La presse internationale avait aussitôt repris l'info selon laquelle, près de quarante ans après la mort de Mao, des entrepreneurs et des villageois avaient eu l'idée d'élever une statue à la mémoire du Grand Timonier non loin de la ville de Kaifeng, dans la province du Henan. L'agence officielle de presse Chine nouvelle annonçait mardi dernier qu'une statue dorée de Mao, d'une hauteur de 36,6 mètres, était sur le point d'être achevée dans la province du Henan. Le monument, représentant Mao assis sur un fauteuil, réfléchissant les mains croisées, avait été achevé en décembre après neuf mois d'ouvrage. Selon le portail d'informations chinois People's Net, proche du pouvoir communiste, elle a été détruite, apparemment parce qu'elle n'avait pas reçu d'autorisation des autorités: la statue "n'aurait pas été enregistrée ni approuvée" par le gouvernement local. Les photos circulant sur internet - que l'AFP n'a pas pu immédiatement vérifier - montrent un trou béant à l'arrière du torse massif de Mao, et sa tête enveloppée de noir. Les autorités locales n'ont pas pu être contactées. La statue coûte tout de même trois millions de yuans, soit 420 000 euros. Mais une stricte censure maintient dans l'ombre ses désastreuses campagnes politiques, tant le Grand bond entre 1958 et 1962 que la décennie de la Révolution culturelle, lancée en 1966. Le dirigeant actuel Xi Jingping a salué en Mao Tsé-Toung une "grande figure", reprenant en partie une rhétorique en faveur de la centralisation du pouvoir, même si le parti communiste a reconnu, dans les années 1980, "des erreurs" passées. La région avait été l'une des plus durement touchées par la famine dans la fin des années 50.