Et pour atteindre ses objectifs, le président Patrice Talon a déjà annoncé les couleurs : ses collaborateurs ne seront choisis que sur la seule base de la compétence. Mais, visiblement, la politisation de l’administration, le clientélisme érigé en mode de gestion ces dix dernières années ont eu raison de la clairvoyance de beaucoup de Béninois. Et comme les habitudes ont la peau dure, les mauvaises pratiques des laudateurs de tous ceux qui sont en position de force ont repris de plus belle.
Ainsi, quelques jours après la victoire du candidat de la Rupture, c’est la saison des remerciements et des soutiens à son endroit. Au sein des mouvements et partis politiques, c’est même carrément une course pour montrer au président élu Patrice Talon qu’on est acquis à sa cause, convaincu de sa vision et qu’on veut l’accompagner à réussir sa mission à la tête de l’Etat.
Talon a le dernier mot
Pis, certains acteurs politiques ont été surpris en train de se livrer une guerre de paternité autour de la victoire du président Patrice Talon. Des ouvriers de la première heure rivalisent d’ardeur pour ne pas se faire ravir la vedette par ceux de la 25ème heure. Pourtant, Rupture et Nouveau départ avons-nous dit. Et si à 65%, les Béninois ont voté pour un changement de cap, pourquoi toute cette agitation et ces passes d’armes ? Pourquoi une telle pression sur un président qui a décidé de gouverner sur la base de la compétence et qui affirme que son pays n’est pas un gâteau à partager ?
Le 20 mars dernier, le peuple a fait confiance à Patrice Talon non seulement pour le redressement de l’économie nationale mais surtout pour un réarmement moral et pour plus d’éthique dans la gestion de la chose publique. Exit donc le clientélisme, les promotions sur la base de l’appartenance politique, ethnique et religieuse. Le Nouveau départ doit donc s’entendre comme une adhésion aux idéaux de l’homme qui l’incarne mais surtout un travail acharné pour être le meilleur dans son domaine afin de bénéficier des retombées de la gouvernance qui s’installera dès le 6 avril prochain.
Autrement, il ne sera pas question de Rupture encore moins de Nouveau départ, et les 65% de Béninois qui y ont cru se seront royalement trompés. Mais fort heureusement, le nouveau président sait à quoi s’en tenir. Alors, au lieu de s’adonner aux agitations stériles de soutien et de guerre de paternité autour d’une victoire, les acteurs politiques et autres personnalités feraient mieux de taire leur ego et de donner carte blanche à Patrice Talon pour qu’il travaille en toute sérénité à la reconstruction du Bénin.
Angelo DOSSOUMOU