Les faits :
Selon nos confrères, dans le cadre des travaux d’aménagement des infrastructures au Togo financés par l’institution internationale, un appel d’offres a été lancé par l’Agence d’Exécution des Travaux Urbains-Togo (AGETUR-TOGO) pour l’aménagement et le pavage de la seconde partie du boulevard de l’Oti. C’est la société IG-TOGO, dirigée par monsieur Geoffroy Gnassounou qui a gagné cet appel d’offres et s’est vue confié la réalisation des travaux.
Faux et usage de faux :
Or, très vite, la Banque Mondiale s’est rendue compte que pour se faire attribuer le marché, la société IG-TOGO a fourni de fausses références, notamment la réalisation de travaux similaires au Maroc, en Tunisie et en Algérie, et un chiffre d’affaires de 12 milliards de FCFA.
Elle a donc adressé à cette dernière un courrier, la sommant de s’expliquer sans délai sur tous les faux documents contenus dans son dossier de soumission. Elle a également écrit à l’AGETUR pour l’informer de la situation.
IG-TOGO se justifie, AGETUR-TOGO se dédouane.
Le Directeur général d’IG-TOGO reconnaît avoir présenté de faux documents, mais prétend qu’il s’agit « d’une erreur malencontreuse qui s’est glissée lors de la constitution du dossier », affirmant que l’erreur est humaine. Pour lui, ces documents étaient destinés à d’autres fins et sa société disposerait de références suffisantes pour gagner des marchés.
Tout en affirmant être « en train de préparer (notre) défense) ». Il déclare avoir fait beaucoup de chiffres d’affaires et dénonce des concurrents proches d’un des fonctionnaires de la Banque qui aurait monté cette cabale contre lui.
Il se plaint également du préjudice subi du fait de la suspension des travaux par la Banque Mondiale.
Quant au Directeur d’AGETUR, il affirme que son agence n’a pas pour vocation de contrôler la véracité des références fournies par les soumissionnaires. Pour prouver sa bonne foi, il soutient avoir demandé la suspension de travaux dès qu’il a été mis au courant des irrégularités ayant fondé le dossier d’IG-TOGO. Il déclare également avoir été sollicité par monsieur Gnassounou pour plaider sa cause auprès de la Banque Mondiale.
Mais ce que ne dit pas le Directeur d’AGETUR, c’est que la Banque Mondiale lui a demandé expressément de vérifier l’authenticité et la véracité des documents fournis par certaines entreprises, dont justement IG-TOGO.
IG-TOGO continue malgré tout :
Malgré le peu de crédit à accorder aux références de cette entreprise et le faux et usage de faux dénoncé par la Banque Mondiale, IG-TOGO est actuellement l’heureux exécutant de lots de travaux pour l’AGETUR, notamment le pavage des rues Amémaka-Libla (Bè-Bassadji), et de l’avenue des Evala ( Lomégan-Djidjolé), financés cette fois par la BOAD (Banque Ouest Africaine de Développement).