Politique (1375)
GABON: EN ROUTE POUR LA MONARCHIE HERDITAIRE Par François ONDO EDOU,...
Written by Dr Jean Aimé Mouketou Révision de la Constitution
En route pour la monarchie héréditaire !
On s’y attendait, Ali Bongo a enfin sorti de son chapeau le projet de Constitution – Akoma Mba – qu’il mijote depuis plus de 30 ans.
Dans son livre « Entretiens avec Philippe Gaillard », publié chez Fayard, Jacques Foccart, parlant d’Ali Bongo, relate une scène qui permet aujourd’hui de comprendre les réelles motivations du projet de Constitution que le gouvernement vient d’adopter en conseil des ministres. Extraits.
« Un beau jour de 1986 ou 1987, quand je suis au cabinet de Jacques Chirac lors de la première « cohabitation », Ali Bongo, fils du Président, me téléphone. Il est à Paris, me dit-il, porteur d’un message de la plus haute importance de son père pour le chef du gouvernement. Il souhaite donner à sa démarche une certaine solennité et il me demande de lui envoyer des motards. J’informe le Premier ministre. J’ajoute qu’à mon avis et suivant mes informations, il s’agirait d’instituer une monarchie héréditaire. Chirac éclate de rire. « Enfin, nous verrons bien, fait-il. Envoyez-lui des motards. »
Ali Bongo arrive à l’hôtel Matignon avec ses motards, accompagné de l’ambassadeur du Gabon. Les deux Gabonais et moi sommes introduits dans le bureau du Premier ministre. Après deux ou trois minutes d’échange de civilités, Ali Bongo dit à Chirac qu’il est chargé par son père d’une communication hautement confidentielle qu’il ne peut lui faire que seul à seul. Chirac l’emmène alors dans un bureau voisin, me laissant avec l’ambassadeur qui, manifestement, ignore de quoi il s’agit. Après l’audience, le Premier ministre, à nouveau hilare, me raconte : « vous aviez raison, Omar Bongo veut bien faire adopter une constitution monarchique et faire d’Ali son héritier, du moins si j’en crois mon interlocuteur. J’ai eu du mal à garder mon sérieux. J’ai fait part de mes réserves à l’héritier présomptif. Je l’ai chargé de les transmettre à son père et de l’inviter de ma part à prendre le temps de la réflexion avant de confirmer sa décision, à méditer sur l’exemple de Bokassa. Il n’a pas caché qu’il était déçu. »
REBELOTE
Le déçu de 1987 rebelote 30 ans après. Normal, il est déjà aux commandes de l’Etat gabonais et les empêcheurs sont tous partis. Jacques Chirac n’est plus aux affaires en France. Foccart non plus. Omar Bongo s’en est allé, même s’il a pris soin de verrouiller la Constitution à l’article 10 et de ne laisser aucun acte de naissance au prétendant. Ceux qui l’ont connu savent qu’il était capable, afin d’éviter les foudres de Joséphine qui poussait déjà son « fils » en 1987, d’organiser un tel scénario, pour attribuer l’échec du projet à Jacques Chirac et au vieux Foccart. Georges Rawiri et Julien Mpouho Epigat, réputés hostiles à ce funeste projet de monarchie héréditaire, ne sont plus de ce monde. Bref, il n’y a plus aucune personnalité d’envergure, en France ou dans son camp politique pour lui demander, comme Jacques Chirac en 1987, de prendre le temps de la réflexion, de tenir compte du contexte international de l’heure et de ne pas négliger ce qui se passe actuellement au Togo avec Faure Gnassingbé.
En tout cas, Ali Bongo est un adepte des passages en force. Il estime en effet que s’il a réussi à s’imposer contre la volonté des Gabonais en 2009 et 2016, rien ne pourrait plus jamais l’arrêter dans sa course. Surtout au moment ou les clignotants semblent au vert avec une France hésitante, voire complice, une majorité introuvable au parlement, une Cour Constitutionnelle totalement acquise, une armée aux ordres et une opposition ébranlée.
