"L'UFC (Union des forces de changement) peut prendre part à un gouvernement d'union nationale, mais pas à n'importe quelles conditions. Ces conditions doivent être clairement définies", a déclaré mercredi soir Patrick Lawson, troisième vice-président de l'UFC.

Evoquant de possibles discussions avec le pouvoir, M. Lawson a estimé que celles-ci devaient "être claires et ne pas constituer une sorte de +contrat léonin+.

"Nous devons parler d'égal à égal" (avec le Rassemblement du peuple togolais RPT), a-t-il insisté.

"Le RPT est toujours ouvert aux négociations. Mais pour le moment, il revient au chef de l'Etat de décider", a commenté à l'AFP un responsable de ce parti fondé par le défunt président Eyadéma et qui domine la vie politique depuis des dizaine d'années.

Selon des résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le Comité d'action du renouveau (CAR) de Yawovi Agboyibo, l'actuel Premier ministre d'opposition, a conquis 4 sièges, l'UFC 27 et le RPT 50, ce qui assure à ce dernier la majorité absolue au parlement (81 députés au total) pour 5 ans.

Mais en voix, la victoire du RPT est plus relative. Selon un décompte établi par l'AFP sur la base des chiffres communiqués par la Céni circonscription par circonscription, l'UFC de Gilchrist Olympio a engrangé 867.507 suffrages contre 922.636 au RPT.

Et si l'on additionne les voix recueillies par l'UFC et le CAR, ils totalisent plus de suffrages que le RPT, 1.059.725 de plus selon les mêmes résultats qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle.

La participation a été extrêmement forte à 95% avec 2.820.845 votants sur 2.974.718 électeurs inscrits.

"Le découpage électoral a joué, car il y a une forte concentration d'électeurs dans le sud où l'opposition a obtenu plus de voix", a expliqué à l'AFP un expert électoral.

"Les résultats montrent à quel point les choses ont vraiment changé dans ce pays. C'est déjà un bon signe pour le processus de démocratisation en cours", juge un observateur international qui a supervisé ce scrutin.

Selon un diplomate, c'est plutôt un "signal fort des Togolais à l'endroit du parti au pouvoir pour la présidentielle de 2010".

Lors de la présidentielle d'avril 2005, sur 2.288.279 votants le candidat du RPT, l'actuel président Faure Gnassingbé, avait obtenu 1.327.537 de voix contre 841.797 au candidat de l'opposition soutenu par une coalition de partis.

Les résultats provisoires du 14 octobre, ainsi que le rapport "global" sur le scrutin ont été transmis lundi à la Cour constitutionnelle qui doit encore rendre son verdict final.

Redaction