Mouvementée, la journée du 6 septembre a vu une marée noire de personnes déferlée dans les rues du Togo. Ce qui était prévu être une manifestation pour exiger un retour à la constitution de 1992 et la libération sans condition des manifestants arrêtés lors de la marche du Parti national panafricain (PNP) s’est plutôt transformé en une demande de départ du président Faure.
Alors que ces milliers de Togolais les mains nues scandaient « Faure démission », que faisait « Hodabalo », le fils du général Eyadema dans son gigantesque palais.
Aucun signe de fébrilité
Le président de la République semblait ne pas s’intéresser à ce qui se passait dans les rues à travers le pays. En effet, l’air serein, calme et d’une manière pragmatique pour laquelle on le connait, l’homme n’a pas réagi jusqu’à la fin de cette journée.
Costume bleu, cravate bleu foncé et un sourire narquois pour lequel on le connait, le Président Faure semblait ne rien craindre de tout ce qui se passait à quelques kilomètres du Palais. Il a reçu en audience l’homme le plus riche d’Afrique, le Nigérian Aliko Dangoté. Les deux personnalités ont discuté sur des questions d’investissement dans le pays. Le Nigérian ces dernières années s’est intéressé au Togo.
Comme aux jours d’audiences habituelles, les protocoles d’usage qui s’y accompagnent n’ont pas dérogé à la règle. Assis sur son fauteuil fétiche en tissu soie rouge, le président n’a montré aucun signe de fébrilité, rapporte un fonctionnaire de la présidence.
Entre WhatsApp, Facebook, Twitter et YouTube (…) voici comment Faure a vécu les manifestations
Connu pour son goût très poussé des réseaux sociaux, Faure Gnassingbé qui semblait minimiser les manifestations de l’opposition, a débuté sa journée de travail tranquillement dans une sérénité qui étonnait son entourage.
Quelques minutes après l’audience avec l’homme d’affaires nigérian, Faure Gnassingbé a passé le reste de sa journée, accroché à son téléphone de marque Vertu (210 240 000 FCFA), pour faire le tour des réseaux sociaux.
Il a passé des heures à lire aussi les sites locaux et aussi le journal de la mi-journée de RFI, rapporte un habitué du palais.
S’il ne montrait pas des signes d’une grande inquiétude, un de ses proches affirme tout de même que le président après avoir visualisé les images des manifestants s’est retiré seul.
Toute porte à croire que le président a pris un coup. Même s’il ne communique pas, son entourage l’a ressenti.
Alors que la marche de l’opposition continue ce jour, le chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre demande au président d’ouvrir un dialogue pour négocier son départ.