C’est pourtant à cette opposition, la société civile et au peuple du changement qu’incombe la mission de sauver le Gabon du précipice dans lequel le conduit Ali Bongo. Nombreux sont ceux qui, notamment au sein de la Coalition ne mesurent pas encore la portée politique de cette révision et pensent que c’est une simple question juridique. C’est une grossière erreur!
LA MORT DE LA RÉPUBLIQUE ?
L’examen et la comparaison, article par article, du projet du gouvernement nous aura permis de découvrir une constitution susceptible d’entraîner la mort de la République pour laisser la place à une monarchie héréditaire. Cette nouvelle loi fondamentale consacrerait désormais, si elle est adoptée et promulguée, le contrôle par Ali Bongo des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire, l’inauguration de l’ère de l’arbitraire, l’impunité et l’allégeance à un seul homme. Trop c’est trop !
Dans un Etat de droit, les partis politiques ont un rôle fondamental, parce qu’ils concourent à l’expression du suffrage universel. Ils se forment et exercent librement leur activité, dans le cadre fixé par la loi, selon les principes du multipartisme. C’est ce que les acteurs politiques gabonais ont arrêté de manière consensuelle à la Conférence nationale de 1990. Dans le projet de nouvelle constitution d’Ali Bongo, cette fonction première et essentielle n’est plus reconnue aux partis politiques dont le rôle sera limité à « contribuer à l’égal accès des femmes, des hommes, des jeunes et des handicapés aux mandats électoraux. »
En clair, les Gabonais risquent de perdre la liberté qu’ils ont de créer les partis politiques, liberté reconnue et réaffirmée par les différentes constitutions depuis 1991. Le fait de ne pas reprendre clairement cette disposition de la loi fondamentale qui consacre la liberté et le rôle des partis politiques dans un système démocratique peut avoir deux explications. Si ce n’est pas une formule subtilement déguisée pour un retour au parti unique ce serait à tout le moins un mécanisme juridique visant à réduire la possibilité qu’ont les citoyens de créer librement des partis politiques. Une atteinte grave aux libertés fondamentales, en tous les cas. On pourrait difficilement croire qu’il peut arriver aux nombreux juristes qui siègent au conseil des ministres d’oublier de mentionner clairement dans leur projet la fonction première des partis politiques, clairement précisée dans toutes les constitutions depuis la Conférence nationale.
SYNDICATS EN DANGER !
Les syndicats ne sont pas plus épargnés. Le paragraphe 17 nouveau du titre préliminaire, rédigé dans un jargon très spécial, cite nommément le corps enseignant qui a « l’obligation de protéger la jeunesse contre l’exploitation et le devoir de leur assurer l’éducation, la santé, l’enseignement, la formation, droits imprescriptibles et inaliénables qui ne pourront faire l’objet de restriction, ni être interrompu, suspendu, empêché ou limité ». En d’autres termes, c’est le droit de se mettre en grève qu’Ali Bongo, de manière subtile, conteste aux enseignants et aux personnels de la santé. Cela est inadmissible !
Venons à présent au Président de la République, clé de voûte des institutions de la République. Dans toutes les constitutions adoptées et promulguées depuis l’indépendance, le président de la République veille au respect de la Constitution, assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, détermine, en concertation avec le gouvernement, la politique de la Nation. Il est détenteur suprême du pouvoir exécutif qu’il partage avec le Premier ministre depuis que ce dernier est le chef du gouvernement. Qu’est ce qui justifie que le président de la République soit obligé de déterminer la politique de la Nation dans le projet de modification de la Constitution ? Il devient même le détenteur suprême et exclusif du pouvoir exécutif.
On croit rêver, lorsqu’on découvre cet autre alinéa de l’article 8 nouveau : « En cas de changement de majorité à l’Assemblée Nationale, la politique de la Nation est déterminée par le Président de la République, en concertation avec le gouvernement. » Qu’est-ce à dire ? Cela signifie clairement qu’Ali Bongo ne reconnaît pas la souveraineté du peuple. Que, si après une élection législative les Gabonais choisissent de confier la majorité de leurs suffrages à l’opposition, Ali Bongo entend s’opposer à la volonté du peuple en imposant au gouvernement son propre programme politique, le PGE. C’est un déni de souveraineté et de démocratie !
