Politique (1375)
Lettre ouverte à Patrice TALON: Cher president, je vous en supplie, c...
Written by Jaures SogbossiTOGO: RPT PUIS UNIR, LES NOMS CHANGENT MAIS LES MÉTHODES DE VOYOU RES...
Written by Anani SossouCôte d’Ivoire : le procureur annonce la suspension des poursuites c...
Written by La RedactionPutsch du RSP en 2015: le procès du général Diendéré s’ouvre le...
Written by La RedactionLE PEUPLE EST DEBOUT ! QUI EST LE PEUPLE ?
Written by Michel KINVI, Sociologue Consultant, Essayiste Engagé
“QUI EST LE PEUPLE?” La question est brève et parait simple. Pourtant elle est chargée d’un lourd transfert de responsabilité à celui qui voudrait y répondre. On oserait dire avec raison que cette question est du même registre que la suivante: « Qui est Dieu ?».
Mais pour les besoins de l’actualité, laissons Dieu aux dévots qui aspirent vers le paradis du Ciel et voyons plutôt, proche de nous, le peuple en acte sur terre. Il nous faut rappeler d’abord un principe de langage, dire ensuite ce que le peuple n’est pas et exposer après ce que le peuple est véritablement.
1- Principe : Le Langage Peut Devenir Sacré.
Souvent le langage ordinaire se donne la largesse de mélanger et confondre le Peuple avec la population. Cette permissivité ou tolérance dans le langage ordinaire peut se comprendre. Car un tel mélange ne se soucie pas de quelques conséquences graves sur les résultats des conversations courtoises ou désinvoltes de tous les jours. Cela va de soi puisque les conversations ordinaires de tous les jours parlent souvent de choses simples, ou discutent de sujets banals avec des enjeux de moindre prix à payer ; soit-il un prix moral ou un prix marchand.
Mais lorsque la conversation devient un Dialogue qui explore le champ de la vérité, ou s’engage dans un débat d’idées entre des points de vue opposés qui poursuivent la lumière et cherchent à faire triompher la justice, l’échange verbal à ce niveau devient le domaine d’un acte sacré ou du moins consacré. Nous donnerons des exemples dans la suite du propos. Restons dans le principe pour le moment.
Par conséquent dans un tel contexte lorsqu’un locuteur fait mauvais usage des notions dans la recherche de solution à un état de mal social total ou à un Etat en crise, ce locuteur devient lui-même un vecteur de crise. Il échoue à sanctifier le vocabulaire pratique et technique et demeure incapable de s’éloigner du vulgaire bavardage, il reste coincé dans le propos banal, source de confusions graves. Prenons en exemple notre cas d’actualité du Togo en crise.
- Le Togo Est En Crise ; Mais Le Peuple Ne Saura Etre La Population Ni L’ensemble Des Citoyens.
Listons des exemples de confusion. Au point culminant de la crise togolaise, le 14 Septembre 2017 au cours d’un débat public sur la chaine télévisée Voice Of America (VAO) dans l’émission Washington Forum animée par Jacques Aristide et consacrée au Togo, le docteur Nicolas Babina avec son titre académique en exergue a gravement confondu le peuple à la population générale du Togo. Il déclarait en ces termes :
« … Quand on parle, quand on dit ‘’le peuple veut’’, quand on dit ‘’les populations veulent’’, je veux bien. Il y a une manifestation qui a rassemblé quelques partis des membres et sympathisants de l’opposition. Le gouvernement, le parti d’UNIR a organisé aussi une marche dont il faut tenir aussi compte de ceux qui étaient dans la rue, qui ont marché. Donc quand une partie de la population manifeste, il faut aussi considérer qu’il y a une majorité silencieuse. Et il y a des sympathisants du parti au pouvoir qui n’ont pas pris part à la marche, il y a une partie qui ne prend pas part totalement ni pour l’un ni pour l’autre. Donc il faut considérer ces populations-là aussi… »
Nous voyons que dans ces propos, tenus par un citoyen de formation universitaire portant titre de doctorat et représentant une institution, un parti politique, la confusion de la notion de Peuple avec celle de population est vite faite. Le docteur nomme et fait jouer sans différenciation et sans nuance les mêmes rôles sociopolitiques au Peuple et à la population. Ce mélange est grave en temps de crise car il embrouille l’intellect dans ce contexte précis de recherche de la vérité, de la justice et du bien général. C’est de la maladresse pédagogique.
