Togolaises, Togolais ;
Populations des villes et des campagnes ;
Mes Chers Compatriotes.
L’année 2015 s’apprête à tirer sa révérence. Elle s’en ira avec ses heurs et ses malheurs. Dans notre pays le Togo, elle a été une année électorale qui a concentré toutes les attentions et suscité toutes les appréhensions puisque les élections présidentielles ont toujours été source de violences chez nous depuis que le processus démocratique a été mis en route au début des années 90. Dieu merci, pour la première fois les élections togolaises, même si elles n’ont pas été parfaites mais ont suscité quelques remous quant à leur sincérité, ne se sont transformées ni en foire d’empoignes ni en violences comme par le passé. Cela ne veut cependant pas dire que 2015 s’est passé sans problème sur la « Terre de nos Aïeux ». Loin de là. Beaucoup de difficultés ont rendu l’année 2015 semblable aux années précédentes. La réconciliation nationale tant désirée n’est toujours pas encore à l’ordre du jour et le processus semble avoir pris du plomb dans l’aile puisque les recommandations de la Commission Vérité Justice Réconciliation (CVJR) que le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) n’ont pas pu réellement faire l’objet d’une mise en œuvre. Notre pays demeure donc toujours figé dans un passé de blessures diverses qui n’ont pas cicatrisées, de méfiance, de manque de confiance en l’autorité et en nos compatriotes, de rancœur, de division, de peur de l’autre, d’absence de pardon, etc. Cette situation perdure en attendant que des actes concrets et significatifs de repentir, de pardon, de compréhension, de réparation, bref de réconciliation nationale soient posés afin de permettre que le pays sorte de la haine et de la division pour se réconcilier avec lui-même et puisse aborder l’avenir avec sérénité, confiance et détermination. Le problème de réconciliation nationale se pose avec d’autant plus d’acuité que sans cela, une bonne partie de notre peuple se sentira écrasée, brimée par l’autre, étrangère à la gestion et à la construction du pays et au final toujours exclue de l’essentiel de ce qui préoccupe la Terre de nos Aïeux.
L’autre problème qui n’a pas trouvé solution et qui mérite que l’on s’y attèle est celui des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Une fois encore, après l’échec des discussions sur la mise en place de l’Accord Politique Global et malgré les promesses du chef de l’Etat, lesdites réformes qui demeurent très importantes pour l’avenir politique et institutionnel de notre pays n’ont toujours pas encore vu le jour.
A côté des problèmes politiques, les difficultés économiques et sociales ont aussi émaillé l’année 2015 avec des grèves des enseignants et autres fonctionnaires et salariés, le chômage qui ne s’amenuise guère, les problèmes de santé et de salubrité publiques, une pauvreté dont le taux demeure le plus élevé dans la sous-région, etc. Lorsque l’on ajoute à cela l’incivisme, le non respect des valeurs morales, la course effrénée à la richesse et à l’argent facile qui engendrent toutes sortes de maux, le gaspillage, la gabegie, les détournements, le banditisme et l’insécurité grandissante auxquels il faut ajouter les violations de droits humains qui ne s’arrêtent guère et qui ont connu leur paroxysme dans les événements douloureux de Mango, il est difficile d’affirmer que la Terre de nos Aïeux va bien.
Certes, il est vrai que certains des problèmes sont mondiaux. Il n’en demeure pas moins que notre pays en souffre de façon plus dramatique non seulement à cause de sa gouvernance qui a toujours des lacunes récurrentes à divers niveaux et trop souvent mais aussi parce que pendant trop longtemps, nous avons tourné le dos au bien et aux valeurs positives dans divers domaines.
Sur un plan positif, d’une part les élections qui ont pour une fois été véritablement pacifiques. D’autre part, le pays a encore connu l’amélioration sur le plan des infrastructures et la volonté de tendre la main vers les plus pauvres s’est encore manifestée un peu plus à travers le FNFI et d’autres programmes. Toutes ces actions, si elles n’ont pas réglé le problème de chômage et surtout celui de répartition équitable des ressources qui attend toujours ainsi que celui de voir la croissance économique se traduire dans la réalité quotidienne de chacun de nos concitoyens, ont pu apporter temporairement quelques petits réconforts aux plus humbles. Ces efforts d’amélioration sont à encourager et doivent être vraiment consolidés et étendus dans un pays où la vie chère met de plus en plus de citoyens en marge de la société.
Il faut également espérer que le programme annoncé par le Chef de l’Etat et qui a conduit à son élection ne soit pas seulement un programme de campagne mais que cela se traduise véritablement dans la réalité, surtout dans son volet social.