A propos de l’élection du président de la République, rien n’est dit sur l’âge requis pour accéder à cette fonction. Est-ce un oubli ? Difficile, encore une fois, de croire à une telle omission. C’est à ce niveau que qu’apparaît, en filigrane, le caractère monarchique du projet de révision de la Constitution d’Ali Bongo. Jusque là, la loi fondamentale est claire : « sont éligibles à la présidence de la République, tous les Gabonais des deux sexes, (…) âgés de quarante ans au moins ». Comment expliquer ou comprendre pourquoi l’exigence sur l’âge minimum du candidat n’est plus formulée ? Des apparatchiks du système disent en privé que c’est pour permettre à Nouredine, fils d’Ali Bongo, encore trop jeune, d’accéder à la magistrature suprême au cas ou. Vrai ou faux ? En tout cas, il n’y a jamais de fumée sans feu.
Par ailleurs, l’article 11 a subi des amputations inexplicables. Commençons par le serment que le Président de la République doit prêter avant son entrée en fonction. Le nouveau libellé indique de façon laconique que « le mandat du Président de la République débute le jour de sa prestation de serment et prend fin à l’expiration de la septième année suivant sa prestation de serment.» Rien n’est dit sur le contentieux électoral et la nécessité de l’épuiser avant la prestation de serment. La Constitution, actuellement en vigueur, est pourtant claire : la prestation de serment ne peut avoir lieu avant la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle. S’il n’y a pas de contentieux, le président élu prête serment à l’expiration du mandat du président en exercice. En cas de contentieux, la décision de la Cour constitutionnelle intervient le huitième jour suivant l’annonce des résultats par l’autorité administrative compétente.
COUP D’ÉTAT PERMANENT
Quand on observe ce qui s’est passé en 2009 et 2016, on est en droit de penser qu’Ali Bongo veut se donner les moyens, y compris par un vide juridique organisé, de toujours passer en force et même de prêter serment avant le terme du contentieux électoral.
En plus du coup d’Etat permanent qui est sa marque de fabrique, Ali Bongo est un Jupiter à qui toute la République doit faire allégeance. Les membres du gouvernement, comme en Corée du Nord, doivent prêter serment de loyauté et de fidélité au Président de la République, de même que les commandants en chef des forces de défense et de sécurité. Outre l’obligation de loyauté et de fidélité au chef de l’Etat, ces derniers devront s’engager à garder religieusement, même après cessation de leurs fonctions, la confidentialité des dossiers et des informations dont ils auraient eu connaissance dans l’exercice de celles-ci. Cerise sur le gâteau, tous les promus aux emplois supérieurs civils de l’Etat, les directeurs, directeurs généraux, secrétaires généraux, conseillers, les ambassadeurs seront, eux aussi, tenus de prêter serment d’allégeance. Pire qu’en Corée du Nord !
S’agissant de la séparation des pouvoirs, c’est une simple vue de l’esprit. Dans les pays de vieille démocratie, le parlement exerce un contrôle sur l’action du gouvernement par tous les moyens qui lui sont propres. Il peut mettre en place des commissions d’enquête et s’entourer de tous les spécialistes nécessaires. Cela relève de sa souveraineté. Que propose Ali Bongo à l’article 36 nouveau ? Que la Cour des comptes assiste le parlement dans l’action du gouvernement et l’évaluation des politiques publiques. Montesquieu se retourne dans sa tombe.
En démocratie, le pouvoir législatif est séparé du pouvoir judiciaire et la Cour des comptes relève de ce dernier. Ce mélange des genres paraît suspect quand on sait les relations quasi incestueuses qui existent entre la Cour des comptes et la famille présidentielle.
