Les américains qui ont, par deux fois,en 2000 et 2004 , voté Georges Bush doivent lier les problèmes auxquels ils font face en ce moment à l’incompétence du président sortant – 59% d’américains pensent que sous lui leur pays est engagé dans une mauvaise direction – Ils auront donc appris à leur dépens qu’on n’érige pas à la tête d’une si grande nation un Commandant en Chef en se basant rien que sur les mensonges euphorisants de ce dernier.C’est en Afrique qu’on assiste à ces genres de difformités.Le président Georges Bush a endommagé l’Amérique,le monde avec.McCain en a payé le prix en se faisant massacrer dans les urnes par un jeune Sénateur de race métissée du Sud Chicago.

Le problème de McCain n’est pas seulement le manque de substance et de mauvaise organisation.Son tempérament l’a beaucoup desservi et exposé à la pugnacité d’un Obama qui a montré tout au long de la campagne qu’il est intellectuellement supérieur à son rival.L’ancien prisonnier de guerre du Vietnam a été volatile,indiscipliné,impulsif,allant du coq à l’âne dans les débats.Ce faisant,il n’a pas été capable de briser la ressemblance établie par le camp adverse entre lui et le président le plus impopulaire de l’histoire américaine.Son pire malheur a été surtout Sarah Palin,plus une caisse de résonnance qu’une collectrice de votes en faveur du ticket republicain.

La sentence de l’électorat échaudé par les errements de Bush est sans appel,non-négociable et à la juste mesure du déficit d’arguments du Sénateur d’Arizona pour convaincre.McCain candidat pour la Maison Blanche en 2008,c’est tout à fait le mauvais genre,pour le mauvais moment,pour le mauvais boulot.L’homme paraît de bon coeur.Il est décent et valeureux,mais n’a pas le bon profile.

Barack Obama a fait fonctionner une superbe opération de campagne avec une organisation qui bat tous les records.Pas de ces gaffes ou de ces fausses notes qui mettent en panne les machines politiques même les plus rodées.Il y a eu par contre,à son avantage, le symbolisme: ce puissant facteur qui compte beaucoup dans les affaires humaines.Barack Obama n’est pas seulement le choix politique le mieux indiqué mais il est surtout la personne capable d’affronter les turbulences de l’heure de même que le futur du monde qui se joue en Amérique.En le portant à la Maison Blanche,les américains ont signifié qu’ils ont, à ce point précis de l’histoire,besoin de quelqu’un comme lui ayant la stature,le caractère, l’intelligence,bref d’une figure emblématique pour inaugurer la nouvelle génération de leadership.Ils ont ainsi exprimé leur refus de se payer le luxe d’un confort racial en élisant un blanc à la Maison Blanche quel que soit le prix à payer.On devine aisément ce que les peuples à travers le monde pensent en ce moment en voyant l’Amérique rebondir de sa diversité pour inventer le futur de la mondialisation.

Il sera très difficile aux distributeurs de haine dans le monde islamique de continuer à dénoncer ce qu’ils appellent le "grand satan" maintenant que celui-ci est dirigé par un noir dont le prénom est Huissen.De meme,les autocrates à travers le monde n’ont plus aucune raison de prétexter de soi-disants lacunes de la démocratie américaine pour justifier leur dictature.C’est dire qu’il y a des situations où la providence règle les affaires épineuses du monde.L’élection de Barck Obama en est une.C’est sans doute une leçon de l’Amérique au vieux continent ,l’Europe où l’égalité a été toujours un mot et jamais un comportement.C’est aussi un clin d’oeil au continent le plus démuni,l’Afrique qui,elle,emprisonne,tue,ou renvoie en exil ses cerveaux.

Michelle Obama,doit être aujourd’hui la femme la plus heureuse sur terre.Elle n’avait pas tort lorsqu’elle avait suscité une polémique au début de la campagne en déclarant que pour la première fois elle était fière de son pays.Plus qu’elle,c’est le monde entier qui est fier de cette Amérique et célèbre avec elle la grandeur de sa civilisation.Ceci dit,il reste que le nouveau président n’aura pas de période de grâce,d’autant que le monde qu’il a désormais sur ses épaules sera pressé de le juger à l’ouvrage.

Les défis

La première année de mandat est souvent très instable et à risques,en matière de sécurité, pour tous tout président nouvellement installé à la Maison Blanche.Obama devra veiller à ce phénomène récurrent de ces vingt dernières années.Sur un autre chapitre,le nombre de pauvres en Amérique a presque doublé pendant sous la présidence Bush.Leurs attentes sont telles qu’ils n’ont pas de temps à accorder au nouvel homme fort.Anciens et nouveaux pauvres, majotritairement noirs, voudront voir en Barack Obama l’un des leurs,un messie envoyé par Dieu pour les aider à rattrapper en quatre ou huit ans les siècles de domination blanche.On ne peut pas mieux rêver!

Si on fait les comptes,les électeurs blancs ayant voté pour Obama sont de loin plus nombreux que les noirs.Demander au nouveau président de trahir ces voix blanches qui l’ont porté à la Maison Blanche pour répondre aux priorités noires,c’est lui demander l’impossible.L’état actuel de l’Amérique et de la planète,les promesses de campagnes et la provenance socio-raciale du président lui recommandent de gouverner au centre, c’est à dire à égale distance des différentes composantes de la nation arc-en-ciel.Barack Obama,président de tous les américains.C’est indubitablement une position difficile à tenir mais en se mettant au-dessus de la mêlée il fera un bon président qui pourra reconcilier l’Amérique avec le reste du monde.Il a le style et l’identité pour réparer l’économie et la réputation de son pays;lequel,du fait des déboires de Bush en Irak,est aujourd’hui moins craint par ses ennemis et moins admiré par ses amis.

Le continent africain a connu beaucoup d’excitation pendant cette présidentielle américaine,un peu comme si son destin dépend désormais de l’arrivée au pouvoir de Barack Obama.C’est bien normal parce que le père de ce dernier est africain.Parce que des leaders de la trempe de Barack font cruellement défaut en Afrique.On se souvient qu’en parlant de son père dans son livre "dreams from my father", Obama a dit avoir découvert que, malgré sa très bonne formation (économiste, diplômé de Harvard ), la vie de son pere, dans son pays (Kenya), n’a été qu’une succession de déceptions. Obama a y relevé les contradictions de l’Afrique, qui, selon son expression, ne fait pas honneur à son potentiel: "Les populations ne peuvent pas faire confiance à des gouvernements corrompus pour les protéger, disait-il, à Nairobi. Elles ne peuvent compter sur la police pour veiller à leur sécurité, puisque celle-ci est, elle-même, source d’insécurité.L’Afrique, pour relever les défis auxquels elle est confrontée, a besoin de leaders à la hauteur du génie des peuples".

Ce message sous-entend l’importance pour l’Afrique de dégager un leadership conscient des enjeux du continent.Il suggère aussi que les élites travaillent pour aider les populations en souffrances au lieu de s’agglutiner,tels de serviles fainéants, autour de mangeoires dressées par des dirigeants non moins ignobles.Si le type de leadership qui produit le changement tarde toujours à naître,il va falloir que la nouvelle génération,aux côtés des masses populaires,l’invente.En clair,les africains se doivent de prendre au bond l’espoir suscité sur le continent par Obama et forcer leur destin.Le coup de pouce de Michelle et de Barack,croyez moi, ne se fera pas attendre.