La nouvelle est passée presque inaperçue.
Convoqués à l'État-Major de l'armée pour une réunion d'informations, tous les généraux en activité comme à la retraite ont été entendus sur leurs perceptions de la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays.
Si certains comme les généraux Gnofame, Mèmène optent pour la méthode d'achat des consciences, d'autres irréductibles dont le Chef d'État-major Félix Abalo Kadanga, Mohamed Atcha Titikpina, Béréna et Zacharie Nandja prévoient la répression des manifestants, quitte à terroriser les populations et à occasionner d'autres victimes innocentes dans cette quete de liberté.
Il en ressort en définitive à l'issue de cette rencontre de haut niveau que les généraux sont repartis plus divisés que jamais. Mèmène ayant même demandé à Kadanga de ne pas sortir les chars dans les rues les 06 et 07 septembre contre les populations et de proposer au Chef de l'État d'écouter les revendications du peuple.
Le soir même de cette réunion qui avait eu lieu le 1er septembre, des décisions sont également prises pour relever certains officiers de leurs fonctions dans l'optique de verrouiller le pouvoir ébranlé par les récents soulèvements populaires dans le pays.
Ainsi donc, le Colonel Ouro Agnoro dont on soupçonne des liens familiaux avec Tikpi Atchadam le leader du Parti National Panafricain (PNP) avec qui il est originaire d'un même village a été relevé sans motifs valables de ses fonctions à la tête du 3è régiment du camp d'Atakpamé.
Pour le remplacer, l'État-major de l'armée n'a trouvé mieux qu'un inconditionnel du système RPT/UNIR de sinistre réputation.
Passé maître dans l'art de dérober les drogues saisies dans le cadre de la lutte contre ce fléau et de procéder de manière clandestine à la revente, l'ancien Directeur de la police nationale également connu pour être le fourvoyeur d'une presse libre et indépendante au Togo en procédant de façon systématique au ramassage des parutions sur le marché, le Contre Amiral Néyo Takougnadi est tout sauf un enfant de choeur dans la répression des manifestations de l'opposition depuis les années 1990.
Cet individu dont on loue le machiavélisme, est aussi l'un des pionniers des assassinats politiques sous le défunt dictateur Eyadèma Gnassingbé.
Maître incontestable dans l'art du mensonge (il n'a rien à envier à Gilbert Bawara), il avait au temps fort de sa puissance fait des montages grotesques auprès d'Eyadèma contre son supérieur hiérarchique François Boko, Ministre de l'intérieur de l'époque dont il hésitait à obéir aux ordres.
Si c'est ce lugubre personnage sur qui beaucoup de dossiers de crime politique et économique sont consignés qui revient à la tête d'une unité militaire, c'est la preuve qu'au soir du basculement de son régime, le Prince Faure Gnassingbé sort ses dernières cartouches pour réprimer dans le sang toutes velléités de contestation.
Aux populations d'Atakpamé, de la région et de tout le Togo de se mobiliser pour que cette fois-ci l'assaut final soit donné afin de porter l'estocade à ce pouvoir cinquantenaire puissamment réfractaire au changement.
Anani Sossou
PS: LE CONTRE-AMIRAL TAKOUGNADI NOMMÉ À ATAKPAMÉ EST LE FRÈRE DE L'AUTRE POLICIER DE SON ÉTAT ET ANCIEN DG DE LA DGPN
Ci-dessous le contre-amiral Takougnadi un début de révolte de nos frères militaires.