La même maladresse de confusion entre Peuple et population se répète avec une autre figure bien instruite, un universitaire enseignant. Ce fut dans l’émission Rencontre et Echange, sur la chaine RTDS, animée par Gérard Wilson le 13 décembre 2017 sur le thème « La Loi Fondamentale Togolaise Décryptée par le professeur François Kossi Hounaké ». Dans son exposé le professeur a extrapolé le peuple togolais à toute la population togolaise. Et de ce geste il efface toute la substance qualitative qui fonde l’esprit d’un peuple ; il le réduit à la matérialité quantitative, à la somme mathématique des habitants. Il dit que « le peuple togolais est fait de six millions cinq cent mille personnes ». Ce qui n’est pas scientifiquement exact en normes d’éthique et politique. Un tel chiffre pour la population, oui, mais pour le peuple, non ! Il y a nuance.
A l’image de ces deux cas, beaucoup de locuteurs qui font pourtant office d’administrateurs publics ou de maîtres convoyeurs de savoir et d’opinions pour défendre diverses causes dans le contexte de crise politique échouent au devoir de sanctifier le langage.
Pour le cas précis de la notion de Peuple, s’il est bien évident pour tout le monde que le peuple d’un pays n’est pas l’ensemble des habitants de son territoire, il n’est pas au contraire évident pour tout le monde que le peuple véritable n’est pas non plus l’ensemble des citoyens. Le peuple véritable diffère des simples citoyens de droit.
3- Ce Que Le Peuple Est
En terme strict, le peuple est une catégorie de citoyens qui vouent dévotion et gardent fidélité à la patrie. Le peuple ainsi dit est le cercle des fils de la nation qui restent imprégnés de l’esprit des pères fondateurs et cultivent la vision identitaire originelle des premiers patriotes géniteurs.
En précision, le statut sacré et restrictif de fils de la patrie, progéniture du peuple, n’est pas de facto un héritage simplement biologique ou ethnique, mais il est plutôt une appropriation éthique, une imprégnation morale, une acquisition spirituelle laborieuse. Un citoyen peut naître d’un brave père patriote mais dégénérer lui-même en un vulgaire jouisseur couard sans aucun souci de la destinée de la nation et, pire, devenir un traître. Un tel citoyen ne pourra pas répondre à l’appel du Peuple.
Cependant, un citoyen peu naître d’un père étranger ou indifférent mais peut s’éduquer à devenir un enfant de la patrie, une progéniture du Peuple. De là, devenu adulte il ne se contentera pas d’être un simple jouisseur du droit de sol, de la citoyenneté et des avantages généraux y afférents. Il s’auto oint comme enfant de la patrie en toute indépendance de son lignage biologique et de son groupe ethnique.
Ainsi mieux défini, le peuple est le ralliement des vrais fils de la patrie, la phalange des patriotes. Ces fils véritables de la patrie se distinguent des simples citoyens de droit par leurs choix de comportement par rapport aux valeurs contenues dans les idéaux des pères fondateurs. Ils nourrissent la conscience du bien collectif et recherchent en tout moment l’intérêt général de la nation.
Pour illustrer avec de grands exemples modernes connus, nous dirons que sous les Nazi en 1939-44, la France occupée ne comptait pas parmi ses vrais fils de la patrie ceux qui collaboraient avec l’envahisseur. Ceux qui avaient mis les biens de l’Etat au service de l’occupant tyran, ceux qui offraient et fournissaient des prestations de services de tous genres à l’oppresseur du moment, celles qui devenaient des copines et maitresses des envahisseurs allemands n’étaient vus que comme des citoyens ‘dégénérés’ qui s’activaient égoïstement à la marge de l’esprit résistant du peuple en lutte vers la libération.
Et avant cette période éprouvante en France, loin dans l’histoire, deux cents ans auparavant, quand il fallait renverser la monarchie pour établir la république, c’était uniquement tous ceux qui réclamaient l’abolition des privilèges indus, revendiquaient la proclamation des droits universels de l’homme qui étaient désignés Peuple. Tout le reste, les loyalistes qui affichaient leur subordination à la monarchie, bien que citoyens de la France, ne faisaient pas partie du peuple en acte. Le même schéma est vérifié pour la révolution américaine en 1776 contre la monarchie anglaise avant celle des Français de 1789.
Donc en temps particulier de changement radical de la trajectoire politique nationale ce sont ceux qui portent l’esprit mouvant de la volonté générale légitime qui constituent le Peuple. Par contre les factions égoïstes et sectaires calculateurs qui retardent le changement ne sont que des citoyens inadaptés à voir la lumière rapprochée du futur collectif imminent. Bien que bénéficiant des droits généraux, ces récalcitrants échouent à se hisser au rang des fils élus du Peuple, des patriotes.
Conclure
Le peuple est toujours l’esprit national fondateur réincarné en souffle de vie dans l’âme de certains citoyens qui s’auto-choisissent dans une prise de conscience. Ladite prise de conscience particulière est faite de la souvenance du passé prophétique des aïeuls, des ancêtres inspirateurs. Ce groupe élu, cette masse de citoyens auto-choisis forme le peuple et représente l’esprit national en labeur vers un futur glorieux, une prospérité nationale qui n’est qu’un bien commun général.
