"Ce report tient compte de la recommandation formulée par le président en exercice de la Cédéao, le (chef de l'Etat) ghanéen John Dramani Mahama, au terme de sa visite le 24 mars et de ses échanges avec les autorités togolaises, ainsi qu'avec les candidats à l'élection présidentielle et la Céni (Commission électorale nationale indépendante)", a poursuivi Mme Anaté.
"Cette démarche traduit la volonté d'ouverture et l'esprit conciliant du gouvernement et son souci de décrisper davantage le climat politique, en vue d'une élection présidentielle apaisée et sereine", a-t-elle ajouté.
Pour l'opposition et la société civile togolaises, le fichier électoral comporte de "graves anomalies" et doit faire l'objet de vérifications avant le vote.
Jean-Pierre Fabre, chef de file de l'opposition et principal rival de M. Gnassingbé à cette élection, a porté plainte à Bruxelles contre la société belge ZETES, chargée des opérations de révision des listes électorales au Togo, pour "faux en informatique et usage de faux".
L'ONG de défense des droits de l'Homme "Synergie Togo", basée à Paris, dit également avoir mené une étude sur les listes électorales depuis 2003 et y avoir décelé 30% d'électeurs fictifs.
La semaine dernière, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a envoyé une mission d'experts à Lomé, afin d'aider la Céni à travailler sur le fichier.
"Reporter le scrutin au 25 avril, c'est (du) bon sens", a réagi Eric Dupuy, le porte-parole de l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti d'opposition, de Jean-Pierre Fabre).
"Mais attendons la décision des experts de l'OIF qui pourraient éventuellement demander un peu plus de temps pour faire leur travail. Notre credo, c'est la transparence des élections", a-t-il précisé.
Le président Faure Gnassingbé, qui brigue un troisième mandat - après des victoires contestées aux scrutins de 2005 et 2010 -, part favori de ce scrutin, auquel doivent participer quatre autres candidats.
Il avait été porté au pouvoir par l'armée à la mort de son père, le général Eyadéma, qui a gouverné le Togo d'une main de fer pendant 38 ans jusqu'en 2005.
L'opposition, très divisée, peine à proposer au peuple togolais une alternative à la dynastie Gnassingbé.