Les dessous d’une affaire qui semble plus politique que juridique
Alors qu’il sortait d’une séance de travail au siège d’un journal privé de la place, M. Bonéro Lawson fut enlevé par deux individus en tenue civile qui l’amenèrent plus tard à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) à Lomé. C’est après qu’il lui sera signifier que sa présence en ce lieu est relative à une plainte déposée par le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile Yark Damehane. Il l’accuse à cet effet d’avoir posté sur sa page facebook des écrits attentatoires à son honneur et à celui de sa fille qui résiderait à Bordeaux en France. Le directeur de publication du mensuel « la Nouvelle », après plusieurs séances d’interrogatoire qui au fond mais n’aurait révéler rien de compromettant d’après nos informations a été déposé manu militari une semaine plus tard à la prison civile de Lomé où, il boucle deux mois.
Yark Damehane, comme tout Togolais a le droit de porter plainte contre X s’il estime que certains actes ou faits n’honorent pas sa personne. Mais dans ce cas précis, il ne s’agit pas d’un citoyen ordinaire, Bonero Lawson étant reconnu et connu par tous comme journaliste.
En réalité l’embastillement de Bonéro cache mal le désir du pouvoir de museler un journaliste qui ne porte pas de gants pour dénoncer avec virulence les dérives dictatoriales du régime RPT-UNIR.
Depuis deux mois son dossier n’a connu aucune une évolution considérable. Entre temps, l’affaire a pris une autre tournure dans la mesure où il a été signifié a Bonéro l’ouverture d’une autre procédure qui concernerait cette fois une plainte déposée par la fille du Ministre Yark et que ce dernier ne serait que le mandant.
Silence inquiétant des organisations de presse et des organisations de droits de l’Homme
Dès le début de cette affaire les organisations de la presse ont eu à organiser des actions pour que le journaliste soit purement et simplement libéré. Ce qui est tout à fait salutaire car ces derniers ont prouvé leur solidarité à l’égard de M. Bonéro. Notre inquiétude depuis deux mois est qu’on constate un silence qui fait penser à une résiliation. C’est l’occasion d’exhorter à juste titre les associations de défense des journalistes à redoubler d’efforts et à initier de nouvelles actions pour que le confrère ne se sente pas oublier. Le nouveau ministre de la justice Pius AGBETOME a une réputation à préserver ; il est présenté comme un homme intègre qui a horreur de l’injustice et qui a l’estime de ses confrères juges. Outre le dossier Kpatcha Gnassingbé et celui de Pascal Bodjona M. Agbétomé doit prendre ses responsabilités dans l’affaire Bonéro Lawson. Les jours à venir nous situeront davantage sur l’orientation qu’il compte donner à son ministère. Pour l’heure Bonéro Lawson reste serein selon ses porches et nous espérons qu’il recouvrera sa liberté le plus tôt possible.
Shalom Ametokpo, FM Liberté - Lomé