En ce qui concerne l’opposition togolaise qui a encore étalé ses lacunes au grand jour, elle devra apprendre à faire les choses autrement. Faire la même chose et espérer un résultat différent n’est pas le meilleur chemin vers la réussite et surtout la meilleure manière d’affronter un régime vieux de plusieurs décennies et le vaincre. L’opposition doit désormais faire son mea culpa, organiser ses états généraux, mettre fin à ses luttes intestines et divisions, se réorganiser, cesser de vendre des chimères au peuple et le tromper, définir des stratégies claires et avoir une logique de lutte claire à laquelle elle s’en tiendra. A défaut, elle n’aura jamais l’alternance tant souhaitée par le Peuple et constituera même un allié objectif du régime et une entrave pour la lutte vers un avenir meilleur.
Comme on peut le noter, le tableau pour notre pays n’est pas reluisant et le bout du tunnel semble encore très loin.
Le monde, marqué par le terrorisme, les attentats, les guerres et les catastrophes, la volonté des plus forts de continuer à brimer les plus faibles, le refus de partage et de solidarité n’a pas été meilleur.
Toutefois, en s’efforçant de coller à son habitude et de rester optimiste pour ne pas perdre la volonté de lutter pour cette cité idéale tant recherchée et pour laquelle il se bat, le Mouvement Bâtir le Togo espère que l’année 2016 sera meilleure pour notre pays et pour le monde que l’année 2015.
C’est avec cet espoir de lendemains qui cessent de déchanter et deviennent meilleurs que je voudrais, au nom de Bâtir le Togo et en mon nom personnel, présenter à chacun d’entre vous tous mes voeux les meilleurs pour la nouvelle année.
A chacun de vous, je souhaite une bonne et heureuse année 2016. Santé, Paix, Succès, Joie, Bonheur, Prospérité et Amour dans la Fraternité et la Solidarité qui doivent unir les Êtres humains que nous sommes, dans le Temps et dans l’Espace. Que l’Amour règne plus parmi les Togolais, que la Paix s’installe durablement dans notre pays et que la Joie soit dans les coeurs trop longtemps meurtris. Bonne et Heureuse Année 2016 à vous-mêmes et à tous ceux qui vous sont chers. Sagesse, Force et Beauté soient votre partage en tout temps et prenez soin de vous.
A la Terre de nos Aieux, je souhaite une nouvelle fois un meilleur sort pour 2016. Moins de problèmes et plus de solutions aux tribulations avec une meilleure compréhension, moins de conflits et une plus grande harmonie surtout sur le plan politique. Au risque de me répéter, je dis encore: puisse la réconciliation nationale tant attendue s’amorcer enfin et finir par devenir une réalité palpable dans notre pays afin que le Togo aussi puisse espérer devenir un jour une véritable Nation, idéal que les prétendus pères qui ont préféré cultiver le “diviser pour régner” n’ont jamais eu.
A nos dirigeants et autres acteurs politiques, je souhaite santé, sagesse et intelligence pour travailler et aider à trouver la bonne méthode et les meileures solutions qui feront avancer le pays. A vous les gouvernants en particulier, je souhaite beaucoup d’Amour de la patrie et pour le prochain afin que tous les actes que vous poserez le soient pour le Bien Être de nos concitoyens. Que Dieu vous aide à cultiver les bonnes valeurs, le bon exemple, l’intérêt général, et à tourner le dos à la patrimonialisation de l’Etat ainsi qu’à tous autres comportements qui ne concourent pas à lévolution positive et au développement de notre pays.
A l’Afrique, je souhaite une meilleure avancée vers et dans l’Etat de droit et le plein développement. Puisse notre continent se signaler cette année par des actions et attitudes positives et que des exemples comme celui que donne aujourd’hui le Burundi cessent pour faire place au bel exemple comme celui donné par le Burkina Faso où des élections ont vu le peuple sortir plus uni des urnes qu’il n’y était entré avec pour une fois des vaincus qui appellent et félicitent les vainqueurs. Quelle belle leçon de démocratie à imiter! Puisse la Centrafrique qui connaît actuellement ses élections suivre le même chemin.
Au Monde, je souhaite encore une fois plus de Solidarité, de Partage et de Compréhension pour une Humanité meilleure parce que plus juste. Que notre planète cesse définitivement d’être une jungle où les plus forts subsistent en dévorant les plus faibles et que l’esprit de partage et de respect mutuel finisse par s’installer entre les êtres humains et les nations. Que ceux qui ont la possibilité d’arrêter le mal avant qu’il ne dévore le monde n’attendent pas qu’il s’abatte nécessairement sur leur propre maison avant de commencer à réagir et à mettre en oeuvre les solutions efficaces dont ils disposent. A chaque fois qu’un seul être humain est tué, blessé, brimé, c’est l’Humanité entière qui est opprimée et la Dignité humaine qui patit.
Que l’Eternel bénisse le Togo;
Que vive l’Afrique, et que prospère l’Humanité.
“Prêts pour la Démocratie, la lutte continue”
Jean Yaovi DEGLI
Président d’Honneur de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (L.T.D.H)
Président International de Bâtir le Togo
Prix de Père Modèle 2014