Comme la quasi-totalité de la communauté internationale, la France soutient M. Ouattara, déclaré vainqueur par la commission électorale de la présidentielle de l'automne. De son côté M. Gbagbo, déclaré gagnant par le Conseil constitutionnel, s'estime président légitime et refuse de quitter le pouvoir. Les manifestations parisiennes, qui ont réuni quelques centaines de personnes, ont été organisées alors que M. Gbagbo a décidé samedi de retirer l'accréditation de l'ambassadeur français à Abidjan, Jean-Marc Simon, en réplique à la décision le 12 janvier de la France d'entériner la nomination par M. Ouattara d'un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris, Ali Coulibaly.
Quelque 400 partisans de M. Gbagbo (selon la police) se sont réunis place de la Nation en s'en prenant au président Nicolas Sarkozy, scandant "Sarkozy assassin" ou "On va installer Gbagbo". "Sarko, la souveraineté ne se négocie pas. Sarko, la Côte d'Ivoire n'est pas une sous-préfecture française. Sarko, respecte notre Constitution", disait une pancarte alors que le camp Gbagbo accuse régulièrement Paris de s'ingérer dans les affaires de la Côte d'Ivoire. "Tous les pays africains (ex-colonies françaises) vont suivre l'exemple de la Côte d'Ivoire en quittant le néocolonialisme", a déclaré à l'AFP un des
organisateurs, Victor Achy, qui se présente comme porte-parole des partisans de Laurent Gbagbo en France.
A l'autre bout de la capitale, place du Trocadéro, quelque 200 partisans de M. Ouattara (selon les organisateurs et un photographe de l'AFP) se sont réunis à l'appel de l'Association pour la défense de la démocratie et des libertés (ADDL) et du Rassemblement des houphouétistes pour la paix en Côte d'Ivoire (RHDP) pour "remercier" la France de son soutien. "Merci Sarkozy", "Alassane Ouattara seul président", ont-ils scandé. "Nous manifestons pour soutenir Ouattara et remercier la France d'avoir légitimé ce que le peuple ivoirien a décidé en reconnaissant Ouattara et en acceptant d'accréditer l'ambassadeur de Côte d'Ivoire qu'il a nommé", a déclaré à l'AFP Diomande Adama, président de l'ADDL. (AFP)