Quid des relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire ? La forte implication du président de la République dans l’institution judiciaire a maintes fois été soulignée. Elle se renforce même avec la désignation par le Conseil supérieur de la magistrature, c'est-à-dire le chef de l’Etat, de sept des treize juges prévus pour la Cour de justice de la République. Qui peut croire à l’indépendance d’une telle cour ? Quant à la sempiternelle Cour constitutionnelle, pour sa rénovation ( ?), le Président de la République renforce, là aussi, son influence, en nommant non seulement le président, mais aussi six des neuf juges constitutionnels, 3 par le président de la République, 3 par le président du Conseil supérieur de la magistrature.
On ne saurait passer sous silence ce cas flagrant d’impunité observé dans le projet de Constitution d’Ali Bongo: l’immunité totale accordée aux anciens présidents de la République. L’article 78 nouveau stipule en effet que « le président de la République qui a cessé d’exercer ses fonctions ne peut être mis en cause, poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour les faits définis par la loi organique sur la Haute cour de justice ». C’est inadmissible d’avoir au sein de la République, un citoyen, fût-il ancien président de la République, qui n’aurait jamais à répondre des crimes ou délits commis dans l’exercice de ses fonctions. Cette immunité à vie est, avec la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme, la raison fondamentale de cette modification de la loi fondamentale.
Tous les Patriotes doivent la refuser !
François ONDO EDOU
[2:01 AM, 10/31/2017] jean aimé mouketou:
C O M M U N I Q U É: FACE À LA GOUVERNANCE DES SÉCURICRATES TOGOLAI...
Written by Jean-Pierre Akoété Balikpo
Le Peuple togolais, doté d’une grande patience, a compris que l’ensemble des principaux acteurs au pouvoir, au Togo comme au sein de la communauté internationale y compris certains chefs d’Etat africains, n’ont fait que légitimer le régime militaro-civil cinquantenaire de la famille Gnassingbé.
Ayant tiré conséquences des précédentes élections falsifiées, de la Constitution de 1992 unilatéralement modifiée, de l’Accord Politique Global (APG) de 2006 foulé au pied et non mis en œuvre à ce jour, de la répression des sécurocrates de Faure Gnassingbé, de l’ambiguïté de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Union africaine (UA), de la Communauté Economique et de Développement des Etats d’Afrique Occidentale (CEDEAO), de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de certains Chefs d’Etat africains, le Peuple togolais a compris qu’il doit continuer les marches pacifiques afin de récupérer son droit à l’autodétermination. La majorité des partis politiques togolais, épris d’alternance politique, l’ont compris aussi !
- L’IMPOSSIBLE RENONCEMENT AU DROIT À L’AUTODÉTERMINATION DU PEUPLE TOGOLAIS
L’alternance politique au Togo ne pourra plus se faire uniquement sur la base d’une diplomatie, à sens unique où les tractations se font en catimini et excluent le Peuple togolais et sa Diaspora.
La Diaspora togolaise, forte de sa pluralité, rappelle par ce communiqué que le problème togolais est un problème politique. Aussi, la réponse à apporter doit être politique avec l’ensemble des parties prenantes y compris la Diaspora dans toute sa diversité. La réponse qu’offre Faure Gnassingbé et son parti Union pour la République (UNIR) se résume à des opérations sécuritaires pour empêcher des marches pacifiques de la population togolaise d’avoir lieu dans le pays. Il s’agit bien donc d’un chantage où les sécurocrates se confondent allègrement avec les militaires, la police, les délateurs, et les milices non-identifiées ainsi que ceux identifiés comme appartenant aux forces armées togolaises mais tolérées par le pouvoir en place. Il est question d’assurer que le système de vases communicants entre ces antidémocrates et une certaine communauté internationale y compris africaine, ne conduisent le Peuple togolais à renoncer à sa lutte pour retrouver son droit à l’auto-détermination. En réalité, le Pouvoir de Faure Gnassingbé se trompe lourdement !
Le Peuple togolais, qui rappelle que son droit à l’autodétermination a systématiquement été bafoué depuis l’assassinat de Sylvanus Olympio, le 13 janvier 1963, ne peut accepter d’être divisé, encore moins d’être séparé de sa Diaspora, la 6e région du Togo. Ainsi, le Peuple togolais, appuyé par sa Diaspora non alignée et indépendante, exige une refondation immédiate des conditions du retour de son autodétermination. Cela suppose une nouvelle discipline unitaire tout en respectant la pluralité des acteurs.
