Comme pour confirmer ce que redoute la présidente, des affrontements ont fait une trentaine de morts au nord de Bangui, rallongeant ainsi la liste des victimes de la violence insensée et barbare que des Centrafricains exercent sur d'autres Centrafricains.
Et cela devant l'impuissance d'une communauté internationale qui n'a pas toujours pas réussi à se donner les moyens nécessaires pour exorciser le mal centrafricain.
Plus les violences se poursuivent et que le sang continue d'être versé impunément, plus il faut effectivement craindre que la Centrafrique ne sombre dans le gouffre au bord duquel il danse dangereusement depuis quelques mois maintenant.
Comme au Rwanda en 1994, des indices alarmants existent en Centrafrique. Les communautés musulmanes et chrétiennes, qui vivaient jadis dans une certaine harmonie, se regardent désormais comme des ennemies.
Il suffit d'une étincelle pour que le feu de la haine qui couve se transforme en un incendie difficile à éteindre. Il faut donc agir à l'intérieur et à l'extérieur avant qu'il ne soit trop tard.
Lorsque la présidente de la transition centrafricaine se laisser aller à une déclaration aussi grave que celle lui fait craindre que son pays connaissance la tragédie du génocide, il y a peut-être de quoi la prendre au sérieux.En effet, dans un communiqué rendu public par la présidence, elle appelle ses compatriotes à rompre avec les «sentiments négatifs» qui animent certains d'entre eux aujourd'hui afin d'éviter à la Centrafrique de connaître à son tour la «situation tragique» du Rwanda il y a 20 ans.



