Ambiance décousue chez les Fcbe après le dépôt des dossiers de candidature à la Céna. Les contestataires dont certains ont déjà claqué la porte de l’Alliance, s’attèlent actuellement à soulever les militants Fcbe et à demander aux populations de voter contre le pouvoir de Boni Yayi aux prochaines législatives. Ceux qui continuent de soutenir le Président de la République, de leur côté, répliquent et qualifient les démissionnaires d’ingrats, d’opportunistes et d’irresponsables. C’est la réponse du berger à la bergère. Fidèles au Chef de l’Etat et démissionnaires Fcbe, désormais se regardent en chiens de faïence et se lancent des défis. Le positionnement sur les listes FCBE pour les législatives continue donc de susciter des vagues. On apprend que certains ministres, hauts dignitaires du régime et partisans sont fâchés contre les choix opérés par le Chef de l’Etat. Depuis un certain temps, on observe une terrible clameur entendue simultanément dans plusieurs régions du pays, défiant publiquement le Chef de l’Etat. Cette fois-ci, les marcheurs FCBE mécontents ont littéralement tourné manteau. L’ennemi, ce ne sont plus les méchants opposants désireux de bloquer la révision de la Constitution mais plutôt le leader charismatique de cette famille qui déclasse le fils du terroir sur la liste de candidature au profit d’un autre. L’hérésie est à son comble lorsque des ministres encore au gouvernement font dire à leurs partisans qu’ils auraient été sciemment mal positionnés dans leurs fiefs respectifs. La liste Fcbe est véritablement menacée de sanction populaire. Si hier, ce sont les opposants seuls qui affichaient leur position par rapport à cette liste, aujourd’hui, ce sont les partisans de Yayi Boni, eux-mêmes qui grognent. Dans presque tout le pays, les populations sont en colère. Des portes de sorties sont en voie d’être trouvées pour arrêter la saignée.
Sur l’initiative des contestataires et des démissionnaires des listes de certaines circonscriptions, des militants FCBE, menacent de rejoindre l’opposition si le positionnement sur les listes n’est pas corrigé. Gigantesque marche de protestation, des banderoles pour menacer la liste FCBE, des slogans très hostiles aux candidats positionnés dans certaines circonscriptions, des chants de la révolution entonnés pour s’armer de courage et démontrer que plus rien ne sera comme avant par des partisans, motion lue dans les mosquées sont les moyens utilisés pour dire non au positionnement de certains candidats par le chef de l’Etat. Des sources indiquent que des modifications ont été apportées à la première liste déposée à la Céna pour essayer de ramener le calme au sein de l’Alliance. Mais sur le terrain, on se rend compte qu’il y a toujours des insatisfaits. L’Alliance Fcbe est encore loin de trouver le bout du tunnel.

Madou Gabin HOUNSA/Le Grand Matin