Si dans la société civile on met en doute la fiabilité de l’opérateur technologique français « Safran » désigné par le gouvernement pour réaliser les travaux, dans la classe politique, on soupçonne plutôt un instrument à visée électorale inavouée. Des soupçons qui semblent trouver leur légitimité dans la non-actualisation du fichier électoral, ceci en violation de la loi n°2013-06 du 25 novembre 2013 portant code électoral en République du Bénin encore en vigueur.
En effet, le code électoral prévoit en son article 219, la mise en place d’un Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) le 1er juillet de chaque année pour entre autres, avant le 31 janvier de l’année suivante, analyser et régler les difficultés d’application pratique pouvant résulter des dispositions légales et réglementaires relatives au fichier électoral national ; décider de toutes les questions permettant d’assurer la gestion et le fonctionnement effectif de l’Agence nationale de traitement et des commissions communales d’actualisation en charge des opérations continues d’apurement, de correction et de mise à jour du fichier électoral.
Cette prescription du code électoral béninois semble être tombée dans l’oubli. Et pourtant, depuis que l’actualisation du fichier électoral est rendue obligatoire par la loi, le Cos-Lépi a été régulièrement installé. A l’Assemblée Nationale, le sujet n’est pas a l’ordre du jour des débats en plénière. Saisie le 14 septembre 2017 d’un recours en inconstitutionnalité pour la non désignation des nouveaux membres du Cos-Lépi, la Cour Constitutionnelle peine à livrer son verdit. Comme par coïncidence, le gouvernement Talon met les bouchées doubles pour le démarrage du Ravip. Tout semble donc se mettre en œuvre, pour les opposants au régime Talon, pour substituer le Ravip au fichier électoral, la Lépi.
Rappelons que, conformément a l’article 220 du code électorale, le Cos-Lépi est composé de onze (11) membres dont cinq (05) députés par la majorité parlementaires ; quatre (04) députés par l’opposition parlementaire ; du Directeur Général de l’Institut National de la Statistique et de l’analyse économique et du Directeur du Service national en charge de l’état civil
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