Difficile d’être à la place des fils, filles et petits fils de Maman Elisabeth Atakpa Avinyo, âgé de 105 ans, pour qui, une cérémonie grandiose d’adieu était en préparation. La famille de la défunte a engagé des dépenses à la taille de l’importance de leur illustre disparu. Cercueil, faire-part, T-shirts et autres gadgets ont été commandés par la famille. Les préparatifs des obsèques allaient bon train quand, à quelques jours de la date prévue pour l’enterrement, la famille constate avec désolation, la disparition du corps de la défunte de la morgue de Kpalimé. Et pourtant, pour permettre aux morguiés de bien entretenir le corps de leur mère, grand-mère et tante, des cadeaux ont été offerts à certains agents de la morgue de Kpalimé où le corps est gardé. Malheureusement, ceux-ci ont manqué de sincérité et de loyauté envers leur donateur en laissant le corps prendre une destination inconnue à ce jour.

Les faits

La scène se passe à Agou Akoumahou, dans la préfecture de Kloto. A environ deux semaines de la date prévue pour l’enterrement du corps de Maman Elisabeth Atakpa Avinyo, décédée à l’âge de 105 ans, ses enfants se sont rendus à la morgue de Kpalimé pour vérifier l’état du corps comme d’habitude. Arrivée à la morgue, le morguié demande à la famille d’aller chercher le reçu original que l’hôpital leur a délivré pour servir de preuve de dépôt du corps. Ce que la famille a exécuté sans contestation quelconque. Malheureusement, cette dernière visite a été la source d’un constat malheureux, surprenant et choquant. Le casier n°3 dans lequel le corps était déposé et habituellement visité par la famille était vide. Ce qui a choqué la famille, mais elle a été rassurée par le morguié, qui s’est adonné à une fouille de tous les casiers. Selon lui, dès fois, des corps sont déplacés de leur casier pour des raisons données. La fouille ne donnera rien. La panique s’empare ainsi de la famille qui ne s’attendait pas vraiment à une telle histoire. L’affaire est transportée devant l’Administrateur du Centre Hospitalier Préfectoral (CHP) de Kpalimé. Celui-ci, dans une note de reconnaissance, a demandé à la famille de lui accorder 48 heures pour chercher le corps. Le délai épuisé, rien à signaler. Saisi par la famille, la police et la gendarmerie de Kpalimé ont interpelé et interrogé le morguié et ses collaborateurs. Ce n’est qu’à partir de cet instant que le morguié a indiqué que le corps a été retiré nuitamment par une inconnue, à bord d’une voiture portant une immatriculation du Ghana, contre la présentation d’une photocopie du reçu attestant le dépôt du corps. Des révélations qui n’ont pas dédouanées le morguié. En plus de cette révélation, il a demandé à la famille d’aller chercher le corps et lui faire les comptes en guise de remboursement. Ce qui semble une garantie que la famille ne pourra jamais trouver le corps. Lui et d’autres suspects ont été mis aux arrêts et actuellement déférés en prison.

Les menaces de l’Administrateur du CHP de Kpalimé

Cette affaire qui fait couler beaucoup d’encres devaient, sous d’autres cieux, conduire à l’interpellation de toute l’équipe de l’Administration du CHP de Kpalimé. Mais jusque-là, mais jusque-là, c’est le morguié et quelques complices qui sont détenus pour des besoins d’enquête. Quant à ce qui concerne l’administrateur de l’hôpital, il ne semble nullement inquiété par l’affaire. A ceux qui veulent l’entendre, il laisse entendre que personne ne peut l’inquiéter, lui en tant que point focal du parti UNIR, Union pour la République, dans la localité. Il n’hésite pas à proférer des intimidations à l’endroit de la famille éplorée qui fait face à une épreuve difficile à vivre. Selon nos informations, ce dernier serait en train de mettre en scène une opération devant aboutir à la libération clandestine des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire. Seulement, l’on se demande ce que le titre de point focal ou l’appartenance au parti UNIR peut venir chercher dans une affaire judiciaire. Ou, doit-on comprendre que la justice est sous ordre ? L’autre question est de savoir sur qui ou quoi compte ce dernier, en remuant le couteau dans la plaie d’une famille éplorée qui ne cherche que le corps de dame Elisabeth Atakpa Avinyo pour une cérémonie digne de son séjour sur Terre.

A l’analyse de la situation, l’on s’interroge sur les raisons qui peuvent sous-tendre la disparition d’un corps. Il ressort des pistes liées aux conflits de jalousie entre les communautés, la piste des pratiques mystiques surtout qu’il s’agit d’un corps de 105 ans, le trafic d’organes humains…

Cette affaire mobilise l’attention de toutes les autorités locales, administratives, religieuses et traditionnelles d’Agou. La famille de la défunte a cherché à rencontrer le premier ministre, ministre en charge de la Santé, mais elle n’a été reçue que par une personne intermédiaire.

Il convient donc ici d’attirer l’attention des autorités compétentes afin de mener des enquêtes sérieuses pour retrouver le corps de Maman Elisabeth Atakpa Avinyo, démanteler le réseau qui se cache derrière cette disparition de corps d’une défunte et permettre à la famille, « mieux vaut tard que jamais », d’enterrer leur mort.

Source : togo-online