Le public sportif ouest-africain pourtant féru de football a été longtemps sevré d’une compétition sportive qui dans le passé a fait couler beaucoup d’encre. Il faut le reconnaître que depuis sa création, l’Ufoa n’est pas parvenue à réaliser efficacement ses objectifs, puisque bon nombre des pays membres, en raison des difficultés financières auxquelles sont confrontées leurs fédérations nationales de football, ont toujours éprouvé de la peine à s’acquitter du paiement de leurs cotisations.
Au -delà, une récente « guerre » larvée entre l’Ivoirien Jacques Anouma, l’ancien président et le Nigérian, Amos Adamu qui lui succéda en avril 2008 sans y parvenir par la voie des urnes, sont entre autres facteurs à l’origine de la longue période d’inactivité de la plus vieille organisation sportive du continent qui regroupe les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Lomé comme épicentre d’une résurrection
Dès sa prise de fonction ; le nouveau comité exécutif de l’Ufoa présidé par le Nigérian Amos Adamu avait promis travailler à la relance des compétitions de la « puissante » union zonale, notamment la résurrection de la Coupe des clubs (trophée Eyadèma), mais à plusieurs reprises, le tirage au sort prévu à Lomé, la capitale togolaise avait échoué. A présent , la 24e édition de la Coupe Ufoa (trophée Eyadèma) semble être désormais relancée. La compétition portant le nom de feu Gnassingbé Eyadèma ; les dirigeants de l’Ufoa se sont alors tournés vers les pouvoirs publics togolais pour sa relance.
Quatre clubs à savoir Liberty Profesionnals FC d’Accra- Dansoman, l’ASC HLM de Dakar, Horoya AC de Guinée-Conakry et la formation togolaise de Gomido FC de Kpalimé seront aux prises dans le cadre de la 24e édition prévue du 10 au 13 décembre 2009 au Stade de Kégué à Lomé. Une récompense de 12 millions de francs CFA sera attribuée au club vainqueur, huit pour le finaliste malheureux et cinq pour l’équipe arrivée en troisième position alors que la quatrième aura droit à un certificat de participation.
Aux origines d’une compétition sous-régionale
Au début, il y avait la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) créée en mai 1975 à Lagos au Nigeria. Des dirigeants sportifs de cet espace économique en profiteront pour jeter les bases de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA), créée à la même année. Au départ, la compétition qui met aux prises les meilleurs clubs de la sous-région ouest africaine non qualifiés pour les compétitions de la Caf, n’avait pas de dénomination précise. Les difficultés financières auxquelles étaient confrontées l’Ufoa incitèrent Séyi Mémène, son premier président à se tourner vers Gnassingbé Eyadèma pour sa prise en charge.
La première édition du Trophée Eyadèma eut lieu à Dakar au Sénégal. Pour en désigner l’équipe victorieuse, quatre clubs à savoir l’As Police de Dakar, Lomé 2 du Togo, le Kaloum Star de Guinée-Conakry et le Stade d’Abidjan se sont retrouvés dans la capitale du pays de la Téranga. Et c’est le club ivoirien du Stade d’Abidjan avec le portier togolais Sylvestre Tommy qui s’adjugea le trophée face au Kaloum Star de Conakry (1-0) au stade Demba Diop.
Aucune formation togolaise n’est parvenue à inscrire son nom au palmarès de cette compétition. Par deux fois, l’Entente 2 a perdu la finale en 1980 à Lomé (0-1) devant l’As Police de Dakar, puis Ifodjé d’Atakpamé en 1985 face à l’Africa Sports d’Abidjan (3-0/2-0). D’autres clubs togolais notamment les Aiglons de Lomé, Asfosa, Agaza et Gomido n’ont pu mieux faire que d’atteindre les demi-finales.
De prestigieux clubs à l’image de New Nigeria Bank, Bendel Insurance, Shooting Stars, Ranchers Bees (Nigeria), Stade d’Abidjan, Africa Sports,ASEC et Stella (Côte d’Ivoire), Sekondi Hasaacas , Gapoha (Ghana), Stade Malien, Djoliba AC (Mali), JS Ténéré (Niger), As Police (Sénégal), Asfag de Guinée -Conakry ont inscrit leurs noms au socle du trophée Eyadèma. Osons croire que le FC Gomido de Kpalimé, fera feu de tout bois pour honorer le nom du Togo à l’occasion de la 24è édition de cette compétition qui renaît de ses cendres.
Ekoué Satchivi