Tout est parti, il y a quelques semaines, d’un jeune vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu pour protester contre la vie chère et le chômage dans le pays. Comme si elle attendait un incident tragique du genre pour déverser son ras-le-bol sur le gouvernement, la masse populaire a pris d’assaut les rues de Tunis et des villes de l’intérieur,scandant des slogans hostiles au régime et reclamant le départ du président Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans et qui avait modifié la constitution de son pays pour faire deux mandats supplémentaires.Les forces de sécurités ont chargé et fauché une quatre vingtaine de manifestants. De quoi faire La colère populaire de plusieurs crans.A l’unisson, corps des avocats, syndicats, étudiants, commercants, diplômés sans emploi, société civiles et autres organisations de la diaspora mettent la pression.
L’Armée reçoit l’ordre de tirer sur tout manifestant qui ne respecterait pas les injonctions du pouvoir qui demandait un arrêt des manifestations populaires. L’Armée désobeït à son chef suprême. Ben Ali se sentant lâché et voyant venir une chûte plutôt tragique, n’avait un autre choix que d’abandonner le pouvoir; un pouvoir dont il était violemment jaloux, au point de jeter sur le chemin de l’exil tous ses compatriotes qui le lui contestaient.
Le dictateur a fui. Une page de l’histoire de la Tunisie vient d’être tournée mais la question reste à savoir, dans les jours a venir, si le peuple va abandonner sa colère et faire confiance aux nouvelles autorités civiles à qui sont revenus les rênes du pouvoir, après la fuite du successeur de Abib Bourguiba.
Quoi qu’il arrive, une image fera certainement date dans l’histoire de la Tunisie : l’accolade entre ce militaire et un manifestant, symbole indéniable qu’en Afrique, les éléments des forces armées sont capables de dire “NON”, de désobeïr à leur hiérarchie pour adhérer aux revendications des peuples dont il sont l’émanation.Cette image confirme, s’il en est besoin, que la Tunisie est un grand peuple, moderne, civilisé et porteur d’espoirs démocratiques pour le Maghreb et le reste du continent africain. Elle montre aussi l’exemple, qu’il y a des choses que nul n’a besoin d’enseigner à un peuple placé sous le joug de l’oppression. Mais au-delà de toutes considérations, il faudra saluer le départ de Ben Ali qui a compris que des fois, partir, c’est mieux. Pour préserver des vies humaines :ça aussi, c’est une belle leçon tunisienne pour l’Afrique des présidences à vie.
On apprend que le president Ben Ali et sa famille ont finalement atterri dans la capitale Saoudienne,apres plusieurs heures d'errance et de tractations infructueuses avec les capitales europeennes. La nouvelle de leur arrivee en Arabie Saoudite a ete annoncee,tres tot ce samedi 15 janvier, par le cabinet du Roi Abdulla.
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