« Les événements qui se sont produits aux Cayes, ailleurs dans le Sud et dans d’autres départements géographiques étaient tout à fait prévisibles et s’étendront à tout le pays », a-t-il ajouté. « Le peuple a faim, alors que les ministres du gouvernement et l’Exécutif en général n’ont pas su faire preuve de prévoyance », soutient-il.
« Ils n’ont aucune connaissance du pays et ne gouvernent d’ailleurs qu’une partie de la traditionnelle République de Port-au-Prince, en l’occurrence le Champ-de-Mars (zone où se trouvent le Palais national et le Palais des Ministères) et le quartier de la Primature (siège du gouvernement) à Musseau », a-t-il poursuivi sur un ton ironique.
Dénonçant en ce sens la centralisation à outrance, M. Léger rappelle qu’il mène sans succès, depuis maintenant 12 ans, une lutte en faveur de l’établissement d’un port ouvert au commerce extérieur dans le Sud. Il dit également avoir il y a quelques mois adressé une lettre au premier ministre pour lui expliquer que, du train que vont les choses, des investissements ne vont pas affluer.
« Ils vont maintenant jouer aux pompiers, mais il est trop tard ? », déclare le président de la Chambre de commerce du Sud. « Le pire dans tout cela, c’est que le gouvernement n’a défini aucune politique agricole. L’on devrait procéder à la fermeture du Ministère de l’agriculture pour restructuration. Au niveau de ce Ministère, les agronomes ne font que labourer du papier », dénonce Pierre Léger.
Il déplore avoir voté René Préval et la Plate-forme LESPWA en 2006, notant avoir oublié, en posant un tel acte, les méfaits de la « fausse réforme agraire de Préval dans l’Artibonite ». « Cette réforme est à l’origine des problèmes actuels », conclut-il. [jmd/RK]