Les étudiants demandaient le paiement de leurs bourses d'études. Avec cette décision, le président de la République répond à une requête des étudiants qui exigeaient le départ du recteur. Les demandes, notamment des syndicats étudiants et de l'opposition, vont cependant bien au-delà.
C'est par décret que Macky Sall a acté cette décision, cinq jours après la mort de l’étudiant, Fallou Sène, décès que le chef de l'Etat a jugé « regrettable ».
La décision a été prise en plein week-end de Pentecôte et en plein ramadan. Le recteur qui avait fait appel aux forces de l'ordre pour bloquer les étudiants grévistes est donc remplacé. Le directeur du Centre des œuvres universitaires est lui aussi limogé. Les étudiants demandaient le départ de ces deux responsables, exigence renouvelée lors d'une nouvelle manifestation vendredi matin.
Fusible ou début d'une longue série, la décision du président de la République devait calmer les esprits. Celui-ci pensait que cette décision ramènerait immédiatement le calme, et ramènerait, comme l'a déclaré le porte-parole du gouvernement Seydou Gueye « les étudiants dans les amphithéâtres
Il n'en est rien car les syndicats étudiants ne comptent pas en rester là. Le remplacement par décret présidentiel du recteur de la fac de Saint-Louis n'est qu'une étape. « Le début de la lutte », estime même certains leaders. « Nous prenons acte des décisions du président de la République, mais nous sommes en train de nous concerter pour déterminer des suites à donner au mouvement et nous sommes loin d'être satisfaits », explique Alexandre Mapal Sambou, leader du mouvement étudiant.
Les étudiants grévistes demandent désormais les démissions des ministres de l'Economie et de l'Enseignement supérieur. Ils exigent surtout que la justice soit rendue et que les responsabilités dans la mort de Fallou Sène soient établies, et disent attendent de pied ferme les conclusions de l'enquête. Le procureur de la République de Saint-Louis Ibrahima Ndoye a promis « une enquête exemplaire ».
L'appel au calme n'a donc pas été entendu. L'Etat va devoir à la fois négocier avec les syndicats étudiants tout en gérant une opposition qui utilise ce drame pour dénoncer la politique du gouvernement. L'opposition a elle aussi demandé les démissions des ministres de l'Intérieur, de l'Enseignement supérieur voire, de tout le gouvernement. (RFI)