Le PRD (Parti du Renouveau Démocratique) de M. Houngbedji n'avait obtenu que 10 sièges, mais a réussi à rassembler les voix des nombreux petits partis d'opposition lors de l'élection du président de l'Assemblée.
En tout, une vingtaine de partis ont présenté des listes lors des législatives, dans ce petit pays ouest-africain de 10 millions d'habitants, qui compte 4,4 millions d'électeurs.
Adrien Houngbedji a déjà occupé à deux reprises les fonctions de président de l'Assemblée nationale au Bénin, de 1991 à 1995 et de 1999 à 2003.
Principal adversaire de M. Boni Yayi en 2011, il avait obtenu 36% des suffrages contre 53% pour le président sortant. Contestant ces résultats et accusant le pouvoir de "pratiques frauduleuses", il avait même revendiqué la victoire.
La campagne des législatives a été marquée par un débat houleux sur une possible modification constitutionnelle qui permettrait au président sortant de briguer un 3e mandat.
M. Boni Yayi, dont le second mandat se termine en 2016, a toujours nié avoir l'intention de se présenter à nouveau l'année prochaine. Celui qui aime à se présenter comme un "Monsieur Propre" de la corruption soutient vouloir amender la Constitution pour y inscrire notamment l'imprescriptibilité des crimes économiques.
L'opposition, qui accuse le chef de l'État de vouloir en profiter pour supprimer la limitation des mandats présidentiels pour en briguer un troisième, refuse qu'il touche à la loi fondamentale.
Avec l'élection de son principal opposant à la tête d'hémicycle, M. Boni Yayi ne pourra vraisemblablement pas réaliser les amendements constitutionnels qu'il souhaitait avant la fin de son mandat.
La Cour constitutionnelle a par ailleurs annoncé mardi le report au 28 juin des élections municipales prévues le 31 mai. La décision répond à une requête de la Commission électorale nationale autonome (Céna) motivée par l'indisponiblité des écoles réquisitionnées comme bureaux de vote en raison de la tenue d'examens de fin d'année.