"(...) Qu'on change de nom de la CNE, CENAP au CGE, le régime au pouvoir opte toujours pour l'immobilisme par l'enrobement aux fins de tétaniser les mécanismes relevant des survivantes des aspirations populaires de 1990, quant à promouvoir la democratie (...)"
Je tiens à remercier des compatriotes comme Marcel Djabioh qui ne cessent encore une fois de dénoncer et nous éclairer sur ces questions sensibles qui paraissent certaines pour le plus grand nombre de Gabonais et acquises pour les émergents. Cependant, comédie on peut très bien le constater il n'y a guère de désir du régime PDG au pouvoir d'assainir la vie politique et de provoquer une respiration du politique dans notre pays.
Depuis 1990, avec le retour du multipartisme intégral et la marche vers l'idéal démocratique, l'on a l'impression de reculer et de s'enfoncer derechef dans les abysses non vertueux du parti unique. Comme si la Conférence Nationale n'avait pas débrayé et enrayé cette vielle machine à frauder les élections, à monopoliser et conserver le pouvoir au nom de Bongo et des oligarques.
Dans cette optique, les mandats passent, le temps se transforme en longue durée, mais les habitudes de tricherie demeurent. Qu'on change de nom de la CNE, CENAP au CGE, le régime au pouvoir opte toujours pour l'immobilisme par l'enrobement aux fins de tétaniser les mécanismes relevant des survivantes des aspirations populaires de 1990, quant à promouvoir la democratie ; toute chose organisée finement et sous cape à son profit.
Par conséquent, il ne s'agit point de déshabiller Paul pour habiller Jacques. D'autant plus que les peintures rupestres et millénaires ravalées et empreintes de matériaux modernes demeureront toujours appartenir à un autre âge
Aussi, sans y changer l'esprit et les objectifs de l'État face aux menaces de chaos de plus en plus perceptibles aujourd'hui, le sentiment de révolte contre les imposteurs demeurera persistant. D'autant plus que, contradictoirement, ce pouvoir obsessionnel est déterminé à préserver ses intérêts oligarchiques au dépens de ceux de l'ensemble des Gabonais.
Ainsi, que ce soit la CNE, la CENAP ou le CGE, la musique est connue. On tente de réanimer ou ressasser toujours une recette éculée et contreproductive pour la majorité des Gabonais. Commence également le tripatouillage à l'origine des contestations des résultats des processus électoraux biaisés, contestés et source de violences politiques dans notre pays.
Chez les Ngwe-Myènè et, probablement, chez tous les Bantu, il importe de retenir ce proverbe: "Okoga éré kalwa gando": "Un vieux tronc d'arbre ne se transforme jamais en crocodile". Pour ma part, je crois que l'inverse l'est aussi.
Ainsi, après moult hold-ups électoraux sur la base des mêmes pratiques et prétentions frauduleuses des ancêtres du CGE en faveur du même régime au pouvoir depuis 1990, comment s'imaginer qu'il en serait autrement aujourd'hui ? Comment l'Opposition peut- elle croire à la sincérité du scrutin à venir relatif aux élections législatives? Comment cette partie de l'opposition déterminée à aller aux élections peut-elle croire à d'éventuelles velléités du régime au pouvoir actuel à s'essayer ou envisager un partage institutionnel du pouvoir ? Je veux parler de tolérer une cohabitation normale ou " comme in l'entend" aux Sommets de l'État ?
À moins d' aller à la pêche de quelques circonscriptions, synonymes de victoires personnelles ou individuelles qui élimineraient ou saborderaient pour longtemps toute stratégie commune, de l'union des partis politiques autour Jean Ping, de conquête du pouvoir au Gabon.
À moins que ce dernier hold-up électoral du 27 août 2016 soit considéré par les prétendants comme derrière nous!
À ce moment-là, les torts seront partagés et
s'ouvrira un nouveau grand livre des responsabilités avec faute grave, le soir de tous les comptes à venir. Excepté si l'histoire donne raison aux partis de l'opposition en question et candidats aux élections législatives à venir et qui ont cru au CGE, nouvelle institution en charge des Élections au Gabon.
Wilson-André Ndombet
Professeur Titulaire des Universités.