"La justice malienne accepte de répondre favorablement à une demande de la justice française: aider à clarifier l'histoire d'un éventuel financement libyen à une campagne électorale de l'ancien président français Nicolas Sarkozy", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Justice.
Une source proche du procureur de la République a néanmoins affirmé à l'AFP que cette demande n'était "pas encore parvenue" au parquet.
"La lettre a été effectivement envoyée au ministère malien de la Justice. Nous attendons cette lettre pour désigner rapidement un juge d'instruction qui doit auditionner des ressortissants maliens et enquêter", a-t-on précisé à l'AFP de source du parquet.
Ces auditions pourraient concerner Amadou Cheikh Bani Kanté, ex-chargé de mission à la présidence de la République et ancien représentant des investissements libyens en Afrique de l'ouest, dont le nom a circulé dans les médias comme possible "porteur de valises" du régime du colonel Kadhafi, renversé en 2011.
Interrogé par l'AFP, l'intéressé a "catégoriquement" démenti mardi avoir eu connaissance d'un éventuel financement libyen de la campagne de Sarkozy.
"Je n'ai jamais été témoin d'un tel financement. je ne connais rien de l'affaire", a-t-il notamment déclaré à l'AFP.
"Je n'ai jamais été porteur de valises. C'est faux, et je n'ai jamais rencontré Sarkozy de ma vie", a ajouté M. Kanté.
Cependant, du temps du colonel Kadhafi, des hommes d'affaires, dirigeants politiques et journalistes passaient par le Mali, pays choyé par le Guide, afin d'obtenir un soutien financier de la Libye.
Nicolas Sarkozy et plusieurs de ses proches ont été placés sur écoute en septembre 2013 dans l'enquête sur les accusations, non étayées jusqu'à présent, d'un financement par la Libye de sa campagne victorieuse de 2007. AFP