Selon des sources proches de l’opposition, les tractations politiques pour l’élection du bureau de l’Assemblée nationale ont été conclues hier nuit. Sans grands bouleversements. Les forces politiques ont toutes placé leur confiance en Me Adrien Houngbédji, le président du Parti du renouveau démocratique (Prd) qui devrait être élu président. Elles ont convenu de la nécessité de s’unir « comme un seul homme pour contrer le chef de l’Etat ». Ainsi, le Prd qui a obtenu dix députés, comptera sur l’appui de l’Union fait la nation (Un), de l’alliance Fdu, de l’alliance Soleil, de l’alliance Abt, de l’alliance Rb-Rp, de l’alliance And et du RésoAtao. Selon certaines indiscrétions, Edmond Agoua de l’alliance Eclaireur, qui ne supporte pas les recours déposés contre lui par ses alliés Fcbe, pourrait également opter pour Houngbédji. Qu’il se décide ou pas, ce serait une victoire éclatante pour l’opposition mardi. « Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise… », a rappelé un leader de l’Un. A l’en croire, Me Houngbédji a fait les démarches nécessaires pour convaincre ces forces politiques décidées à préserver les acquis démocratiques saccagés sous Yayi Boni. Le président du Prd a, en effet, longuement échangé avec Nicéphore Soglo et son fils Léhady Soglo qui comptent sur le parti le plus influent d’Akpakpa pour permettre à la Rb de garder la mairie de Cotonou. Il a conclu, depuis plusieurs jours, des accords avec les ténors de l’Un, de l’alliance Soleil dont le président Sacca Lafia n’a pas hésité à annoncer qu’il est le cheval gagnant… Selon nos sources, le président sortant, Mathurin Nago, a aussi joué un rôle prépondérant dans les tractations. De même que les hommes forts du Prd dont Augustin Ahouanvoèbla. Ensemble, ils ont peaufiné les stratégies pour obtenir la majorité.

La visite du président du RésoAtao, Mohamed Atao Hinnouho, à Houngbédji, samedi dernier, témoigne de la volonté des acteurs politiques toutes tendances confondues de faire la paix « pour faire triompher la démocratie béninoise ». L’ancien élu Prd fera bel et bien le combat aux côtés des forces de l’opposition alors que Yayi lui faisait une cour assidue.

Yayi fait du forcing pour rien…

Le chef de l’Etat s’est même retranché à Parakou pour contrôler sa troupe. Mais, il n’a pas eu grand-chose. A part les élus de l’alliance Ub, Octave Houdégbé, Cyprien Togni et Jacques Yampabou dénichés à l’And, il s’est cassé les dents sur le cas Hinnouho et le cas Abt dont le député Wallys Zoumarou a clairement fait savoir que c’est son cadavre qui votera pour Yayi. Il a quand même obtenu des procurations, mais il n’est pas du tout rassuré. C’est pourquoi, il entreprend des rencontres inopportunes, des dîners et des audiences pour convaincre des opposants. Le jeu est pourtant fait. A moins d’un cataclysme, c’est Houngbédji qui conduira la 7è législature. Au grand dam de Yayi qui comprendra que la fin est vraiment proche…

Epiphane Axel Bognanho