Le choix, l’élection de soi pour appartenir à cette masse ‘ré-incarnatrice’ de l’Esprit qui renouvelle la promesse ancestrale à travers une transformation socio-culturelle, mieux une révolution politique est un geste salvateur cyclique qui revient de génération en génération.
Le peuple en définitif ce n’est pas le ramassis indistinct de la population entière ni l’agrégat dissolu de tous les citoyens de droit. Par contre Le Peuple c’est l’Esprit renouvelé des ancêtres en quelques-uns mis en marche vers la promesse initiale, vers la vision originelle. Et pour le Peuple du Togo la promesse ancestrale originelle et fondatrice est l’OR DE L’HUMANITE.
Michel KINVI
New York, le 25 Janvier 2018
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
L’année 2017 appartient désormais à l’histoire. Je veux, avec vous, rendre grâce à Dieu pour les grandes réalisations, les réussites et les joies dont elle a été porteuse.
Il convient également de saluer le mérite des braves populations togolaises qui, par leur ardeur au travail et leur dévouement, ont contribué à faire avancer notre pays sur la voie du développement.
Les mois écoulés ont aussi mis notre existence collective face à de nombreux défis. Sans m’appesantir sur les épisodes regrettables que nous avons connus avec les récentes manifestations politiques violentes, j’ai une pensée pieuse pour toutes les victimes. Je veux assurer leurs familles de ma compassion et souhaiter aux blessés un prompt rétablissement.
Pour l’année qui commence, j’adresse mes meilleurs vœux à chacune et à chacun d’entre vous, et à tous ceux qui vous sont chers. Je souhaite pour notre nation une année de grandes réalisations sur la voie de la construction de la destinée commune.
Cette aspiration est à portée de main. Mais elle requiert de notre part un engagement résolu et une détermination sans faille, fondés sur l’amour que nous avons pour le Togo. C’est en faisant appel à la fibre patriotique qui vibre en chacun d’entre nous que je veux ébaucher les perspectives de notre pays en 2018.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
Pour aborder l’avenir, notre meilleur repère se trouve dans le bilan des mois écoulés, tant il est vrai, selon une sagesse bien de chez nous, que c’est au bout de l’ancienne corde que se tisse la nouvelle.
L’année 2017 a permis à notre pays d’enregistrer des succès qui méritent d’être reconnus et renforcés en vue d’en élargir la portée et les retombées.
Conformément aux engagement pris, j’ai veillé avec le gouvernement à l’intensification de nos efforts d’assainissement des finances publiques, et un accent particulier a été mis sur la rationalisation des dépenses. Le déficit primaire s’est ainsi amélioré, avec une incidence positive sur la réduction de la dette publique.
L’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et la diversification des mécanismes de soutien de l’Etat aux couches les plus vulnérables de la population sont restées des préoccupations constantes. Une attention particulière a été portée à l’inclusion sociale à travers des programmes ambitieux et volontaristes, dotés des moyens adéquats. Je considère comme des signaux encourageants le dynamisme observé dans la prise en charge par les communautés à la base des questions de développement. Il en est de même des premiers bons résultats notés dans le secteur de la santé, quelques mois après l’introduction de la gestion contractualisée dans les structures pilotes d’Atakpamé et de Blitta.
C’est un travail de longue haleine dont les premiers fruits portent en eux toutes les raisons d’espérer. Il doit être poursuivi inlassablement, en remettant chaque jour l’ouvrage sur le métier et en affinant les interventions étatiques afin qu’elles répondent encore plus et encore mieux aux attentes des uns et des autres.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
Si des avancées ont été réalisées dans plusieurs secteurs, l’animation de la vie politique, en revanche, n’a pas toujours été à la mesure de la profonde aspiration du peuple togolais à la concorde et à la paix.
Je voudrais réaffirmer que la cohésion sociale doit rester pour nous tous un objectif cardinal, dont il est tenu compte en toutes circonstances. Les réformes à mener dans le sens d’une amélioration des normes et des cadres existants ne sont pas incompatibles avec le maintien de la paix civile.
Nous avons fait le choix de la démocratie. Il implique une architecture institutionnelle stable, qui se conforte progressivement en s’adaptant aux évolutions légitimes souhaitées par le peuple. Il implique aussi que l’ensemble des acteurs politiques accepte de se conformer aux règles, et d’exercer ses prérogatives dans le respect des droits et libertés de tous les citoyens.
Récemment, la culture du vivre-ensemble, la courtoisie et la fraternité ont souvent été affectées par des attitudes, des postures et des comportements qui sont aux antipodes de nos valeurs. C’est une situation intolérable et préjudiciable à notre marche commune. Les auteurs responsables d’actes de violence, de destruction et de meurtres doivent être recherchés et soumis aux rigueurs de la loi afin de préserver notre société de ces menaces.
