Le Congo est au bord de l'abîme. Mardi 20 octobre, les forces de l'ordre congolaises ont, selon l'agence de presse Reuters, tué quatre opposants au projet de réforme de la Constitution, qui doit être validée par référendum dimanche 25 octobre, et permettre au chef d'Etat Denis Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat présidentiel.
Des centaines de manifestants ont bravé l'interdiction de défiler dans les rues mardi 20 octobre pour protester contre le «coup d'Etat constitutionnel» de Sassou Nguesso. La police a d'abord tirée en l'air puis lancée des bombes lacrymogènes sur la foule, avant de tirer à balles réelles sur celle-ci et de provoquer la mort de quatre personnes.
Des habitants de Brazzaville ont raconté à Reuters qu'ils ont été témoins des pires violences commises depuis la guerre civile de 1997, qui est toujours un traumatisme dans le pays. Des manifestations ont également eu lieu dans la ville côtière de Pointe-Noire, où le réseau internet et de téléphonie était bloqué.
Une photo de manifestants à Brazzaville, mardi 20 octobre. Crédit photo: DR
«La désobeissance civile s'installe», a affirmé à Slate Afrique Andrea Papus Ngombet Malewa, un opposant en exil à Paris. «Le président Sassou Nguesso organise un coup d'Etat constitutionnel» a par ailleurs affirmé à Reuters, Paulin Makaya, le leader du parti d'opposition Unis pour le Congo, qui appelle les pays occidentaux à intervenir. «La réponse brutale des forces de sécurité bafoue les droits des manifestants à la liberté d'expression et de réunion pacifique, et risque d'embraser une situation déjà tendue», a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l'Afrique centrale à Amnesty International.
Selon le ministre de l’Intérieur congolais Raymond Mboulou, cité par l'AFP, seize personnes ont été interpellées à Brazzaville et «seront mises à la disposition des juridictions compétentes pour répondre de leurs actes».