La lecture du rapport général a été ensuite faite par le président de la commission des finances et des échanges, Grégoire Laourou. Pour ce dernier, l’élaboration du présent budget doit être appréciée par rapport à l’environnement national, régional et international en 2011 caractérisé par le ralentissement économique lié à des contraintes, à la fois endogènes et exogènes résultant de la crise alimentaire et énergétique de 2008, et de la crise financière de 2009. Ainsi, cette situation se traduit par la faible contribution en 2010 des secteurs primaire, secondaire et tertiaire à la croissance, la contre performance de la production cotonnière ces trois dernières années soldée par une baisse de 13,8%.
A cela, il faut ajouter la baisse de l’encours de la dette intérieure de 230, 5 milliards au 30 juin 2011 contre 246, 9 milliards en 2010, imputable au remboursement d’une partie des emprunts obligataires de la Caa et de la Sbee. Ensuite, il a été demandé par l’honorable Débourou Djibril, une suspension des travaux d’une heure que la plénière a d’ailleurs accordée. Les travaux ayant repris, le débat général a été ouvert et les députés ont exprimé leurs préoccupations.
Si le vote est passé sans grande difficulté, les députés ont tout de même dit quelques recommandations à l’endroit de l’Etat.
Quelques recommandations
Dans ce rapport général, les députés ont demandé au gouvernement de veiller à une meilleure consommation des crédits inscrits au budget en éliminant les goulots d’étranglement dans le circuit des dépenses, notamment la fermeture précoce du Sigfip, de respecter rigoureusement le canevas de présentation recommandé par la Commission des finances et des échanges, de tenir grand compte des profils des formations pour la nomination des Drfm et Dpp dans les ministères et institutions d’Etat, d’intensifier la formation des acteurs de la chaîne des dépenses publiques, de rendre plus cohérents les projets et programmes et les ressources mises en place pour leur réalisation, de réduire, dans le cadre de la recherche de solution au problème récurrent de la faible consommation des crédits, la mobilité des cadres nommés dans les fonctions de Drfm et des Dpp des ministères.
Aussi, s’agira t-il de poursuivre et d’accélérer le transfert de compétence et de ressources dans tous les domaines de l’administration publique aux communes, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour apporter l’appui conseil aux communes dans la mise en œuvre des programmes, notamment la construction de salles de classes et de centre de santé, ainsi que la réhabilitation des pistes rurales, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour doter le pays d’une véritable politique de développement du secteur agricole et de créer un cadre formel permettant aux députés de prendre part aux débats d’orientation budgétaire. Par la suite, il a été question d’aborder l’étude partie par partie de cette loi des finance consacrée aux conditions générales de l’équilibre financier, aux moyens des services et dispositions spéciales et les dispositions finales. Au terme des travaux, la loi a été votée à 67 voix pour, 00 contre, 00 abstention. Les ministres Adidjatou Mathys et Marcel de Souza ont par la suite remercié les députés et promis prendre en compte les recommandations faites ; ceci permettra au gouvernement d’améliorer l’élaboration du budget dans les années à venir, de même que son exécution.
Abel Dako, FM Liberte Cotonou/Lagos