Les togolais assistent souvent avec incompréhension, au jeu de yo-yo auquel se livrent les partis politiques de l'opposition. Tantôt, un tel annonce avec fracas son départ d'un regroupement pour divergences d'opinion, il y revient et c'est à nouveau le divorce. On se souvient, des allers-retours du Nouvel Engagement Togolais (NET) dans la Coalition Arc-en-ciel. Ce sera ensuite au MCD de Me Tchassona Traoré de suspendre sa participation à toute activité du groupe.
Les Togolais assistent impuissants à ces agissements des responsables politiques et la question qu'ils se posent souvent, "A quoi rime tout cela?".
Le virus des clashs a tôt fait d'atteindre le Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015). Ce regroupement avait suscité un brin d'espoir surtout après la désignation d'un candidat unique de l'opposition, mais très vite, des fissures commencent à faire leur apparition. L'ADDI et tout récemment le MRC prennent leur distance à cause de profondes divergences sur la stratégie à suivre. De revers en revers, l’opposition togolaise se fragilise alors que la dernière ligne droite vers l'élection présidentielle se profile à l'horizon.
Une situation qui révolte les togolais. Nous avons tendu notre micro à certains. Leurs réactions démontrent à quel point leur désir d'alternance et leur souhait de l'acquérir en 2015 s'amenuise.
Depuis l'avènement de l'ère démocratique, le scénario est toujours le même. L'opposition togolaise en proie à ses bisbilles à chaque période pré-électorale, laisse échapper le fauteuil présidentiel. Quand comprendra-t-elle que le choix d'un unique candidat derrière lequel s'alignera tous les autres face au candidat du régime, est un stratégie qui peut les mener à bord? C'est la question à laquelle les togolais ne trouvent pas de réponse depuis près de 50 ans.
"Moi je suis fatigué. Je regrette aujourd'hui, j’avais eu des opportunités avec Unir mais j’ai décliné", disait Roméo, militant de la première heure de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA).
Pour Amélie, étudiante, ex militant de l’Union des forces de Changement (UFC) actuellement un fanatique de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), le comportement de leaders de l’opposition laisse à désirer.
"Je suis surpris que mon parti sur lequel je mise se comporte de façon bizarre. Tantôt les reformes tantôt les élections, on ne se retrouve plus", exprime avec colère, Mlle Amélie.
Bon nombre d’interviewés désabusés, ne cessent de dire qu’à cette allure, aller voter n’a plus de sens. Et s’il faut s'y résoudre, autant le faire en faveur de Faure Gnassingbé, s’il est candidat.
Le mécontentement contre les opposants se fait ressentir sur toute l'étendue du territoire. Ce qui fait dire à John, un observateur de la scène politique togolaise, qu'à cette allure, l'élection à venir est une bataille perdue d'avance.
"L’urgence, la seule qui vaille, c’est d’obtenir les réformes. Se mettre dans la logique des élections serait suicidaire pour l'opposition. Surtout que le CAP 2015, sans les réformes, n’a aucun projet, aucune stratégie de prouver voire de réclamer son éventuelle victoire. Qu’ont-ils de nouveau à ce propos par rapport aux fois précédentes ? RIEN ! Qu’ils se le prennent pour dit : le Peuple ne les suivra pas ce coup-ci ; ils iront à l’abattoir tout seul. La diaspora togolaise non plus ne s’inscrira dans ce foutoir", écrivait la Radio Kanal K basée en Suisse.
Le Togo se prépare à aller à l’élection présidentielle à mi-avril 2015. Déjà, plus d’une dizaine de candidatures annoncées.
L M.