>> Les gagnants



Rick Santorum. C'est la grosse cote du soir. L'ancien sénateur de Pennsylvanie, qui plafonnait jusqu'ici à 4% des intentions de vote au niveau national, a séduit 25% des participants au caucus républicain. Son secret? Il a sillonné sans relâche les champs de blé de l'Iowa et s'est positionné en candidat ultra-conservateur, promettant des frappes préventives pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique et affichant clairement ses positions anti-gay. De quoi séduire une majorité des chrétiens évangéliques du Midwest. Peut-il transformer l'essai? «Cela va être compliqué», explique le stratège républicain, Patrick Dorinson, à 20 Minutes. Santorum a passé des mois dans l'Iowa. Il n'aura que quelques jours dans les Etats suivants pour se faire connaître.



Mitt Romney. Le cauchemar pour Romney aurait été qu'un seul adversaire se détache pour un duel au couteau. Dans l'absolu, il réalise une contreperformance, avec un score identique à celui de 2008. Mais la mauvaise soirée de Newt Gingrich et de Rick Perry renforce un peu plus sa position de candidat considéré comme le plus présidentiable.



Ron Paul. L'état major républicain va avoir du mal à continuer d'ignorer les remèdes radicaux du docteur Paul. Plus que son score, sa vraie force est d'arriver de loin en tête chez les indépendants. Sa phrase du soir, lancée à une foule enthousiaste: «On dirait bien que la liberté est populaire.»



Barack Obama. «Plus la course républicaine va durer, plus les candidats vont s'entredéchirer, et cela bénéficiera à Obama», estime Patrick Dorinson. Dans l'Iowa, seulement 25 délégués étaient en jeu, sur un total national de plus de 2.000. Changement majeur: cette année, le parti à l'éléphant a privilégié les scrutins à la proportionnelle, avec beaucoup moins d'Etats «winner takes all» (le vainqueur remporte tous les délégués, en VF) qu'il y a quatre ans. Cela va donc permettre à davantage de candidats de rester dans la course. Un suspense total à la convention de Tampa, où Ron Paul pourrait jouer les faiseurs de roi, n'est pas exclu. Le président pourra également se satisfaire du chiffre de la participation dans l'Iowa. A 120.000 votes, elle est identique à celle de 2008. Ceux qui prédisaient une base remontée et mobilisée à l'idée de chasser Obama de la Maison Blanche semblent s'être trompés.



>> Les perdants



Rick Perry. Avec Romney, Perry est celui qui a dépensé le plus d'argent dans l'Iowa. Mais avec une 5e place (10%), il prend une gifle. Abattu, il a dit à ses supporteurs qu'il partait se «ressourcer» au Texas et annoncerait bientôt sa décision sur son avenir. Game (presque) over.



New Gingrich. La primaire est «une course de fond», a-t-il lancé en fin de soirée. Finir 4e, avec 13% des voix, est-il une catastrophe? Pas forcément. John McCain était dans la même position il y a quatre ans. Ronald Reagan aussi. Malgré tout, celui qui se trouve actuellement en tête des sondages nationaux voit son duel avec Romney se compliquer par les performances de Ron Paul et de Rick Santorum.



Michele Bachmann et Jon Huntsman. Celle qui se présente comme la candidate adoubée par le Tea Party s'est effondrée, à 6.000 voix (5%). Huntsman avait fait l'impasse pour tenter un coup dans le New Hampshire et termine à 1%. Pour ces deux candidats, la question n'est pas de savoir s'ils vont se retirer, mais quand.(20 minutes.fr)