La décision a été rendue à deux jours de l'ouverture d'un sommet sur la sécurité réunissant les pays africains à Paris, où sont attendus une quarantaine de dirigeants, dont le président béninois.
Longtemps proche de M. Boni Yayi, incontournable dans les secteurs clé du coton et du port de Cotonou, Patrice Talon, 55 ans, avait été accusé fin octobre 2012 d'avoir fomenté depuis l'étranger un complot pour empoisonner le président Boni Yayi et l'éliminer de la vie politique.
A l'époque, il était déjà poursuivi au Bénin dans des affaires de malversations et avait fui le pays, avant d'être arrêté en France et placé sous contrôle judiciaire. Pour ses avocats, il est victime d'un coup monté.
Selon l'accusation au Bénin, son plan aurait consisté à remplacer les médicaments du président par des produits toxiques. Le complot aurait été déjoué in extremis.
Des proches du président, dont son médecin personnel, sa nièce et gouvernante et un ancien ministre avaient été arrêtés en octobre 2012. Ils ont bénéficié d'un non-lieu du juge d'instruction, confirmé par la cour d'appel de Cotonou, mais sont toujours détenus après un pourvoi en cassation du président béninois.
D'après Cotonou, les déclarations de ces complices présumés confondent Patrice Talon et son bras droit Olivier Boko, lui aussi réclamé par le Bénin, comme commanditaires de cette tentative avortée d'empoisonnement
Mais à Paris, l'avocat général de la cour d'appel a jugé le dossier absolument (...) pas complet. Il a souligné la mésaventure survenue au juge d'instruction Angelo Houssou, qui avait ordonné un non lieu général le 17 mai et avait été arrêté le même jour, comme un malfaiteur, alors qu'il tentait de franchir la frontière nigériane.
Cet épisode a rebondi ce week-end, le juge Houssou parvenant à fuir aux États-Unis, où il a demandé l'asile politique. Dans un nouveau mémoire transmis à la justice française fin novembre, le Bénin assure que le juge était menacé par Patrice Talon.
L'avocat général avait aussi relevé que la peine de mort n'avait pas disparu au Bénin, même si elle n'est plus appliquée. AFP
La justice française s'est opposée mercredi à l'extradition au Bénin de l'homme d'affaires béninois Patrice Talon, accusé à Cotonou d'avoir fomenté un complot en 2012 pour éliminer le président Thomas Boni Yayi. Le parquet général de Paris a cinq jours pour attaquer la décision de la cour d'appel de Paris en cassation, mais il s'était lui aussi prononcé contre l'extradition de M. Talon.



