La Françafrique est un monstre à plusieurs visages, une mafia tentaculaire à multiples facettes, qui consiste á mettre le Continent Noir en coupes réglées afin de piller, voler et spolier ses biens au profit de l’hexagone. C’est donc sous ce prisme qu’il faut lire les relations entre la France et l’Afrique. Il s’agit de l’autre France officielle parallèle, hyper puissante et planant au-dessus de toutes normes légales locales ou internationales. A cette France mafieuse, et la gauche et la droite toutes confondues ne sont guère prêtes et ne le seront jamais à lui tourner le donc. Ce qui signifie que ce n’est demain la veille du lâchage du Contient Noir par ce système ; du moins de son propre gré.
Le non-sens de François Hollande la semaine dernière en visite en Egypte nous plonge malheureusement dans les méandres de ce contrat signé sur la tête de l’Afrique.

Avec cette venue officielle de François Hollande en Egypte, la France offre au maréchal Abdel Fattah al-Sissi la légitimité qu'elle lui a pourtant refusée lors de sa prise de pouvoir musclée. Ce dernier avait, en juillet 2013, destitué son prédécesseur, l'islamiste Mohamed Morsi, élu pourtant démocratiquement en juin 2012. A l'époque du coup d'Etat, la France, comme à son habitude, s’est fendu d’une condamnation, exigeant le rétablissement de la légalité constitutionnelle. Deux ans plus tard, avec la signature d'un juteux contrat de vente de rafales, Abdel Fattah al-Sissi est désormais officiellement "légitime". Pourtant la répression n'a jamais été aussi violente en Egypte. Ainsi, notait Amnesty international en février dernier : « entre 16.000 et 40.000 personnes ont été emprisonnées depuis l'été 2013 », et beaucoup ont subi des « procès inéquitables ». Dans les prisons, la torture est utilisée de manière quotidienne. Quant aux peines de mort, plusieurs centaines sont prononcées chaque année. Cette parenthèse nous plonge malheureusement au cœur de l’Afrique pour comprendre que le Hollande de Dakar, qui promettait la fin de la Françafrique en ces termes : « Le temps de la Françafrique est révolue, il y a la France et il y a l’Afrique», avant de poursuivre que « les officines et les intermédiaires trouveront désormais portes closes à l’Elysée » n’est pas différent de ses prédécesseurs sur ce point. Cette intervention de plus, après celle de Sarkozy sur le sujet, n’était que parole d’ivrogne. La plus belle preuve c’est que partout ailleurs sur le continent, les velléités de changement de constitutions des ex-pays de la colonie française se passent comme des passerelles. Du Congo au Rwanda en passant par la RDC pour atterrir au Togo, l’hypocrisie de la France est criarde.

Pour revenir au Togo, il convient de préciser que si la Démocratie peine à voir le jour dans ce pays, et bien il ne faudra pas chercher loin. C’est bien la France, surtout françafricaniste, qui est aux commandes. Ce pays, où la famille Gnassingbé est au pouvoir depuis 50 ans, n’est pas moins généreux vis-à-vis des dirigeants et élites français.

Plus grave, au décès le 5 février 2005 du général Eyadema, non seulement Jacques Chirac s’est empressé de déclarer qu’il a perdu un « ami personnel », mais il a aussi activé tout un réseau mafieux pour imposer son fils à la tête du pays au prix de l’assassinat d’un millier de Togolais. Depuis, la France s’est évertuée par une diplomatie souterraine pour que l’ONU ne donne pas suite au rapport Doudou Dieng qui a conclu à 500 morts.
Nicolas Sarkozy qui connaît bien le pédigrée mafieux du régime togolais ne manifestait pas d’enthousiasme à l’égard de Faure Gnassingbé. Mais cette distance ne le privait pas de rappeler au régime de Lomé, les intérêts de l’Hexagone. En décembre 2007, il n’a pas manqué de rappeler à Faure Gnassingbé que les amis de la France défendent ses intérêts. Faure aussi cherchant la bénédiction de l’Elysée, a fait évincer Jacques Dupuydauby du Port autonome de Lomé au profit de Vincent Bolloré. La France est subitement redevenue muette sur les élections frauduleuses togolaises, les violations des Droits de l’Homme, les assassinats, le musellement de la presse. François Hollande a promis des relations plus saines, multiplié les discours sur la disponibilité de la France à se tenir aux cotés des peuples en lutte pour la liberté, la démocratie. Mais là aussi, ce sont encore des mirages et le cas togolais s’avère aujourd’hui le plus scandaleux.

Maintenant, et ce depuis quelques années déjà, tel Jean-Christophe Mitterrand à son temps, c’est le sulfureux fiston fils de Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, Thomas Fabius, qui arpente les couloirs de la présidence togolaise. Inutile de rappeler qu’il fait objet de multiples enquêtes en France. Pour l’heure, ce qui est su, selon le confrère L’Alternative, c’est qu’ « il a atterri dans l’aréopage des personnalités côtoyant le pouvoir de Lomé sur recommandation d’une personnalité de la Côte d’Ivoire ».

Dans le cas d’espèce du Togo, on peut objectivement constater que Thomas Fabius, fils du bras diplomatique du patron Hollande, joue à l’Afrique de papa comme d’autres l’ont fait en France comme en Afrique, notamment Jean-Christophe Mitterrand, Karim Wade, Ali Bongo, Teodoro Nguema Obiang Mangue, Joseph Kabila et Faure Gnassingbé, pour ne citer que ceux-là. La complaisance de Laurent Fabius vis-à-vis du régime togolais ne surprend guère. La politique africaine de la France est politiquement incolore, il faut que les africains intègrent cette vérité. Pour les plus sceptiques, nous les invitons à écouter, entre autre voix très bien indiquées, celle de Jean-Christophe RUFIN, ancien ambassadeur de France au Sénégal. Pour aller plus loin, ils peuvent lire Nouvelles affaires africaines: Mensonges et pillages au Gabon, éditions Fayard, 2014, de Vincent Péan. La France a toujours su que le régime togolais vole toutes les élections. Son discours à l’endroit du peuple togolais se résume en ceci : « On ne peut rien, débrouillez-vous ».

Fin de la Françafrique, nouvelle donne Africafrance, nécessité de l’instauration de l’Etat de droit et de la démocratie en Afrique, urgence de la limitation des mandats et du respect des Droits de l’Homme, etc. de la bouche d’un dirigeant français, passez votre chemin. Le jour viendra où la valse des mallettes occultes à l’Elysée et annexes comme l’a exposée Vincent Péan dans La République des mallettes - Enquête sur la principauté française de non-droit, éditions Fayard, septembre 2011, l’Afrique de papa, la passation des marchés d’Etat de gré à gré et le piétinement des Peuples Africains s’estomperont. Cela ne dépend que de la Volonté et de la Déterminations des Citoyennes et Citoyens Africains.
Togolaises, Togolais ! Africaines, Africains ! La France nous demande de nous débrouiller. Levons-nous et débrouillons-nous !
La rédaction de FSA
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