La base de la Force multinationale (MNJTF), située à l'entrée de Baga, dans l'Etat de Borno, abrite habituellement quelques militaires du Niger et du Tchad voisins, dans le cadre d'une coordination régionale de la lutte contre Boko Haram. On ignore si des soldats nigériens ou tchadiens étaient présents sur place au moment de l'attaque. Les combattants islamistes « ont submergé les troupes et les ont forcé à abandonner la base », selon un habitant de Baga en fuite au Tchad.
« Nous sommes très découragés », note le sénateur cité par la BBC. Selon lui, les habitants sont exaspérés que les militaires aient abandonné leur base, sans même répliquer. « Ce n'est décidement pas normal que notre armée quitte son poste à chaque attaque de Boko Haram », dénonce-t-il.
Des centaines d'habitants fuient par bateaux
Les combattants de Boko Haram ont également mené un raid sur les villages de pêcheurs de Kuayen Kuros, Mile 3, Mile 4, Doron-Baga et Bundaram et la ville de Baga, provoquant la fuite de centaines d'habitants par bateaux et pirogues sur le lac, en direction du Tchad voisin.
Le bilan exact de ces violences n'est pas encore connu mais, selon un autre témoin, plusieurs personnes ont été tuées et des commerces et des centaines d'habitations ont été brûlées pendant le raid qui a duré près de sept heures. « Nous cherchons désormais refuge dans les villages tchadiens », près de la frontière avec le Nigeria, a-t-il expliqué.
Boko Haram avait déjà commis en novembre un massacre dans le village de Doron-Baga, égorgeant 48 vendeurs de poisson. Au cours d'une autre attaque au mois d'avril 2013, 187 personnes avaient été tuées et plus de 2 000 maisons brûlées par les islamistes, également dans la zone de Baga. AFP