Et, conformément aux attentes de TOGO KULTUR PLUS et du Consulat honoraire du Togo auprès des États de Schleswig – Holstein, de Hamburg et de Brême, organisateurs de cette manifestation, celle-ci a tenu toutes ses promesses. Le public a répondu présent au rendez – vous et le plateau musical proposé, a, s’il en était besoin, démontré la richesse et la vitalité de la musique togolaise.
À l’heure du bilan, les initiateurs de cette rencontre de solidarité se montrent plus que satisfaits et espèrent les jours à venir faire le bilan financier de l’opération afin de procéder à la phase pratique de ce projet humanitaire. Soit, de procéder à l’achat des produits listés par les organisations humanitaires s’occupant du problème et de les envoyer directement aux sinistrés.
En ce samedi 27 septembre là, même le temps souvent capricieux d’Allemagne s’était mêlé de la partie. Un véritable soleil d’été avait brillé sur Brême.
Tout a commencé à 18 heures 30, par l’hymne national, « Terre de nos aïeux » entonné par la chanteuse togolaise Vicky na Love et le mot de bienvenue de M. Bassirou AYÉVA, Coordinateur général de TOGO KULTUR PLUS e. V. Celui – ci a d’entrée tenu à adresser ses remerciements aux organisations allemandes et togolaises co-organisatrices de cette soirée, aux invités ,ainsi qu’à tous les artistes qui ont fait le déplacement de Bremen ensuite , il a insisté sur l’esprit de la soirée et la décision des organisateurs de tout mettre en oeuvre pour diriger directement l’aide engendrée par cette collecte aux victimes de la catastrophe, avant de conclure en ces termes: “l’heure n’est pas aux discours, mais à l’expression de notre élan de solidarité et de générosité. Les sinistrés en ont besoin pour survivre”. Il a passé la parole à Mme Ilse Fliege, Consul, honoraire.
Celle – ci a également remercié les participants pour leur sympathie envers les sinistrés des inondations. Puis elle a regretté le fait que des personnes aient perdu la vie, 13 ponts vitaux et des milliers d’habitations se soient effondrés, de même que des hectares de cultures vivrières et de rente aient été effacées, le tout dans une totale indifférence des médias occidentaux. Elle a ensuite insisté sur le fait que cette action de solidarité est un prélude au festival de musique traditionnelle qui est entrain d’être institué et dont la première édition est prévue pour le mois de décembre prochain à Sokodé au Togo. Elle a pour finir lu un appel au secours adressé à ses services par l’ambassade du Togo à Berlin, avant de remercier tous ceux et celles qui ont répondu à cet appel.
À son tour, M. Ali Akondoh, Coordinateur général adjoint de Togo -Kultur Plus eV , est venu délivrer un message de la Croix Rouge Togolaise, signé de son Président national M. Gagno Paniah, et qui soutenait cette initiative.
Dans ce message, des besoins immédiats ont été énumérés et ceci, plus de deux mois après les malheureux évènements. Il s’agit entre autre des tarpolins, des couvertures, des kits de cuisine, des Sceaux, des pagnes, du savon, des nattes, des moustiquaires etc. ..
Puis, le groupe Élavanyo entra sur scène. Cette fois pour chauffer la salle. donner un avant goût de cette rencontre pétrie d’émotion et de chaleur.
Heureusement qu’il y avait cette chaleur musicale qui a permis au public de renaître des émotions engendrées par la vue des clichés des inondations.
En effet une vive émotion s’empara de l’assistance pendant la projection d’un film et des photos sur les inondations.
Devant l’ampleur des dégâts restitués par les images et les témoignages des rescapés, tous les participants à cette rencontre ont pris conscience de la gravité de la situation et de l’urgence à agir, à se montrer sensible à ce drame. Animée par M. Robert Akpabli, cette séance de projection a été suivie de quelques questions réponses. Après quoi suivi la musique, une tombola et la dégustation de mets bien togolais.
Outre le groupe Élavanyo, quatre artistes de la chanson avaient été invités à cette illustration de la solidarité des Togolais de l’extérieur. La première à monter sur la scène fut MAZ Wiewora; cette jeune dame qui compte à son actif deux albums, a su faire rapidement tomber la tristesse émanant de la projection des images des inondations. À travers l’interprétation de trois de ses morceaux, elle témoigna sa solidarité aux sinistrés et démontra qu’on devrait compter avec elle dans le registre des artistes montant de la musique togolaise avec ses rythmes pop, soul, et funk.
Vicky na Love, la dame de feu, parvient à son tour à conquérir le public avec son genre musical tiré du patrimoine togolais et chanté également en langue du pays: Éwé, Cotocoli…Tenue de scène, animation, danse elle a simplement, au fil des trois morceaux, démontré qu’elle est une artiste confirmée. Une valeur sûre de la musique togolaise, africaine.
Une valeur sûre tout comme Inouss Landoz. Le fils du pays. Les quatre titres que ce bourreau du travail et de la recherche a interprétés lui ont permis de conquérir la salle. Inspirée du rythme Lawa du centre du Togo, la musique de Landozz dégage une originalité qui a pendant longtemps manqué à la musique togolaise en mal de singularité. Avec ou sans sa guitare, Inoussa Landoz a su captiver le public. Désormais on devrait compter avec ce Rasta, au sourire quasi permanent.
Femme accomplie. Artiste en pleine maturité. Une professionnelle, pour tout dire. Ainsi s’est présentée Amtha Kol, de son vrai nom; Aminata Kolani. Cette voix limpide venue des profondeurs des Savanes de Dapaong a simplement démontré ce soir là, sa classe. Sa maîtrise de la scène et du public. En pleine promotion de son dernier album, „ Quoi encore ?“ Amtha drapé d’un original costume africain, a démontré que depuis la sortie de son titre fétiche „ Shékelo“ il y a plus de 15 ans, elle a travaillé non pas seulement sa voix, ses gestes, son adresse au public, mais aussi, elle a fait des recherches sur les rythmes du terroir. Elle est pour tout dire, parvenue à maturité. Et a une carte de visite qui exige respect. Elle s’impose aujourd’hui comme un porte flambeau, non pas uniquement de la musique togolaise ou africaine mais de la musique universelle. Son concert à Brême a confirmé que l’artiste a atteint son épanouissement. Elle ne demande plus qu’à être vu sur scène ou à être écoutée à la maison, à l’atelier, en voiture ou à se laisser entraîner par ses rythmes de ses mélodies, tirer de la terre natale, quelque soit la langue dans la quelle cette dame chante.
S’en suivirent les séances de dégustation et le jeu de la tombola. Puis la soirée fût clôturée aux environs de 22 heures par un “acapela “ de Malaika de Miriam Akéba, chanté par tous les artistes présents, non pas sans que le public esquisse des pas de danse aux rythme du groupe Élavanyo.
Parallèlement à cette action humanitaire, TOGO KULTUR PLUS accentue les préparatifs en vue du lancement de l’an 1 du festival de musique traditionnelle FESTÉKPÉ au Togo.
Bremen le 27 Septembre 2008
Togo-Kultur Plus e:V Allemagne