en dépassant les intérêts personnels et partisans, en évitant d’écouter les conseils négatifs du président Burkinabé qui s’opposait alors à tout ce qui dans la sous-région, pouvait sembler contrarier sa dynamique de sauter le verrou de la limitation de mandats dans son pays, pour conduire lesdites réformes sans pression aucune de façon à en engranger les bénéfices que  jamais il ne pourrait recueillir si ces réformes devaient être faites sous la pression.

Le constat que nous faisons aujourd’hui est que si cette « voix qui crie dans le désert » avait été entendue, nul doute que le Président Faure Gnassingbé serait à ce jour inscrit aux rangs des grands hommes de l’Afrique, de pionniers et aurait été célébré au dernier sommet de la Francophonie en particulier et parmi ses pairs en général comme un visionnaire, un donneur de bon exemple. Hélas.

Mais il n’est pas encore tard. Le Togo a encore la possibilité de rattraper l’occasion ratée par notre pays pour se signaler par le bon exemple. Pour cela, il est indispensable que le Chef de l’Etat tienne compte du fait que ces réformes qui ont été exigées par le chaos politique vécue par notre pays en 2005 sont non seulement contenues dans l’APG qui a été signé par le pouvoir et l’opposition sous le patronage de la communauté internationale mais sont également  considérées par la CVJR comme indispensables à la Réconciliation Nationale que le Président de la République a appelée plusieurs fois de tous ses vœux. Par ailleurs, le chef de l’Etat les a promises à plusieurs reprises à son Peuple jusqu’aux élections législatives de 2013. Il incombe donc au Président de la République et à son parti UNIR de tout faire pour que réformes se traduisent enfin dans la réalité.

A l’endroit de l’opposition, il convient de rappeler qu’il est indispensable dans l’intérêt général de notre Peuple et pour le Bien Être de chaque Togolais, de faire la politique de ses moyens et d’accepter le verre à moitié plein qui étanche provisoirement la soif ici et maintenant avant de demander plus au lieu de le rejeter et d’exiger au préalable un verre entièrement plein sous peine de mourir de soif. Des voix s’élèvent pour évoquer le fait qu’une frange de l’opposition soutient ces réformes juste du bout des lèvres et entend tout faire pour les saboter pour des raisons politiciennes inhérentes à l’unicité de la candidature aux élections présidentielles. Si ces faits se confirment, ils seront d’une gravité absolue puisque ce serait une aubaine pour le pouvoir qui avait manifesté de la réticence à procéder aux les réformes.  

Une analyse objective de la réalité montre aujourd’hui qu’il est impossible  d’obtenir la rétroactivité de la limitation des mandats. Cela ne doit donc pas constituer un frein à la mise en œuvre des réformes qui, si elle avait été faites au moment opportun (après les législatives de 2007) nous auraient évité d’être confronté aujourd’hui à ce problème de rétroactivité ou pas. Nous ne devons pas vendre des chimères et des illusions à nos compatriotes. Certes il est vrai que certains militants ont pu se voir faire la promesse de la rétroactivité de la limitation de mandats. Il faut cependant être réaliste et se rappeler que le leader, loin d’être celui-là qui fonce tête baissée parce qu’il a fait des promesses, est plutôt celui qui arrive à tenir compte de la réalité du terrain, et qui, dans l’intérêt général et supérieur de son Peuple, sait repartir devant ses électeurs pour leur expliquer ce qui est possible et ce qui ne l’est pas ainsi que la victoire qu’il est capable d’obtenir pour eux et avec eux.

Par ailleurs, il est légitime que chacun veuille tout de suite profiter de l’absence ou de la disqualification de l’actuel locataire du fauteuil présidentiel aux prochaines échéances pour réaliser son destin présidentiel. N’oublions cependant pas que pour être perçu comme un grand homme dans la mémoire d’une Nation, on n’a pas forcément besoin de passer par la magistrature suprême. On peut être retenu par l’histoire tout simplement pour le caractère judicieux de la lutte que l’on a menée dans l’intérêt de tous et des acquis que l’on a obtenus pour son peuple.

Nous en appelons donc au sens patriotique de chacun, pouvoir et opposition et souhaitons que de tous les côtés, l’intérêt général et lui seul prévale pour que ces réformes qui sont la substance même des Accords de 2006 et non un simple « reliquat » se traduisent enfin dans la réalité quotidienne.

Le Peuple togolais a placé tous ses espoirs en vous, ne le décevez pas.

« Prêts pour la Démocratie la Lutte Continue »

 Lomé, le 2 Décembre 2014
Pour Bâtir le Togo
Le Président International
Jean Yaovi DEGLI