Mais j’ai foi en notre capacité à transcender nos divergences pour faire évoluer le cadre institutionnel et politique, tout en préservant le tissu social. Pour cela, je reste convaincu que l’unique voie de sortie, qui nous permette de retrouver le chemin du progrès reste le dialogue.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques. Par le passé, nous avons réussi à surmonter nombre de difficultés grâce à notre sens de responsabilités.
Je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs tenant aux personnes et aux circonstances pour nous élever à la hauteur de ce que notre pays mérite.
Le Togo mérite que chacun d’entre nous lui donne le meilleur. Le meilleur, à mon sens, c’est de valoriser, entretenir et préserver les acquis, puis d’œuvrer à améliorer l’existant en opérant les réformes qui s’imposent, dans le respect des principes de l’Etat de droit et de la démocratie.
C’est dans cette optique, que j’ai pris au mois de septembre dernier l’initiative de proposer à la représentation nationale une révision de la constitution qui limite désormais à deux le nombre des mandats présidentiels et législatifs et qui introduit, pour l’élection du Président de la République un mode de scrutin uninominal à deux tours.
Conformément à notre loi fondamentale, c’est maintenant au peuple togolais tout entier, seul détenteur de la souveraineté nationale, qu’il appartient de se prononcer. Dans l’Etat de droit que nous construisons, nous ne pouvons pas prétendre substituer des voix plus autorisées au suffrage universel.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
En 2018, nos concitoyens seront plusieurs fois appelés à décider, par le vote, des grandes orientations de la vie nationale.
L’aboutissement du processus de décentralisation permettra aux collectivités territoriales de se doter de représentants élus à l’issue des consultations locales attendues avec impatience. C’est une excellente occasion pour les nombreux talents, jeunes, femmes et hommes de qualité de se mettre au service de leurs communautés respectives et de la nation toute entière en prenant en main la démocratie et la gouvernance à la base.
L’élection des députés à l’Assemblée nationale constituera également un important rendez-vous démocratique auquel je convie la classe politique et l’ensemble des électeurs à participer dans un esprit constructif.
Cette année, le chantier du développement sera poursuivi et les actions intensifiées. Nous continuerons sans relâche de lutter contre les fléaux que sont la pauvreté et la précarité. Le gouvernement reste guidé par la nécessité de conforter la croissance, d’améliorer le partage de la richesse nationale en insistant sur l’inclusion financière et sociale et de mettre les institutions au service de tous les citoyens, sans exclusion.
À cet effet, les filets sociaux seront sensiblement renforcés, notamment en portant le nombre des ménages bénéficiaires des transferts monétaires de 30.000 actuellement à 120.000 durant les trois prochaines années.
La jeunesse togolaise dont le dynamisme et l’engagement doivent être soutenus et accompagnés sera au cœur des interventions de l’Etat. Je demeure persuadé que les solutions les plus pertinentes aux problématiques de l’éducation, de l’emploi et de l’insertion des jeunes sont celles qui sont nourries par leurs propres réflexions et contributions.
Dans les mois qui viennent j’aurai avec eux une rencontre pour débattre des projets que je compte mettre en œuvre. Ils englobent, entre autres, la récompense du mérite scolaire, le renforcement de l’autonomie ou encore l’appui à l’entrepreneuriat. J’envisage par exemple que l’attribution des marchés publics réserve un quota allant jusqu’à 20% aux jeunes entrepreneurs et aux femmes, qui bénéficieront par ailleurs de procédures allégées.
Je souhaite que nous engagions un échange fructueux sur l’ensemble de ces questions.
L’accent sera mis sur la qualité de la formation professionnelle car c’est d’elle que proviennent les outils et compétences nécessaires à une réelle participation des jeunes au développement. Dix nouveaux instituts de formation pour le développement seront créés sur les cinq années qui viennent dans les domaines de l’agriculture, de la logistique, du bâtiment, des transports et du numérique.
En matière de santé et de protection sociale, les initiatives seront portées à une plus grande échelle. La gestion contractuelle des structures publiques de santé a fait ses premières preuves ; elle sera étendue dès cette année à d’autres hôpitaux, en commençant par Lomé et Kara. Le gouvernement prendra les mesures idoines pour faire de la couverture assurance une réalité pour les deux millions d’élèves initialement visés. Puis cette mesure sera progressivement étendue à d’autres catégories de personnes.
Au plan de la gouvernance, nous continuerons de soutenir le fonctionnement d’institutions démocratiques fortes qui œuvrent efficacement à la promotion de l’Etat de droit et des libertés individuelles et collectives. Dans le but de parvenir à une justice plus efficace et moins onéreuse, nous envisagerons l’implantation sur l’ensemble du territoire de maisons de justice.
