Puis voila, patatras, les anciennes habitudes refont surface, d’ailleurs ont-elles jamais été submergées ? Nous en doutons. Au delà de la Mauritanie, d’autres pays du continent lorgnent du côté de cette voie chaotique et self destructive. Il ne sera pas surprenant que nous en entendions d’ici peu. De la Guinée à la Côte d’Ivoire, du Cameroun au Tchad, tout est permis. Ces pouvoirs qui se maintiennent par la stratégie de la terreur, par leur volonté de saper leurs oppositions légales, ne permettant aucune autre alternative que celle des armes sont le plus souvent les vraies raisons de ces situations dangereuse et suicidaire.
L’Union Africaine (U.A) qui s’est toujours scandalisée contre ces coups, n’a jamais trouvé le remède nécessaire et la dissuasion adéquate pour les empêcher. Au nom de cette sacro-sainte doctrine de la non ingérence dans les affaires des états, elle s’est rendue inopérante et inefficace. Pourtant, la dénonciation des pouvoirs autocratiques, ces pouvoirs qui manipulent leur constitution et qui barricade toute alternative devraient ne serait-ce qu’être dénoncés par l’U.A. On ne peut condamner que les coups d’états et se taire sur les raisons qui les entraînent. Il serait bien que tout régime qui viendrait par la force dans un pays qui a été précédemment démocratique soit complètement isolé et durement sanctionné. La fermeture des frontières terrestre et aérienne d’avec les pays limitrophes, l’arrêt de toutes transactions financière et économique et bien d’autres devraient être envisagé.
Quand nous disions plus haut : précédemment démocratique, nous faisons allusion au cas de la Mauritanie et non par exemple à celui du Tchad avec Deby, du Congo de Sassou ou de la Côte d’Ivoire avec Gbagbo. Dans ce dernier pays, toute l’opposition avait été éliminée en 2000 par un certain Général pour permettre la sélection au lieu d’élection qui s’est produite en aval. Depuis trois ans que la légalité constitutionnelle a expirée, Gbagbo est cramponné au pouvoir grâce à une lecture de Sa Constitution. Il ne s’agit non plus de la Centrafrique de Bozizé qui reste un putschiste malgré le temps écoulé. Notre souhait n’est pas un autre pronunciamiento où que ce soit, mais nous n’en condamnerons aucun fait à un ancien routier des coups tordus au sommet de l’état, comme quoi qui vient par les armes périra par les armes. Pourquoi blâmer ceux qui bifferont Blaise Campaoré qui a usé les arguments des armes pour accéder aux commandes du Burkina Faso, pourquoi vilipender ceux qui en feront autant à Lassana Conté qui n’est qu’entrain d’engouffrer son pays au plus profond de la fosse qu’il lui a creusé ?
Arrêtons cette gangrène qui est d’accepter le fait accompli du voyou parce que les faits remontent à bien longtemps déjà et qu’il serait bien de tourner la page. C’est contre- productif, c’est contre la logique et contre le bon sens. Dieu le miséricordieux ne nous l’a pas prescrit par ses saints, et la justice des Hommes ne doit la proscrire sous aucun prétexte. L’injustice doit avoir un caractère continu jusqu'à ce que justice soit rendue et elle se peut sous diverses formes.
Tenons la perche qui nous est tendue pour dénoncer ces oppositions qui pactisent avec le diable pour arriver au pouvoir. L’armée dans nos pays est faiseur de roi. La grande mais bruyante muette est celle là qui fausse le jeu démocratique quand il lui plait de diriger une transition. Sidi Mohamed Ould Abdallahi ce n’est plus un secret, était le favoris des hommes en tenue et se sont eux qui l’ont fait sauter. Au Mali, parce que c’était le nouveau laboratoire expérimental de ce passe à passe entre l’armée et ces civils ‘povoirocrates’, l’opinion n’a pas fait attention au marché conclu entre le chef de la transition de l’époque (actuel président) et Konaré. L’histoire nous en renseignera d’avantage incha Allah. En Cote d’Ivoire, le Général Guei est la cause du malheur ivoirien depuis qu’il a fait capoter l’intermède dans le pays d’Houphouët. C’est Ibrahim Babaguinda et ces officines au sein de la forteresse nigériane qui ont marchandé la venue du Général Aboubacar Abdoulssalam et d’Olesugun Obasanjo lui-même ancien Général. Ces agissements n’encreront jamais une réelle alternance démocratique dans nos pays.
Le club des chefs d’états (l’U.A) doit se donner la force de caractère pour confronter ses membres qui font la honte du continent, qui nous humilient en toute saison et qui tuent en nous ce que le psychologue anglo-saxon appel le self estime. Elle devrait faire passer des lois supranationales telles la limitation obligatoire des mandats présidentiels à un nombre d’année maximal avec aucune possibilité de servir à nouveau, ne pas pardonner les manipulations constitutionnelles à caractère antidémocratique notoire etc.…
Ce n’est qu’après toute cette lessive qu’elle pourra prendre une position claire et nette sur ces jacqueries intempestives que nous assistons impuissant.
C’était de la volonté démocratique (que c’est bon quand on la veut Mr AOK) de l’ancien président de la Commission Africaine monsieur Alpha Oumar Konaré de conduire son magistère de manière autonome et séparée de la Conférence des Chefs d’Etats à l’image de l’Union Européenne mais les ‘m’as-tu vu’ et les ‘pouvoiristes’ comme Obasanjo l’ont dévoyé de ses prérogatives et de cet objectif pour reconduire les anciens mécanismes de la défunte O.U.A ; changer de nom ou de vêtement embellie certes mais ne nettoie guère ; chassez le naturel et il reviendra au galop a dit le Gaulois.
La démocratie ne se fera pas sans démocrate, nous sommes en panne sèche de cette préciosité. Le paradoxe du diamant et de l’eau nous vient à l’esprit, tellement frappant et approprié. L’économiste nous voit venir mais, nous nous arrêterons en chemin pour prier nos dieux et le seul Dieu afin que le bout du tunnel ne soit plus pour longtemps. Amen.
Haidara Chérif
Chicago, Illinois
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