La libération du Togo relève du marathon démocratique et passe par des marches pacifiques et des actions d’influence. Toutefois, face à un rapport de force asymétrique, il est urgent d’aller chercher des partenaires en dehors de ceux qui légitiment le pouvoir actuel en proposant le maintien de Faure Gnassingbé au pouvoir jusqu’en 2020. De toutes les façons, le Gouvernement actuel dirigé par Mr Komi Selom Klassou doit démissionner et laisser une équipe gouvernementale, disposant de pouvoirs élargis et sélectionnée sur la base de la compétence, gérer la transition... A défaut, des élections législatives et présidentielles anticipées sont indispensables pour refonder le Togo de demain.
En effet, il n’est pas possible de conserver le statu quo alors que ce Gouvernement a opté pour remettre les « compteurs à zéro », c’est-à-dire à passer par pertes et profits le non-respect de la Constitution originelle de 1992 approuvée par le Peuple togolais à plus de 97,6 %. Donc, Faure Gnassingbé a choisi de prolonger la tragédie sans fin d’un pouvoir non légitime aux yeux de la population togolaise et d’une partie de la Communauté internationale, restée silencieuse à ce jour. En effet, le projet de loi proposée par Faure Gnassingbé, a pour objet de soumettre à un nouveau référendum populaire, la Constitution de 1992 toilettée des « articles » qu’il souhaite réintroduire paradoxalement par référendum alors que la Constitution originelle de 1992 a été modifiée sans référendum. Il s’agit de réintroduire entre autres :
- Le mode de scrutin à deux tours ;
- La limitation à deux mandats de cinq ans non renouvelables.
Bref, un retour à la Constitution originelle de 1992 sans le vote de la Diaspora togolaise devrait alors débuter à partir de 2020. Il s’agit donc bien de prolonger le règne illégitime militaro-civil du système Gnassingbé de 10 ans.
Le prix humain pour faire perdurer la gouvernance des sécurocrates au Togo et le règne de l’arbitraire sont inversement proportionnels au silence assourdissant d’une certaine communauté internationale y compris africaine. En effet, les propositions actuelles de l’exécutif togolais pour aller à la table de négociation se résument à faire « accepter » par les partis d’opposition, les propositions de Faure Gnassingbé de restaurer la Constitution de 1992 sans rétroactivité. Autrement dit, il s’agit de préserver le statu quo, donc Faure Gnassingbé au pouvoir jusqu’en 2020 sans changer de Gouvernement.
Heureusement, certains Chefs d’Etat africains, loin des caméras, se démarquent de la position de certains de leurs pairs qui soutiennent Faure Gnassingbé. Les premiers réfléchissent à la manière de contribuer à la « démission » du Président togolais, les seconds, à la manière de le maintenir au pouvoir ad aeternam. Les partis politiques d’opposition togolaise ainsi que le réseau de coordination de la Diaspora togolaise indépendante ne doivent pas accepter un médiateur nommé par le pouvoir de Faure Gnassingbé pour gérer la crise togolaise. A défaut, cette opposition constructive devrait demander au Président du Nigeria, Muhammadu Buhari et au Président d’Afrique du Sud, Jacob Zuma, de proposer un deuxième médiateur dans cette crise, au cas où Faure Gnassingbé et son Gouvernement continueraient de refuser de démissionner. En effet, les marches pacifiques du Peuple togolais risquent d’être systématiquement empêchées par les sécurocrates et autres milices violentes du pouvoir togolais.
