Afrique, le pouvoir, ça se prend et ça ne se rend pas.

 

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Kabila : en vous écoutant, j’ai l’impression que je suis victime du deux poids deux mesures. En RDC, les élections se font à deux tours. A la fin de mon deuxième mandat, tous les Occidentaux se montrent contre tout « glissement électoral ». Pourtant, quand je prends le Congo voisin, le frère Sassou N’guesso a rempilé sans problème. Toi, Bongo, tu es réélu dans un scrutin à un tour pour sept années encore. Faure, je n’en parle pas. Il passe pour un troisième mandat dans une élection à un tour.

 

Faure : rentrons dans la salle, on termine nos causeries le soir à l’hôtel

 

Note de l'auteur : Seuls les personnages sont vrais, l'entretien est pure fiction et les propos n’engagent nullement leur auteur. Nous osons croire que les lecteurs comprendront notre inspiration et nous épargnerons des ennuis judiciaires

 

Prochainement la rencontre d’outre-tombe du trio Jean Marie Doré- Bâ Mamadou et Siradiou Diallo


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