Le dernier acte en Côte d’Ivoire qui suscite des remous et commentaires au Ghana depuis bientôt une semaine, c’est le transfert de Gbagbo vers la Haye. Des leaders politiques Ghanéens, le premier à s’exprimer publiquement sur le sujet, n’est autre que le tout bouillant Rawlings.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Koaci à Accra au Ghana, l’ex Président après analyse des faits déclare que « j'ai appris avec consternation que l’ex Président déchu de Côte d'Ivoire Gbagbo a été transféré à la Cour pénale internationale (Cpi), le mardi 29 Novembre suite à un réquisitoire rapide, en totale violation du code international des procédures et au mépris total des exigences de la paix en Côte d'Ivoire ».
Dans des termes assez clairs, le leader Ghanéen ajoute que « mes soupçons vont en grandissant, lorsque le procureur affirme qu’il a ciblé six officiels Ivoiriens en Côte d'Ivoire mais en s’acharnant exclusivement sur Gbagbo, celui qui n’a pas la capacité de s'échapper en raison de son maintien en détention. Cet empressement à inculper à transférer Gbagbo, lui qui n'a pas fuit le bombardement de son Palais comme un criminel de droit commun, défie la logique et la quête de la véritable réconciliation et une paix durable en Côte d'Ivoire ».
Poursuivant le passage en revue des malheureux événements survenus en Cote d’Ivoire, Rawlings a déduit que « ce transfert a suivi une procédure expéditive, laquelle est aujourd’hui synonyme d’un enlèvement ».
A qui veut l’entendre, Rawlings révèle que « quelle genre de poursuites veut-on initier pour traduire en justice la victime d'une attaque et qu’au même moment les gens sont indulgents avec l'auteur de l'attaque? »
Eu égard à ce précédent discriminatoire, Jerry Rawlings pense qu’après cinquante ans d'indépendance, l'Afrique doit se doter d’une Cour afin d’apporter justice à ses propres citoyens et aussi faire disparaître par conséquent la justice importée. En tout état de cause, Rawlings s’engage « nous ne resterons pas silencieux devant ce sujet car nous ne devons pas nous taire ou être des coparticipants à ce drame humain ».
Signalons qu’outre l’avis de Rawlings, dans le NDC au pouvoir, des officiels désapprouvent aussi le transfert de Gbagbo vers la Haye. Même le NPP (opposition), qui est parfois tolérant envers le Président Ouattara s’indigne de l’issue que le nouveau pouvoir en place à Abidjan a réservé à Gbagbo au moment où il encourage la réconciliation dans le pays.