Aussi, pour appuyer le droit à l’autodétermination du Peuple togolais, il est demandé que les armées du Nigeria et d’Afrique du Sud puissent envoyer un contingent d’au moins 200 militaires avec du matériel de sécurité et d’informations satellitaires au Togo pour protéger les populations, ce dans le cadre d’un mandat de l’Union africaine. La CEDEAO s’est totalement déconsidérée en choisissant le dernier des autocrates sanguinaires de la sous-région à sa tête pour un an. La CEDEAO reste incapable de démettre Faure Gnassingbé malgré les multiples atteintes abjectes aux droits humains et les maltraitances et les tortures des citoyens togolais par ses milices et ses forces de perturbation des manifestations pacifiques de la population togolaise. Cela devrait permettre de faire aboutir les revendications légitimes du Peuple togolais et accélérer la démission pacifique de Faure Gnassingbé et de son Gouvernement. Cette force militaire de l’Union africaine aura pour mission de stopper les opérations punitives, arbitraires et violentes organisées par le pouvoir de Faure Gnassingbé pour « mater » le Peuple togolais, -l’opposition indépendante en particulier- sur l’ensemble du territoire togolais.
La lutte du Peuple togolais est irréversible et celles et ceux qui souscrivent pour l’autodétermination du Peuple togolais, se doivent, en âme et conscience, d’apporter leur contribution volontaire qui fera la différence et assurer la victoire finale. Restons donc vigilants face aux ruses diverses et maintenons la mobilisation au sein de nos réseaux de coordination respectifs !
- QUELLE MÉDIATION, QUELLE TRANSITION ET AU PROFIT DE QUI ?
Dans l’histoire des 57 années du Togo, la Diaspora togolaise a unanimement constaté qu’une certaine Communauté internationale a utilisé, -parfois abusé-, des instruments du droit international pour légitimer le pouvoir monarchique au Togo, tout en servant ses propres intérêts.
- Comment peut-on encore croire qu’un Etat, membre de cette communauté internationale et ayant des antécédents coloniaux, peut ne pas défendre les intérêts de ses entreprises multinationales installées au Togo ?
- Comment peut-on être crédule au point de croire que les Chefs d’Etat africains et francophones qui se sont alignés sur les positions d’une communauté internationale ambiguë ne vont pas chercher à gagner du temps pour mieux enterrer la lutte du Peuple togolais à son autodétermination ?
- Comment croire que les parties prenantes du réseau de coalition des partis d’opposition, des associations de la société civile togolaises et de la Diaspora réclamant le retour de la Constitution de 1992 au Togo avec effet rétroactif ne finissent pas par trahir la cause poursuivie par le Peuple souverain face à des bastonnades, des brimades, des pressions diverses, des chantages et des achats de conscience tant des sécurocrates de Faure Gnassingbé que de certains Chefs d’Etat africains ?
Aussi, la lutte du Peuple togolais et de sa Diaspora a besoin de Dieu lui-même, car face à ces forces du marché, ésotériques et politiques, le courage du Peuple togolais face à la réponse disproportionnée et inhumaine de Faure Gnassingbé doit être dopé. La Communauté internationale y compris les Chefs d’Etat africains ne peuvent soutenir l’insoutenable au Togo.
La Diaspora Togolaise plurielle, non-alignée et indépendante est majoritaire au sein des citoyens togolais vivant à l’extérieur du territoire togolais. Le régime de Faure Gnassingbé a refusé de recenser et de donner le droit de vote à cette Diaspora, 6e région du Togo. La Communauté internationale y compris africaine doit s’engager à ne faire de l’ingérence au Togo que si cette ingérence n’a pas pour objet de stopper le droit à l’autodétermination du Peuple togolais.
Quelle incohérence que de chercher d’un côté les solutions pour contenir en Occident les questions migratoires et, d’un autre côté, empêcher l’autodétermination des Peuples africains en légitimant, parfois instaurant, des régimes autocratiques comme le cas au Togo ? La Diaspora togolaise demande à la Communauté internationale et aux Chefs d’Etat africains de considérer l’offre nouvelle que constitue la mise en place d’un programme sur la « migration circulaire » géré de manière équilibrée entre les Etats et la Diaspora. L’inversion du nombre de migrants illégaux se déplaçant de l’Afrique vers l’Occident est à ce prix. Aussi, la participation de la Diaspora dans les gouvernements africains - togolais en particulier - devient une des conditions incontournables pour la réussite des médiations, des transitions politiques, et en définitive, de l’émergence sur le continent.
