Qui ne dit rien consent, dit-on. L’opposition n’a presque rien vu de vraiment anormal dans la première phase du processus de correction de la Lépi qui vient de s’achèver. On ne lui en vaudra pas parce qu’il faut que les citoyens s’inscrivent massivement. Mais la première phase étant terminée, on attend toujours sa sortie sur les graves dysfonctionnements ou au besoin les anomalies qu’elle a remarquées.
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. 2011 était une, 2014 une autre. Inutile de remuer le couteau dans la plaie mais le sage comprend déjà à demi mot. La fougue opposante notée en 2011 s’est brusquement estompée et tout le monde acquiesce sans rouspéter. Cette sagesse de l’opposition même si elle est stratégique peut quand même inquiéter. Il est vrai qu’à travers son discours en 2011, l’opposition s’est tirée des balles politiques dans le pied. L’expérience a été amère et elle n’est plus sur le point de la rééditer.
En effet, au plus fort de la bataille contre la Lépi, l’opposition a multiplié marches, sorties médiatiques et stratégies pour non seulement révéler des cas de fraudes mais aussi appeler leurs militants à boycotter le processus. Résultat, la stratégie n’a pas été payante. La raclée a été sans appel et la leçon bien assimilée. Cette fois-ci, les ténors de l’opposition ont préféré calmer les ardeurs pour laisser les leurs s’inscrire. On se souvient de ce message de l’actuel Président du Groupe parlementaire Union fait la nation, Eric Houndété à Parakou qui appelait ses militants à aller s’inscrire massivement pour confondre par les urnes et de façon cuisante ses rivaux. C’est un message éminemment intéressant puisqu’il insiste sur la nécessité pour chaque Béninois en âge de s’inscrire pour des choix politiques à l’avenir.
Nul ne peut s’opposer à ce fait, mais au-delà de l’appel, qu’a vraiment fait l’opposition pour révéler les défaillances ? L’opposition à l’étape actuelle peut elle soutenir que la première phase de la Lépi a été parfaite ? N’y a-t-il vraiment rien à reprocher à cette phase dans le fond et dans la forme ? N’y a-t-il pas eu des inscriptions douteuses cette fois-ci ? Si oui dans quelles localités ? Si non, quelles ont été les dispositions prises pour les pallier ? Autant d’interrogations que l’opposition ne clarifie pas. Enfin la phase rallongée d’inscription dans le cadre de la Lépi corrigée est terminée. L’opposition est désormais attendue pour dire au moins ce qu’elle a observé d’anormal dans cette phase. Autrement, elle aura sous la peur d’électorat égratigné, donné blanc seing à ce qui est fait jusque-là.
