C’est peut-être la fin de la politique italienne en faveur de l’immigration ou de l’intégration, c’est selon. En effet, le gouvernement italien a été complété vendredi par le nouveau Premier ministre mails il n’y a plus de ministère de l’Intégration n’y figure pas
Après la démission de Enrico Letta le 14 février dernier, Matteo Renzi a pris les rênes du gouvernement italien, lui qui a mis son camarade en minorité au sein de leur formation commune du Parti démocrate (PD). L’homme a obtenu la confiance du Sénat, de la Chambre (Assemblée) et composé une équipe serrée de dix-huit ministres jeunes, dont la moitié de femmes.
Plusieurs défenseurs de droit de l’homme et autres associations attendaient voir ce que ferait le Premier ministre du poste qu’a occupé pendant dix mois la première Africaine noire d’un gouvernement italien, Cécile Kyenge Kashetu. Mais c’est sans surprise que Cécile Kyenge ne fait même pas partie des sous-secrétaires d’Etat et son ministère semble même ne jamais avoir existé.
Malgré ses appels aux autorités à traduire dans la réalité, les composantes de la société italienne, personne n’a tenu compte de ce qu’elle a dit. « L’Italie n’est pas un pays raciste, il y a une fracture entre société et institution. Nous devrions avoir la capacité de traduire au niveau institutionnel tout ce qui provient de la société civile », a-t-elle déclaré quelques heures seulement avant l’annonce du nouveau gouvernement. Cécile Kyenge avait estimé que « si dans le nouveau gouvernement un ministère de l’Intégration n’était pas reconduit, ce serait un pas en arrière devant l’Europe et le monde, qui ont vu un tel ministère comme une valeur ajoutée ».
Au-delà de la non-reconduction du portefeuille de l’intégration, la personne même de la ministre noire posait problème pour des xénophobes italiens qui ont influencé le nouveau Premier Ministre.
Toutefois, le gouvernement de Matteo Renzi entend poursuivre dans la politique de coopération ébauchée par l’ex-ministre des Affaires étrangères Emma Bonino. Un des animateurs principaux du projet ItalAfrica de coopération plus dynamique, Lapo Pistelli, conserve son poste de numéro deux du ministère des Affaires étrangères et de vice-ministre. Sa présence au sommet de l’Union africaine d’Addis-Abeba en janvier dernier avait donné à voir son dynamisme à ce poste. Bon nombre de gouvernements africains l’ont adopté comme voix de référence pour cette Italie qui entend replacer l’Afrique au centre de son dispositif de coopération.
La nouvelle équipe est composé de 44 sous-secrétaires d’Etat dont 9 ont rang de vice-ministres. Elle s’est défini de nouvelles priorités qui passent par la lutte contre le chômage, la baisse des charges fiscales et des impôts.
Source : oeildafrique.com