La Diaspora togolaise plurielle et indépendante ne peut être exclue du processus de médiation, surtout si certains chefs d’Etat africains et autres envoyés de l’ONU, de l’OIF et de la CEDEAO décrédibilisée ne semblent vouloir soutenir que les propositions du pouvoir togolais, notamment de procéder à un référendum pour reconfirmer le référendum d’adoption de la Constitution originelle de 1992 sans effets rétroactifs.
Le Peuple togolais n’a pas choisi de vivre sous le règne de l’arbitraire et des préceptes archaïques d’une gouvernance de sécurocrates de Faure Gnassingbé dont certains, importés d’ailleurs, se sont recyclés en milices anti-autodétermination pour terroriser et massacrer le Peuple togolais dans son propre pays.
Au Togo, la capacité du système de Faure Gnassingbé d’empêcher le vivre ensemble et en paix doit être stoppée. Cette capacité de nuisance et de violence fondée sur l’arbitraire bloque les opportunités d’amélioration du mieux-être pour chaque citoyen.
Le Peuple togolais ne se laissera pas abuser, une énième fois, par un dialogue légitimant le statu quo. Il faut de véritables négociations avec des médiateurs neutres acceptés par toutes les parties prenantes. A défaut, Faure doit démissionner et partir ! Ceux des forces militaires ayant commis des fautes, des infractions, des délits, des violations diverses, des abus de droit et des crimes contre les citoyens togolais devront être jugés et condamnés au cours de la période de transition. En attendant la démission officielle de Faure Gnassingbé, ce dernier devrait s’atteler à libérer tous les prisonniers politiques et proposer de financer les soins médicaux et autres dommages collatéraux avec l’argent de l’Etat, - « momentanément encore » - sur son compte personnel ou celui de ses proches. La libération des deux leaders religieux de Sokodè, l’Imam Alassani Mohamed Djobo (dit Alpha Hassan Mollar) et Alpha Abdou Wahidou demeure une priorité.
Le Gouvernement de transition gagnerait à ne pas oublier la Diaspora, la 6e région du Togo et la société civile togolaise dans la constitution du Gouvernement de transition.
Dans cette attente, le droit de manifester pacifiquement, -sans violence et sans intimidation-, avec la protection des forces de sécurité togolaises doit être respecté par Faure Gnassingbé. Les coupures intempestives des réseaux de communication téléphones et Internet) doivent cesser.
25 octobre 2017.
Les Organisations de la Diaspora togolaise signataires (par ordre alphabétique)
LES ORGANISATIONS DE LA DIASPORA TOGOLAISE SIGNATAIRES |
OK |
||
1. |
Collectif pour la Vérité des Urnes - Diaspora Togo |
CVU-TOGO-DIASPORA |
OK |
2. |
ETIAME (Mouvement Y-en-a marre) |
Bruxelles, Belgique |
|
3. |
Diaspora Togolaise au Canada pour la Démocratie |
DIASTOCADE Montréal, Canada |
OK |
4. |
Mouvement Mobilisons-Nous |
MMN, Etat de New-York, Etats-Unis |
OK |
5. |
Renaissance Togo (plusieurs Etats aux Etats-Unis, dont) |
Washington D.C., Etat de l’Illinois, Etats-Unis |
OK |
6. |
Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis |
DTI - Etat d'Arizona |
OK |
7. |
Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis |
DTI - Etat d'Iowa-Nebraska |
OK |
8. |
Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis |
DTI - Etat du Tennessee-Georgia |
OK |
9. |
Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis |
DTI - Etat de l'Illinois |
OK |
10. |
TOGOLAIS DEBOUT |
Etat de Washington |
OK |
11. |
United States Diaspora Council of Togo - USDCT |
Etat de l'Illinois, Etats-Unis |
OK |
25 octobre 2017.
Pour la Direction du Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante
Le Secrétariat général provisoire de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante
Jean-Pierre Akoété Balikpo
Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. (qui transmettra)
Plusieurs fois médiateur de (UA) et de la (CEDEAO), et de l'Org...
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