La voie de notre développement doit être bordée par les balises indispensables de la paix et de la sécurité. Nos forces de défense et de sécurité sont en première ligne pour préserver notre pays et assurer à nos populations la quiétude qui seule permet d’envisager les lendemains avec confiance et sérénité. Je voudrais saluer leur mérite et leur demander de poursuivre avec discipline et sérieux la mission républicaine qui est la leur. J’attache de l’importance à une conduite exemplaire et tous ceux qui s’écarteront de cette voie seront passibles des sanctions prévues par la loi.
Mes chers compatriotes,
En faisant le choix du progrès, de la fraternité et de la cohésion, nous parviendrons à exprimer le potentiel de notre pays et à réaliser ensemble le rêve d’une grande nation, prospère et stable.
C’est à cela que je nous convie tous, alors que l’année qui commence nous offre l’occasion de former des desseins salutaires pour notre pays et de nous engager résolument à les réaliser au long des mois qui viennent. Ma confiance est grande que nous en sommes capables.
Je vous réitère mes vœux de bonne et heureuse année.
Dieu bénisse le Togo !
More...
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
L’année 2017 appartient désormais à l’histoire. Je veux, avec vous, rendre grâce à Dieu pour les grandes réalisations, les réussites et les joies dont elle a été porteuse.
Il convient également de saluer le mérite des braves populations togolaises qui, par leur ardeur au travail et leur dévouement, ont contribué à faire avancer notre pays sur la voie du développement.
Les mois écoulés ont aussi mis notre existence collective face à de nombreux défis. Sans m’appesantir sur les épisodes regrettables que nous avons connus avec les récentes manifestations politiques violentes, j’ai une pensée pieuse pour toutes les victimes. Je veux assurer leurs familles de ma compassion et souhaiter aux blessés un prompt rétablissement.
Pour l’année qui commence, j’adresse mes meilleurs vœux à chacune et à chacun d’entre vous, et à tous ceux qui vous sont chers. Je souhaite pour notre nation une année de grandes réalisations sur la voie de la construction de la destinée commune.
Cette aspiration est à portée de main. Mais elle requiert de notre part un engagement résolu et une détermination sans faille, fondés sur l’amour que nous avons pour le Togo. C’est en faisant appel à la fibre patriotique qui vibre en chacun d’entre nous que je veux ébaucher les perspectives de notre pays en 2018.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
Pour aborder l’avenir, notre meilleur repère se trouve dans le bilan des mois écoulés, tant il est vrai, selon une sagesse bien de chez nous, que c’est au bout de l’ancienne corde que se tisse la nouvelle.
L’année 2017 a permis à notre pays d’enregistrer des succès qui méritent d’être reconnus et renforcés en vue d’en élargir la portée et les retombées.
Conformément aux engagement pris, j’ai veillé avec le gouvernement à l’intensification de nos efforts d’assainissement des finances publiques, et un accent particulier a été mis sur la rationalisation des dépenses. Le déficit primaire s’est ainsi amélioré, avec une incidence positive sur la réduction de la dette publique.
L’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et la diversification des mécanismes de soutien de l’Etat aux couches les plus vulnérables de la population sont restées des préoccupations constantes. Une attention particulière a été portée à l’inclusion sociale à travers des programmes ambitieux et volontaristes, dotés des moyens adéquats. Je considère comme des signaux encourageants le dynamisme observé dans la prise en charge par les communautés à la base des questions de développement. Il en est de même des premiers bons résultats notés dans le secteur de la santé, quelques mois après l’introduction de la gestion contractualisée dans les structures pilotes d’Atakpamé et de Blitta.
C’est un travail de longue haleine dont les premiers fruits portent en eux toutes les raisons d’espérer. Il doit être poursuivi inlassablement, en remettant chaque jour l’ouvrage sur le métier et en affinant les interventions étatiques afin qu’elles répondent encore plus et encore mieux aux attentes des uns et des autres.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
Si des avancées ont été réalisées dans plusieurs secteurs, l’animation de la vie politique, en revanche, n’a pas toujours été à la mesure de la profonde aspiration du peuple togolais à la concorde et à la paix.
Je voudrais réaffirmer que la cohésion sociale doit rester pour nous tous un objectif cardinal, dont il est tenu compte en toutes circonstances. Les réformes à mener dans le sens d’une amélioration des normes et des cadres existants ne sont pas incompatibles avec le maintien de la paix civile.
Nous avons fait le choix de la démocratie. Il implique une architecture institutionnelle stable, qui se conforte progressivement en s’adaptant aux évolutions légitimes souhaitées par le peuple. Il implique aussi que l’ensemble des acteurs politiques accepte de se conformer aux règles, et d’exercer ses prérogatives dans le respect des droits et libertés de tous les citoyens.
