Où en Afrique vous avez sur le plan de la gouvernance politique, de la paix, du processus de démocratisation, de développement économique un seul pays qui fait mieux que le Togo?

Déclaration de l‘ambassadeur d’Allemagne au Togo, Volker Berrescheim, le 31 Mai 2015 en marge de la réception offerte à Günter Nooke, représentant spécial d’Angela Merkel, à la résidence de l’Ambassade de l’Allemagne à Lomé, au Togo. Comme prémisse à cette sortie monstrueuse du diplomate, ce même Günter Nooke s’était lui aussi permis de déclarer : « De notre point de vue, le pays est sur le point de devenir un modèle pour la démocratisation en Afrique et on ne peut qu’encourager ce processus qui est conduit sous l’impulsion du chef de l’Etat“.

Panafricanistes de tout bord, qu’il nous soit permis, en votre nom, d’interpeller solennellement le pseudo diplomate d’ambassadeur au Togo, pour un rappel à l’ordre tant primordial que capital à notre point de vue. Ayons la force et le courage de le dire. Ce régime dont Berrescheim fait l’apologie est arrivé aux affaires dans des conditions aussi rocambolesques que sanglantes : 2500 morts selon Amnesty international et 1500 selon le rapport commandé par ce même régime á Koffigoh.

Il est vrai qu’empiriquement, le Togo connaît quelques avancées, certes encore maigres, en matière de Droits de l’Homme. Seulement, au Togo aussi, chassez le naturel, il revient au galop. M. Berrescheim, de graves violations des droits fondamentaux persistent au Togo. Une des dernières en date concerne la liberté d’expression en général, et le droit de la presse en particulier. Nous n’en voulons pour preuve que le cas Bonéro Lawson, journaliste kidnappé en pleine circulation pour, apparemment, diffamation et atteinte à l’honneur du colonel Damehame Yark, ministre de son état de la sécurité et de la protection civile, ainsi que de sa fille résidant à Bordeaux en France. C’est peu de soutenir que cet enlèvement cache beaucoup de choses au commun des mortels. Au même moment, on assiste à des interdictions tous azimuts de manifestations populaires. Les forces de l’ordre et la justice togolaises sont sous ordre. En outre, le diplomate qui est sensé informer son ministre de tutelle des réalités de son pays d’accréditation est-il au courant qu’une grogne sociale sévit au Togo depuis des mois, voire des années, et que les responsables syndicaux sont l’objet d’intimidations et de menaces de mort ?

Est-il encore besoin de rappeler à ce monsieur, qui outrepasse les règles diplomatiques de base dans un pays hôte, que le militant de l’ANC Etienne Yakanou est décédé dans les geôles de la gendarmerie nationale abusivement impliqué dans les incendies des marchés ? Devons-nous instruire ledit diplomate de ce que dans ce pays le Togo, les élèves Anselme Guyano Sinandare et Douti Sinanléngue sont tombés sous les balles réelles tirées par la gendarmerie, corps sensé protéger les citoyens ? Enfin, ce dernier sait-il que les enquêtes annoncées n’ont jamais connu de suite ?
Pour lui rafraichir la mémoire, nous lui rappelons que dans ce pays, il y a seulement 2 mois, le scrutin présidentiel á été mis à mal par l’arrêt momentané de la proclamation unilatérale des résultats par le vice président de la CENI à la face du monde, ce qui amènera le président de la dite CENI à reconnaître que les résultats étaient émaillés d’inexactitudes. Nous aimerions poser une seule question à ce cher diplomate : D’où il vient, au pays du FÜHRER, autrement dit pays d’Adolph Hitler, ces genres de divagations sont-ils permis? L’obligation de nous donner une réponse n’est pas de fait, seulement nous retenons que la faute est collégiale. Car au pays des aveugles les bornes sont rois.

Admettons que le sieur Berrescheim n’ait que du mépris pour l’intelligence et la souffrance des Togolais ; mais de là à éluder le tort subi par les propres intérêts allemands au Togo relève de l’indescriptible. Dans la nuit du 28 au 29 avril 2005, l’Institut Goethe de Lomé fut attaqué à coup de grenades et de fusils d’assaut. Ce qui ressemblait, de toute évidence, à une expédition punitive infligée à l’Allemagne pour avoir ouvert les portes de son ambassade au « déserteur » François Esso Boko, a fini par l’incendie total dudit institut. D’après des témoins et quelques investigations, ce serait l’œuvre de militaires déguisés en civil. Selon le modus operandi, point n’est besoin d’aller chercher les responsables ailleurs ; nous savons toutes et tous où trouver ces armements au Togo. Est-ce en ceci que nos deux griots affairistes trouvent au pays de la dynastie des Gnassingbé le fameux « modèle de démocratie et de développent en Afrique » ?

En vérité, comment pourrait-on se réjouir de ces genres de délires démentiels au lieu de s’en offusquer quand on se réfère au passé de ce régime du temps du père Eyadéma où des ivrognes étaient cherchés dans les égouts des gares et rues européennes pour être habillés, nourris, maquillés et présentés au peuple togolais comme des futurs investisseurs faiseurs de miracles ?

Amis auditeurs de Fenêtre sur l’Afrique, nous affirmons ici que de père en fils rien n’a changé fondamentalement, et ce que les citoyens doivent savoir c’est que cet individu présenté comme diplomate est un imposteur de plus. Mieux, un véritable danseur du ventre pour dictateur. Il suffit de jeter un regard furtif sur sa biographie sur des moteurs de recherches pour reconnaître que ce monsieur, présenté comme diplomate, est en fait un homme d’affaires, un Geschatfuhrer, comme on les appelle en Allemagne.
Alors, qu’un cupide commerçant habillé en diplomate se permette de lorgner les billets de banques sonnants et trébuchants de ce régime n’est que naturel quand on sait que le commerçant de cet acabit, par définition, est à la recherche du gain, des fois facilement, même par flatterie ou filouterie. Mais de grâce, que Monsieur Volker qui a deux casquettes, diplomate et commerçant, nous dise la situation à laquelle correspondent ces balivernes du 31 Mai que nous considérons comme des propos très graves. Etait-il homme d’affaires ou diplomate quand il faisait cette injure aux Togolais ?
Nous reviendrons avec plaisir dans nos prochaines émissions sur la personnalité et le parcours de cet homme d’affaires, diplomate selon les cas.

La rédaction de FSA
Radio Kanal k, Suisse