Le Chef de l’Etat est un roublard. Il l’a démontré suffisamment ces dernières semaines : Yayi veut contrôler la prochaine législature. Et il fait feu de tout bois pour assouvir ses désirs. La trouvaille, c’est le report répété des élections communales, municipales et locales. Le président Yayi Boni n’a en réalité aucune intention d’organiser à temps ces scrutins. Il peaufine en douce sa stratégie en mettant en difficulté le Conseil d’orientation et de supervision de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi). Non seulement, Yayi Boni a retardé le déblocage des fonds au profit de l’organe mais il a au sein de ce machin, un suppôt, Karim Chabi Sika qui est prêt à distraire tout le monde. Tout ceci est fait à dessein. Le Chef de l’Etat a l’intention de retarder exprès les communales, municipales et locales afin de faire organiser d’abord les législatives. Le président de la République et ses valets ont compris qu’ils ne pourront jamais gagner les élections communales et locales dans le contexte actuel. Ils ont préféré garder les maires transhumants achetés à coup de millions, l’argent du contribuable, les instrumentaliser pour espérer faire un carton lors des législatives. Yayi Boni veut donc les utiliser pour gagner les élections législatives. Et beaucoup d’observateurs s’accordent à le dire. Selon eux, le président Yayi Boni est toujours dans sa logique de révision de la Constitution et compte faire peser sur la République tous les risques. A les entendre, le président Yayi veut obtenir une majorité écrasante pour que son projet de révision de la Constitution tant décrié aboutisse et lui garantisse un pouvoir éternel. Dans cette bataille, des sources crédibles informent que le Chef mise sur le soutien des présidents des institutions. Certains d’entre eux, les plus serviles, veulent cautionner une forfaiture qui devra faire trembler la République. Les défenseurs des libertés et de la démocratie sont donc interpellés par rapport à cette dérive bien pensée qui changera à coup sûr pour toujours, s’ils ne se lèvent tôt, le Bénin démocratique. Paul Tonon