Récemment, la culture du vivre-ensemble, la courtoisie et la fraternité ont souvent été affectées par des attitudes, des postures et des comportements qui sont aux antipodes de nos valeurs. C’est une situation intolérable et préjudiciable à notre marche commune. Les auteurs responsables d’actes de violence, de destruction et de meurtres doivent être recherchés et soumis aux rigueurs de la loi afin de préserver notre société de ces menaces.
Mais j’ai foi en notre capacité à transcender nos divergences pour faire évoluer le cadre institutionnel et politique, tout en préservant le tissu social. Pour cela, je reste convaincu que l’unique voie de sortie, qui nous permette de retrouver le chemin du progrès reste le dialogue.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques. Par le passé, nous avons réussi à surmonter nombre de difficultés grâce à notre sens de responsabilités.
Je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs tenant aux personnes et aux circonstances pour nous élever à la hauteur de ce que notre pays mérite.
Le Togo mérite que chacun d’entre nous lui donne le meilleur. Le meilleur, à mon sens, c’est de valoriser, entretenir et préserver les acquis, puis d’œuvrer à améliorer l’existant en opérant les réformes qui s’imposent, dans le respect des principes de l’Etat de droit et de la démocratie.
C’est dans cette optique, que j’ai pris au mois de septembre dernier l’initiative de proposer à la représentation nationale une révision de la constitution qui limite désormais à deux le nombre des mandats présidentiels et législatifs et qui introduit, pour l’élection du Président de la République un mode de scrutin uninominal à deux tours.
Conformément à notre loi fondamentale, c’est maintenant au peuple togolais tout entier, seul détenteur de la souveraineté nationale, qu’il appartient de se prononcer. Dans l’Etat de droit que nous construisons, nous ne pouvons pas prétendre substituer des voix plus autorisées au suffrage universel.
Togolaises, Togolais,
Chers compatriotes,
En 2018, nos concitoyens seront plusieurs fois appelés à décider, par le vote, des grandes orientations de la vie nationale.
L’aboutissement du processus de décentralisation permettra aux collectivités territoriales de se doter de représentants élus à l’issue des consultations locales attendues avec impatience. C’est une excellente occasion pour les nombreux talents, jeunes, femmes et hommes de qualité de se mettre au service de leurs communautés respectives et de la nation toute entière en prenant en main la démocratie et la gouvernance à la base.
L’élection des députés à l’Assemblée nationale constituera également un important rendez-vous démocratique auquel je convie la classe politique et l’ensemble des électeurs à participer dans un esprit constructif.
Cette année, le chantier du développement sera poursuivi et les actions intensifiées. Nous continuerons sans relâche de lutter contre les fléaux que sont la pauvreté et la précarité. Le gouvernement reste guidé par la nécessité de conforter la croissance, d’améliorer le partage de la richesse nationale en insistant sur l’inclusion financière et sociale et de mettre les institutions au service de tous les citoyens, sans exclusion.
À cet effet, les filets sociaux seront sensiblement renforcés, notamment en portant le nombre des ménages bénéficiaires des transferts monétaires de 30.000 actuellement à 120.000 durant les trois prochaines années.
La jeunesse togolaise dont le dynamisme et l’engagement doivent être soutenus et accompagnés sera au cœur des interventions de l’Etat. Je demeure persuadé que les solutions les plus pertinentes aux problématiques de l’éducation, de l’emploi et de l’insertion des jeunes sont celles qui sont nourries par leurs propres réflexions et contributions.
Dans les mois qui viennent j’aurai avec eux une rencontre pour débattre des projets que je compte mettre en œuvre. Ils englobent, entre autres, la récompense du mérite scolaire, le renforcement de l’autonomie ou encore l’appui à l’entrepreneuriat. J’envisage par exemple que l’attribution des marchés publics réserve un quota allant jusqu’à 20% aux jeunes entrepreneurs et aux femmes, qui bénéficieront par ailleurs de procédures allégées.
Je souhaite que nous engagions un échange fructueux sur l’ensemble de ces questions.
L’accent sera mis sur la qualité de la formation professionnelle car c’est d’elle que proviennent les outils et compétences nécessaires à une réelle participation des jeunes au développement. Dix nouveaux instituts de formation pour le développement seront créés sur les cinq années qui viennent dans les domaines de l’agriculture, de la logistique, du bâtiment, des transports et du numérique.
En matière de santé et de protection sociale, les initiatives seront portées à une plus grande échelle. La gestion contractuelle des structures publiques de santé a fait ses premières preuves ; elle sera étendue dès cette année à d’autres hôpitaux, en commençant par Lomé et Kara. Le gouvernement prendra les mesures idoines pour faire de la couverture assurance une réalité pour les deux millions d’élèves initialement visés. Puis cette mesure sera progressivement étendue à d’autres catégories de personnes.
