Henri Bedimo est passé le premier, sans un mot, le visage fermé, dans l’Arena Amazonia de Manaus, bientôt suivi par ses partenaires, dont un Samuel Eto'o mutique. L'attaquant vedette en avait gros sur le cœur après l’élimination du Cameroun en Coupe du monde 2014, ce 18 juin. Plus que le résultat – une défaite 4-0 face à la Croatie – c’est la manière qui excède Bedimo et ses partenaires. Certains ne semblaient pas digérer l’expulsion d’Alexandre Song, suite à un inexplicable coup de poing dans le dos de Mario Mandzukic.

« Sur un fait de jeu, on perd le match, soupire le défenseur Stéphane Mbia. Je suis vraiment super déçu… Il y avait vraiment quelque chose à faire. On était venus pour les empêcher de jouer. Après ce but, on a poussé. »

« L’arbitre aurait dû être indulgent »

Volker Finke, le sélectionneur, était lui aussi abattu, même s’il voulait voir des raisons de positiver. « Ça fait mal, un résultat comme ça, a-t-il expliqué en conférence de presse. Je sais que c’est difficile de jouer à dix contre onze. Mais ce n’est pas une raison pour perdre le contrôle du match comme ça. » Le technicien allemand a ajouté : « Jusqu’au carton rouge, c’était un match un peu équilibré. Peut-être que la Croatie a été plus efficace. Mais le Cameroun avait quelques occasions de but. C’est pour ça qu’il faut dormir, puis prendre le temps de faire une analyse. Après seulement, on pourra faire des déclarations et un compte-rendu. »

Stéphane Mbia voulait, lui, aussi revoir les images et l’expulsion de Song, avant de se prononcer. « Je ne sais pas ce qui s’est passé, je n’ai pas vu l’action. Mais je pense que l’arbitre aurait dû être indulgent, explique-t-il. On a un dernier match. Il faut avoir de la dignité et penser au peuple camerounais. On va essayer de relever la tête face à une belle équipe du Brésil qui doit gagner. »

Pour réussir l’exploit de résister au pays hôte, le 23 juin à Brasilia, les « Lions indomptables » vont devoir retrouver un peu de sérénité. Le vice-capitaine Nicolas Nkouou s’est montré particulièrement nerveux durant la rencontre. Quant à l’attaquant Benjamin Moukandjo et le défenseur Benoît Assou-Akotto, ils en sont presque venus aux mains, en fin de rencontre. Mais, officiellement, les conflits qui avaient gâché la Coupe du monde 2010 du Cameroun sont du passé...