Sonnés, peut-être mal préparés, les leaders du PDS, pourtant habitué à réagir au quart de tour, ont cette fois mis une journée pour se faire entendre. Babacar Gaye, le porte-parole du parti, estime que Macky Sall utilise « les moyens de l'État » pour éliminer ses adversaires politiques.
« Le président Macky Sall poursuit son dessein d’être élu pour un deuxième mandat en écartant systématiquement tous ses challengers, en l’occurrence Karim Wade », affirme l’homme politique d’opposition. Il accuse l’actuel chef d’État d’utiliser « les moyens de l’Etat, les ressources de l’État, de la police, de la gendarmerie, de la justice et même du ministère de l’Intérieur ».
« Macky Sall doit dégager »
Au sein du PDS, deux contre-attaques se mettent en place. La première est juridique, les avocats de Karim Wade ont 15 jours pour déposer leur recours. La seconde est politique, explique Babacar Gaye, qui refuse de préciser, mais estime que tout dialogue avec Macky Sall est définitivement rompu.
Il « pense qu’il est trop tard pour parler de solution de main tendue ». Pour lui, « Macky Sall doit dégager parce que, aujourd’hui, il est en train de constituer un danger pour notre démocratie, notre République. Les Sénégalais souhaitent aujourd’hui reconsidérer le choix qu’ils ont fait en 2012 et, peut-être, créer les conditions d’une réforme profonde de nos institutions pour que jamais on ne vive des situations pareilles ».
Le PDS dispose donc d'un délai très court pour réagir. Et se retrouve virtuellement, à 7 mois du premier tour de la présidentielle, sans candidat.
RFI