Les partis politiques, la société civile vont se pencher sur les amendements que l’armée a apportés au projet de charte de la transition. Mais déjà, au niveau de la société civile, c’est la méfiance. D’où les concertations qui se poursuivaient dans le hall de l’hôtel.
Beaucoup d’acteurs de la société civile, contrairement aux leaders politiques, accueillent mal les amendements de l’armée qu’ils préfèrent qualifier de contre-propositions. « Ils ont pris notre proposition, l’ont saucissonnée, pour nous renvoyer leur proposition, avec le soutien de la communauté internationale », a confié un acteur de la société civile.
Alors que dans ses propositions, l’armée a mis en avant les soucis d’allègement pour aller vite aux élections, au niveau de la société civile on estime que la transition ne devrait pas être pas « une course vers les élections », mais l’occasion de réformes profondes.
« C’est l’occasion de procéder à des réformes profondes. Et il y a des éléments de justice qu’on ne peut pas occulter au cours de cette transition » a estimé Moyenga, du réseau panafricain des jeunes élites pour la relève (REPERE).
Selon Luc Marius Ibriga, ce qui désole encore c’est de voir que la communauté internationale entre dans ce jeu de considérer que « la transition c’est simplement d’aller vers des élections« .
On soupçonne la communauté internationale de rouler pour les militaires, qui sont de plus en plus intéressés de rester au pouvoir, à travers une dizaine de postes ministériels ou encore la présidence du conseil national de la transition.
De l’avis de certains participants à la rencontre avec les deux Chefs d’État (Macky Sall et Faure), les deux présidents semblent mettre la pression en disant qu’il faut accepter ce qui est proposé sinon les militaires vont garder le pouvoir.
Derniers a quitté l’hôtel Laïco où ont lieu les concertations, les acteurs de la société civile se concertaient toujours afin d’obtenir une plénière avec les chefs d’État, ce qui n’était pas prévu. Pour les premiers, ce sera l’occasion de discuter ensemble et pour chacun de défendre ses positions. Malgré l’optimisme affiché par les leaders politiques, l’adoption de la charte consensuelle ne semble pas encore acquise.
Justin Yarga
Burkina 24