Au plan de la gouvernance, nous continuerons de soutenir le fonctionnement d’institutions démocratiques fortes qui œuvrent efficacement à la promotion de l’Etat de droit et des libertés individuelles et collectives. Dans le but de parvenir à une justice plus efficace et moins onéreuse, nous envisagerons l’implantation sur l’ensemble du territoire de maisons de justice.
La voie de notre développement doit être bordée par les balises indispensables de la paix et de la sécurité. Nos forces de défense et de sécurité sont en première ligne pour préserver notre pays et assurer à nos populations la quiétude qui seule permet d’envisager les lendemains avec confiance et sérénité. Je voudrais saluer leur mérite et leur demander de poursuivre avec discipline et sérieux la mission républicaine qui est la leur. J’attache de l’importance à une conduite exemplaire et tous ceux qui s’écarteront de cette voie seront passibles des sanctions prévues par la loi.
Mes chers compatriotes,
En faisant le choix du progrès, de la fraternité et de la cohésion, nous parviendrons à exprimer le potentiel de notre pays et à réaliser ensemble le rêve d’une grande nation, prospère et stable.
C’est à cela que je nous convie tous, alors que l’année qui commence nous offre l’occasion de former des desseins salutaires pour notre pays et de nous engager résolument à les réaliser au long des mois qui viennent. Ma confiance est grande que nous en sommes capables.
Je vous réitère mes vœux de bonne et heureuse année.
Dieu bénisse le Togo !
Révolution togolaise : le tour de garde: Le temps des consentements...
Written by ERIC K. ALOVOR« Seuls deux dangers nous guettent : l’ordre et le désordre »
Paul Valéry
La révolution togolaise est rentrée dans une phase de moindre pression qui a eu pour conséquence de requinquer le régime dictatorial. En effet depuis la fin de sommet de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (C.E.D.E.A.O.) d’Abuja au Nigéria, Faure Gnassingbé a cru bon de chevaucher le communiqué sibyllin des chefs d’État de la sous-région pour mener tambour battant une campagne de communication destinée à affirmer son imperium sur le peuple et l’État togolais tout en espérant casser le moral des troupes et démobiliser les manifestants de plus en plus nombreux à braver la violence d’État érigée en mode de gouvernement. Les ministres et conseillers du chef de l’État s’en sont donné à cœur joie et les Bawara, Trimua, Tchao, aphones un moment, ont retrouvé de leur superbe et l’aplomb mensonger pour la défense et l’illustration du bien-fondé et de « la légitimité du pouvoir démocratique » du tyran de Lomé 2. La mauvaise foi le dispute allègrement à la violence verbale et physique qui a resurgi au cours des dernières manifestations de fin décembre 2017 avec leur lot de blessés, de traumatisés, d’embastillés. Le pouvoir dictatorial semble renouer avec ses familiers démons du mensonge, de la duplicité et de la violence brute et aveugle contre le peuple. Ce regain de violence a un court moment assommé le peuple avant de le ragaillardir. Il est plus que jamais décidé à faire plier le régime cinquantenaire et sanguinaire qui préside à son destin.
La révolution togolaise est aujourd’hui dans ce qu’on peut appeler « une drôle de guerre » dont l’issue paraît de moins en moins claire à mesure que les semaines s’égrènent.
Loin de blâmer les acteurs qui se battent courageusement sur le terrain face à la cruauté d’un régime qui ne connaît pas de limite dans la violence, il convient néanmoins de s’interroger sur les ressorts profonds d’une révolution légitime qui tarde à produire l’effet escompté par tout un peuple épris de liberté : la chute du système politico-mafieux qui a fait main basse sur le Togo et ses richesses depuis plus de 50 ans. La révolution togolaise a viré progressivement, sous l’impulsion de Jean-Pierre Fabre, en simple revendication pétitionnaire et en marches quasi carnavalesques encadrées par les autorités qui se permettent même de décerner des bons points de discipline et de bonne tenue aux manifestants. La seule difficulté que le pouvoir togolais éprouve réside dans le grand nombre des manifestants à encadrer. Rien de bien différent des marches de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) qui pendant plusieurs années n’ont pas empêché la satrapie d’exécuter ses basses œuvres et de continuer l’entreprise de confiscation du pouvoir et de pillage systématique des ressources nationales au profit d’un cercle réduit d’oligarques nationaux et leurs soutiens étrangers. La révolution a perdu de son mordant des 19 et 20 août 2017 et surtout de la capacité à ébranler les bases du régime en place. Les sages marches perdent beaucoup de leur sens au point de se demander, si Jean-Pierre Fabre ambitionne réellement de prendre le pouvoir au Togo et de l’exercer. La persistance dans une stratégie perdante, reconnue par tous et depuis des années ne manque pas de questionner sur la réelle visée politique du chef de file de l’opposition. L’avènement de la liberté, de la démocratie et de l’alternance au Togo passeront nécessairement par le changement de paradigme de la lutte et par des consentements stratégiques profonds susceptibles de remobiliser en donnant des chances de réussite à l’aspiration renouvelée du peuple au changement.
