Le lundi 26 mars 2012, le rapport semestriel de la HAAC fait la une des journaux
« La HAAC a présenté son rapport semestriel », titre Togo-Presse n°8754 qui précise que le rapport est subdivisé en deux grandes parties, à savoir l’état des activités administratives et protocolaires et le contrôle des prestations des médias publics et privés. « Silence, la HAAC distribue les bons et les mauvais points ! », s’exclame Liberté n°1179. Le journal classe les médias d’Etat parmi « les bons ou les moins pires élèves » tout en retenant contre eux quelques griefs, parmi les « bad boys » de la corporation, plusieurs journaux privés contre lesquels « la liste des péchés relevés est longue ». Pour le confrère, « ce monitoring aura été juste une occasion pour Kokou Tozoun et les siens de se mettre en exergue ». « Les dérapages de la presse privée étalées à la place publique », relate Forum de la semaine n°1153 qui publie une partie du rapport. C’est également des extraits dudit rapport que publie Le Combat du peuple n°710 qui note que « de multiples cas de violations de la déontologie du métier ont été mis en exergue ». « Le professionnalisme toujours pas au beau fixe », constate Nouvelle Opinion n°316 qui publie l’intégralité du rapport.
« La HAAC relance les médias et les journalistes », titre Togo-Presse n°8755 qui rappelle le bien-fondé de cette disposition qui à fait l’objet d’une conférence de presse la veille. L’hebdomadaire Le Potentiel n°90 à propos du rapport semestriel de la HAAC s’exclame sous le titre « Les prédateurs de la liberté de la presse ont sorti leurs crocs ». Pour le journal, « cette sortie médiatique de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication n’a apporté rien de nouveau si ce n’est une sorte de pédantisme inutile pour dire aux autres ‘hé ! Nous sommes là… ‘». « Un suivi sélectif au lieu d’un monitoring exhaustif », regrette Le Regard n°776 qui, très critique, avance que « l’institution de régulation est un organe à la dévotion du pouvoir en place » et que « ces soi-disant échanges pédagogiques ont été des séances de harcèlement et de torture morale ». Avis que ne partage pas Le messager n°301 qui avance que « la nouvelle équipe de la HAAC se montre préoccupée par la professionnalisation des médias et de toutes les conditions et moyens afférant. » Même son de cloche dans Chronique de la semaine n°188 qui titre « L’institution invite les médias à plus de professionnalisme ».
Persistance de la crise universitaire
Le calme n’est toujours pas revenu sur les campus des universités du Togo. Kara vivrait sous la terreur et Lomé gère les courroux des étudiants qui accueillent les bus mais réclament toujours leurs primes.
« Le gouvernement offre 15 autobus aux universités de Lomé et de Kara », rapporte Togo-Presse n°8754 qui rend compte de la cérémonie de remise des clés au ministre François Galley par son collègue Ninsao Gnofam. Le quotidien a signalé que la remise de ces bus « s’est déroulée dans une chaude ambiance. Les étudiants réclamaient la satisfaction des autres doléances notamment, le paiement des pensions d’allocations et des bourses ». « Des sifflets, des lancements de grains de sable et autres projectiles et des cris de dénigrement à l’endroit des deux ministres », lit-on dans Forum de la semaine. « Huées, les autorités n’ont pu quitter l’université de Lomé, que grâce à un dispositif sécuritaire pour gagner le lycée de Tokoin où les traditionnelles interviews de foin de cérémonie ont pu avoir lieu », ajoute le journal. Dans la foulée, conclut le journal Adou Sébou, le président du mouvement pour l’émancipation des Etudiants Togolais (MEET), n’a pas été épargné. Dans le même quotidien nous apprenons que Adou Sébou est fait président d‘honneur et son fauteuil est occupé par Kodjo Awudi, suite au congrès électif du MEET.
« Nos deux ministres ont eu chaud et garderont un souvenir amer de leur passage au campus », s’exclame Liberté n°1179 qui avertit : « la prochaine fois, avant d’y remettre les pieds, ils réfléchiront par deux fois ». L’université de Kara serait aussi sous tension. « Kara toujours sous tension : l’Université paralysée », note L’Alternative n°131 qui pense que « la situation va de mal en pis. Une chose est sûre, le pouvoir est en train de fabriquer une nouvelle génération de révoltés à Kara ».
« Le Colonel Bakali accusé d’entretenir la terreur sur le campus universitaire de Kara », titre le même journal qui regrette que depuis la semaine dernière, « cet endroit du savoir est transformé en un champ de bataille où les forces de sécurité et les militaires du camp Landja habillés en gendarmes bastonnent tout ce qui bouge ». « Les deux personnes arbitrairement arrêtées à kara demandent réparation des préjudices subis», lit-on dans Liberté n°1180. Il s’agit d’ Awadé Massam-Esso et Blandé Toï interpellés et écroués pendant 363 jours à la prison civile de Kara qui ont adressé un courrier au garde des sceaux, Ministre de la Justice.
Voilà pour l’essentiel et bonne réception, car ainsi va la presse togolaise qui vous invite à méditer ce proverbe éwé du Togo: La langue d'un muet vaut mieux que celle d'un menteur .
Lomé, le 30 mars 2012
Amévi DABLA