A l’occasion de l’inauguration du siège de la nouvelle chancellerie du ministère de la Justice, mercredi 27 décembre, le president Alpha Condé s’en est pris aux juges et aux magistrats qui, sous l’effet de la corruption, rendent de «jugements scandaleux» au cours de procès.
Le chef de l’Etat fidel à ses mots, qu’il a «hérité d’un pays, pas d’un Etat». Pour lui, l’Etat suppose qu’il y ait une administration, un service d’ordre et une justice performants. «La justice est fondamentale dans un pays tant pour les citoyens que pour les investisseurs», note-t-il, déplorant la situation dans laquelle se trouvait ce secteur avant son arrivée au pouvoir.
«Depuis 2011, nous sommes donc attelés à la transformation de la justice
Guinéenne qui a abouti à la création du Conseil suprême de la magistrature. Il y a eu beaucoup de progrès, mais il reste encore beaucoup à faire. Car, la lutte contre la corruption doit continuer», laisse-t-il entendre.
Parmi les insuffisances de la justice guinéenne, la corruption est, selon Alpha Condé, au premier plan: «Beaucoup de juges ont un comportement qui n’est pas digne du serment qu’ils ont prêté. On parle beaucoup de l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir politique, mais il faut aussi à l’égard du pouvoir de l’argent. Beaucoup des magistrats rendent de jugements scandaleux. Nous venons de l’intérieur, partout les gens se plaignent de jugements rendus parce que de l’argent a été payé».
Pour redonner une image sérieuse à la justice, le chef de l’Etat pense
qu’il faut que les magistrats «extirpent de leur sein les brebis galeuses afin qu’ils ne déteignent pas sur l’ensemble de la magistrature». Pour cela, il invite le Conseil suprême de la magistrature à «être moins gentil» envers les magistrats qui violerait la loi.