Consentir : voilà le maître-mot
La coalition des 14 doit renoncer au projet d’arracher le changement à travers le dialogue ou la négociation. C’est une chimère dangereuse pour le peuple. Le pouvoir dictatorial en place au Togo est intrinsèquement incapable de nouer un dialogue et d’appliquer les recommandations s’il y était contraint. Les manœuvres dilatoires en cours, les atermoiements, le regain de violence des derniers jours traduisent à suffisance l’impossibilité d’une telle issue. Il faut l’accepter, consentir profondément à cet état des choses pour orienter l’action dans un autre sens plus efficace. Si le dialogue était la solution, nul doute que le pouvoir ne l’aurait pas proposé avec l’appui de ses complices internationaux. Il faut absolument cesser de rêver tout en leurrant le peuple.
Les leaders doivent de même consentir à l’isolement de la lutte du peuple pour sa liberté et accepter l’existence d’un véritable complot international contre le Togo fomenté et orchestré par la France, soutien le plus sûr du régime. Il faut définitivement renoncer à l’espoir d’un soutien institutionnel extérieur et activer plus encore l’authentique sympathie internationale des peuples et des sociétés civiles organisées de par le monde. Le voyage effectué au Ghana récemment par une délégation de la coalition ne peut être que diplomatique et protocolaire tendant à asseoir la volonté de l’opposition de dialoguer. Mais ne nous leurrons pas, les autorités ghanéennes ne feront jamais plus pression sur le tyran togolais. La France par la voix de son chef leur interdit désormais de se mêler de « ce qui ne les regarde pas ». Ne leur reste plus que la gestion de l’opinion publique interne et l’endiguement des conséquences d’une crise permanente au Togo sur leur propre territoire. La compréhensive affabilité du président ghanéen sert juste à masquer l’impuissance abyssale de sa médiation dans la crise togolaise. Il convient d’y consentir.
Il faut de même que la coalition des 14 consente à la limite extrême de leur méritoire action. C’est le moment de passer réellement le relais à la société civile. Le rôle des leaders politiques doit tendre désormais à peaufiner la coordination des acteurs et de l’action en capitalisant au maximum la grogne sociale portée par les revendications des syndicats notamment. Ceci donnerait une nouvelle force et infléchirait positivement le combat en s’exonérant du reproche fait aux partis politiques coalisés de tentative de prise de pouvoir par la rue.
Il faut surtout consentir à la force sans céder à la violence. Répondre du tac au tac. Parler le seul langage que le régime dictatorial comprend. Le déphasage persistant entre la proposition du régime et la réponse de la révolution togolaise constitue un danger d’essoufflement inéluctable.
Consentir à la force, c’est accepter de montrer les muscles chaque fois que nécessaire.
Consentir à la force, c’est de ne pas oublier que le régime togolais n’a véritablement été ébranlé que les deux jours de la colère du Parti national panafricain des 19 et 20 août 2017.
Consentir à la force, c’est oser s’attaquer aux intérêts français au Togo.
Consentir à la force, c’est prôner la révolte fiscale et la résistance du peuple devant la spoliation de ses ressources.
Consentir à la force, c’est se donner les moyens de la légitime défense.
Consentir à la force, c’est donner la chance à la révolution togolaise et à ses acteurs de s’organiser en comités de défense.
Consentir à la force, c’est refuser d’être livrés continuellement à la violence gratuite et aux exactions de toutes sortes sans réagir.
Consentir à la force, c’est éviter pour le peuple en lutte le sort des abattoirs.
Consentir à la force, c’est aussi se donner la chance de voir les rangs grossir des éléments de l’armée, républicains en rupture de ban.
Consentir à la force, c’est sauver des vies humaines en écourtant la lutte tout en se donnant une chance supérieure d’atteindre l’alternance dans notre pays.
Consentir à la force, c’est en définitive quitter la révolution de basse intensité qui n’attire aucune défection des rangs de l’adversaire, aucune adhésion de forces nouvelles et provoque bien plus de dégâts directs et collatéraux sur le long terme sans aucune assurance d’un débouché heureux pour le peuple.
Il faut d’urgence sortir de ce mauvais pas, refaire surface et renouer avec les armes d’une véritable révolution émancipatrice. Le combat sera rude contre la dictature cinquantenaire car « la bêtise insiste toujours » (A. Camus), mais le peuple organisé et déterminé est invincible.