Après avoir déposé plainte le 11 avril à Cotonou contre Lionel Zinsou pour « escroquerie aggravée » et « tentative d’escroquerie en bande organisée » devant le procureur de la République Gilbert Togbonon, Mahamadou Bonkoungou a été entendu par ce dernier. Le patron du groupe Ebomaf souhaite se voir rembourser une dette de 15 milliards de F CFA (23 millions d’euros) contractée par l’ex-Premier ministre en 2016, durant sa campagne présidentielle au Bénin.
Le 26 avril, Bonkoungou, accompagné de son avocat béninois Bastien Salami, est spécialement arrivé à Cotonou à 9 heures, avant d’être reçu durant deux heures par Togbonon.
Rendez-vous à La Marina
Selon les procès-verbaux d’audition, que Jeune Afrique a pu consulter, Bonkoungou a déclaré que Lionel Zinsou lui a été présenté par Thomas Boni Yayi, alors président du Bénin. « Notre première rencontre a eu lieu début 2016 chez le président, dans son bureau à la Marina, puis nous nous sommes revus au domicile de celui-ci à Cadjehoun, a-t-il précisé. Il m’a dit qu’il fallait que j’aide Lionel Zinsou dans le cadre de sa campagne présidentielle car il avait du mal à réunir l’argent. »
Il devait me remettre le fruit de la vente de ses actions chez PAI Partners
En retour, ce dernier lui aurait fait une promesse. « Il devait me remettre le fruit de la vente de ses actions chez PAI Partners, comme l’a confirmé le président Boni Yayi au cours de notre premier rendez-vous. Lors de cette rencontre, [Lionel Zinsou] a d’ailleurs exhibé les titres de ses actions. »
Bonkoungou soutient en outre qu’une « première partie de l’argent, 4 milliards de F CFA, a été décaissée sous l’insistance du président et remise à son domicile à Cadjehoun ».
Pour le moment, Zinsou n’a pas été notifié de cette plainte, qui vise également l’ancien chef de l’État et, en tant que témoin, l’ex-ministre des Finances Komi Koutché. Les convocations, qui se trouvent toujours sur le bureau du procureur, doivent être envoyées dans les prochaines semaines chez Lionel Zinsou à Cotonou et à Paris, par courrier DHL. Ce dernier est conseillé par les avocats français Nicolas Baverez et Pierre-Olivier Sur, et par le Béninois Robert Dossou. Contacté par JA, il n’a pas souhaité réagir.
Jeune Afrique